I'm dead inside

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Un gros chapitre pour me pardonner le temps que j'ai mis à l'écrire !
It's hard to live when you're dead inside
Take it away
Ashes Remain

PDV Antoine
Refermant avec précaution la porte de la chambre de Joamy, je descendis les marches à contrecœur. De un, parce que mon loup voulait rester avec son âme-sœur, de deux parce que je savais que Daisy et Philippe m'attendaient pour une petite discussion. Je poussais un soupir en voyant ma belle-sœur, les bras croisés devant elle, assise à la table de la cuisine.
-Alors ? demanda la compagne de mon frère.
Déposant ma tête sur mes bras posés sur la table, je fis semblant de ne pas comprendre de quoi elle parlait.
-Alors quoi ? dis-je innocemment.
-Ne joues pas à ça avec moi Antoine, répliqua sèchement Daisy. Que s'est-il passé ?
-J'ai perdu le contrôle de mon loup et je lui ai cassé le poignet. Point final, marmonnais-je d'une voix plate.
Ma voix ne montrait pas à quel point je m'en voulais.
Daisy se leva sous la fureur.
-Point final ? C'est la seule chose que tu trouves à dire ? Joamy est blessée à cause de toi, tu a ruiné tous les espoirs que tu pouvait avoir en votre relation et la seule chose que tu dis, c'est point final ? Espèce d'idiot ! hurla-t-elle. Joamy est fragile, comme tu as dit avant-hier. Tu ne crois pas que l'incident aura une conséquence sur elle ?
Je restais stoïque, mais Phil et Daisy pouvaient saisir dans ma posture que je n'avais pas pensé à ça.
-Là, tu es vraiment dans la merde mon pote, dit Phillipe que j'avais presque oublié.
-Je sais, dis-je en relevant pour la première fois la tête.
Daisy et mon frère eurent un mouvement de recul involontaire en voyant mon visage. Je ne suis pas bien en ce moment, c'est certain. Cependant, je suis sûr que mon âme sœur est encore pire. Ce que m'a dit Daisy est vrai. J'ai senti sa fragilité, mais j'ai tout de même perdu le contrôle sans songer à elle. Je suis horrible.
-Euh, Antoine, me dit Phil, embarrassé.
Le regardant, j'attendais qu'il parle.
-Puisque tu as quitté la soirée plus rapidement que prévu, il faudra aller chez Matt demain pour renouveler l'alliance.
-Je ne veux pas laisser Joamy seule ici, tonnais-je d'un ton sans équivoque.
-Je suis désolé, mais on n'a pas le choix Anto.
-Je vais rester avec elle Antoine, me rassura Daisy.
Sa fureur envers moi s'était calmée, mais elle était toujours présente.
-Qu'est-ce que vous allez faire ?
-Je voudrais lui faire visiter le territoire et la maison, et lui faire rencontrer quelques personnes.
-Tu vas lui faire attention hein ?
Elle leva les yeux au ciel de découragement.
-Bien sûr que si !
-D'accord, mais c'est moi qui lui fait visiter le territoire.
-Pourquoi ? demanda-t-elle, perplexe.
-Ça nous fera quelque chose à faire ensemble.
Daisy et mon frère hochèrent la tête.
-Bon, moi je vais aller me coucher, la soirée a été longue.
Les saluant, je gravis les marches, sans prêter attention au cadran qui affichait minuit passé. Je m'arrêtais devant la porte de Joamy. Poussant un soupir, je passais mon chemin.

PDV Joamy
Me recouchant dans mon lit après avoir nettoyé mon œuvre, je m'endormis rapidement. Les cauchemars me poursuivaient, mais je n'en avais cure. J'ai l'habitude.

-Debout ! On a des choses à faire aujourd'hui !
Me retournant péniblement pour faire face à une Daisy beaucoup, beaucoup trop enthousiaste pour 8 heures du matin, je sentis sur mon bras le poids du plâtre.
-Mhm... marmonnais-je.
-Debout ! dit-elle en tirant sur mon bras valide.
Sa force eut raison de moi, et je tombais sur le sol.
-Habille-toi, je te laisse dix secondes.
Me relevant péniblement, je saisis les vêtements qu'elle me tendait et m'enfermais dans la salle de bain. Une autre porte se trouvait dans le fond, elle était probablement communicante avec une autre chambre. En voyant les mouchoirs imbibés de sang planqués dans la poubelle, je fus tout de suite plus alerte. Je l'ai regretté après, vivre dans une maison avec des loups-garous aurait pu me trahir, mais ils ne se sont aperçus de rien. Ce ne fut qu'après avoir enfilé le jean que je réalisais que Daisy m'avait donnée un haut qui s'arrêtait un peu avant le nombril. Il ne m'appartenait certainement pas. Remettant mon haut de pyjama, je sortis de la salle de bain, les poings sur les hanches.
-Ben quoi ? demanda Daisy, sur la défensive.
-Un crop top ? Sérieusement ?
-C'est quoi le problème ?
Ne répondant pas à cette question, je me tournais vers ma valise sous mon lit. En l'ouvrant, je réalisais qu'elle était vide.
-Hum, ouais, j'ai oublié de te prévenir, dit Daisy, embarrassée. J'ai fait le ménage dans tes vêtements. Je t'en ai achetés d'autres avant même que tu n'emménage ici. J'ai tout rangé dans le dressing, juste là. Enfin, pas tout, la moitié se trouve dans la chambre d'Antoine.
Me raidissant imperceptiblement à ses dernières paroles, je me dirigeais vers la porte qu'elle m'indiquais. Allumant la lumière du garde-robe, je refermais la porte derrière moi afin de pouvoir me changer. Je poussais un soupir en voyant le genre de vêtements qu'elle m'avait achetés. Il y a là surtout des robes, des camisoles, des jupes, choses que je ne porterait jamais. Pas seulement à cause de mes cicatrices et de mon sous-poids, mais aussi parce que ce n'était pas mon style. Des centaines de vêtements, de souliers et d'accessoires patientaient dans le dressing. Je saisis un pull gris que j'avais depuis un bon bout de temps. Il y avait des égratignures, mais je l'appréciais parce qu'il me permettait de dissimuler mes poignets. Le vêtement était vingt fois trop grand pour moi, il n'en était que plus confortable.
Sortant de la petite pièce, je saisis la grimace de mon amie.
-Lui aussi je voulais le jeter.
-Pourquoi t'en es-tu privée ?
Ma voix me semblait plate et sans émotion même à moi. Je perçus son regard déboussolé. Je comprends Daisy. Depuis mon arrivée, je ne lui ai montré qu'une seule facette de ma personnalité. Je lui ai montré la jeune fille joyeuse, pleine de vie, mais ce n'est pas moi. Ma vraie personnalité est revenue en force depuis que j'ai compris que les paroles d'Antoine ne sont pas pensées. Je suis certaine maintenant que rester froide avec lui est la meilleure solution. Je ne veux pas devenir proche de lui, lui ouvrir mon coeur, parce qu'il va m'abandonner. J'en suis sûre. Mon père disait qu'il va m'aimer pour toujours lorsque j'étais petite. Lorsque j'avais neuf ans, il m'a fait passer une nuit dehors.
-Si il est abimé c'est parce que tu l'aimais alors... Elle hocha les épaules. Bon, on va manger !
-J'ai pas faim Daisy.
Elle me jaugea d'un œil critique.
-Et bien moi je dis que tu vas venir prendre quelques kilos avec moi.
Soupirant, je descendis les marches à sa suite. Je n'avais pas remarqué à quel point elle était grande elle aussi. Je ne la dépassais que de quelques centimètres. Les autres loups aussi sont immenses. Antoine doit bien mesurer deux mètres.

Fighting for happinessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant