Fighting for happiness

Le cadeau, La révélation

Late at night I could hear the crying
I hear it all trying to fall asleep
Fallen Angel
Three Days Grace

Flashback
12 ans auparavant

-Jojo ? Viens ici s'il-te-plait ma belle !

La voix douce de ma mère s'éleva dans la petite maison accueillante de banlieue qu'était la nôtre depuis que je suis née. Nous habitions dans un quartier résidentiel où j'avais beaucoup d'amis. Cette fois-là cependant, je jouais calmement toute seule dans le charmant petit bac à sable aménagé juste pour moi derrière la maison.

-J'arrive Maman !

Me relevant, les mains et les genoux complètement salis par la boue, la terre et le sable, je courus sur la galerie en bois, mes petits pieds de fillette de 6 ans claquant contre les planches.

-Joamy ! On ne courre pas dans la maison !

-Désolée maman.

J'étais cependant tout sauf repentante, l'excitation coulant dans mes veines. Lorsque ma mère m'appelle pendant que je joue dans le bac à sable, je sais qu'elle m'a acheté un cadeau.

-Tiens, dit-elle en me tendant un ourson en peluche. Je l'ai vu en magasinant tes chaussures et j'ai pensé que tu l'aimerais.

Il était magnifique, rose pâle avec une boucle en ruban magenta cousue sur une de ses petites oreilles trop mignonnes.

-Qu'est-ce qu'on dit Jojo ?

-Merci Maman !

Je nouais mes petits bras autour de son cou, sous son rire si doux. Mon père arriva en arrière et nous fit la prise du papa ours. Ce fut mon tour de rire, sous le ravissement perceptible de ma mère.

Présent.

J'ouvris les yeux sur la pénombre de la nuit. Mon père ne m'a plus jamais fait la prise du papa ours. Petite, cela m'avait attristée. Ensuite, j'ai compris que je ne suis pas assez bien pour ça. Je suis misérable. J'ai toujours le petit ourson, caché dans une pochette secrète de ma valise. Son rose s'est délavé avec le temps, la boucle est pendante, il a perdu la moitié de son rembourrage, mais je le garde. C'est un des seuls souvenirs que j'ai de ma mère. Les autres sont cachés dans la même valise, celle qui ne contenait pas de vêtements mais plutôt des objets. Daisy n'y a pas touché, j'en suis sûre.

Ma mère... Une larme se forma sous le souvenir de ma génitrice. Ses belles boucles dont j'ai héritées, ses yeux verts forêt qui détectaient chacun de mes mensonges, son rire lorsque je faisais quelque chose de mignon... Un sanglot brutal s'échappa de ma poitrine.

PDV Antoine

Allongé sur le dos, fixant le plafond, je snobais le cadran qui indiquait minuit passé. Je repassais encore et toujours la même scène : la voix de Joamy, vide de toute émotion, vide de vie, me disant de partir.

Un bruit survint dans la maison. Me relevant sur le bord du lit, je tendis l'oreille. Il ne se répéta pas, mais je sautais sur mes pieds tout de même. J'étais inquiet pour Joamy. Je sais qu'elle doit sûrement dormir, mais mes instincts de loup refusent d'être rationnel. En même temps, je ne suis pas sûr que les instincts ont un rapport là-dedans.

Ouvrant ma porte doucement pour ne pas réveiller Daisy et Phil qui ont des oreilles de loup-garou, je sortis de ma chambre et me dirigeais vers celle de Joamy. N'ouvrant pas la porte au cas où elle dormirait, je restais devant la porte comme un idiot.