Le spa

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Ok, vous méritez des explications. Je déteste le fait que ce n'est pas le premier chapitre que je remets en retard et que vous attendez souvent plus que nécessaire pour un chapitre qui n'en vaut parfois pas la peine. Je sais que c'est court, et je m'en excuse énormément. Disons que j'ai une vie et que je vais à l'école, ce qui limite mon temps libre. Voici la première partie de ce chapitre, j'ai préféré le séparer en deux pour ne pas vous faire attendre trois semaines de plus.
La terreur m'envahit.
Je n'avais aucune idée de l'endroit où je me trouvais. Je me suis réveillée en m'attendant à retrouver la familiarité de ma chambre à coucher, mais ce n'était pas ça. J'avais peur, très peur. Je me débattis contre des bras invisibles qui me tenaient, mais je tombais de mon lit sur le sol. Le cauchemar éveillé s'arrêta. Je me redressais, le cœur battant à toute vitesse, haletant. La lumière s'alluma brusquement, me faisant sursauter et lever les yeux.

-Jo ? Ça va ? me demanda Antoine, la main sur l'interrupteur.
Je passai ma main dans mes cheveux en bataille, assise sur le sol, perturbée.
-Oui, je crois... Mais comment m'as-tu appelée ?
-Jo... Tu n'aimes pas ?
-Non, j'apprécie particulièrement, dis-je avec un sourire dans la voix.
-Arrête de te foutre de ma gueule et viens manger, ronchonna Antoine.

Tandis qu'il quittait ma chambre, je me rendis dans le dressing. Sa taille m'impressionnait toujours. Je ne savais toujours pas la moitié de ce qu'il contenait et je ne pourrais pas tout mettre en un an, même si je ne remettais pas deux fois la même pièce. Dire que ce n'est que la moitié des vêtements que Daisy a prévu pour moi. C'est vêtue d'une camisole bleutée et d'un leggings gris accompagnés de bracelets en chaîne pour mes cicatrices que je quittais la chambre et descendis les escaliers.  C'est l'avantage de porter un plâtre, je n'ai pas à m'inquiéter des cicatrices sur ce poignet.

Antoine se trouvait derrière les fourneaux, avec un tablier autour de la taille sur lequel il était inscrit kiss the cook. La table était mise avec de petites chandelles entre les deux assiettes. Antoine se retourna et je sentis ses yeux me parcourir de la tête au pieds, en s'attardant sur mon visage.
-Bonjour amour, me dit Antoine.
-Bonjour, répondis-je en m'asseyant à table.
Le déjeuner passa rapidement. Je ne me sentais pas aussi insensible qu'hier, bien que je ne sois pas encore au top de ma forme émotionnellement parlant. Taquineries, objections et répliques fusaient des deux côtés de la table. Ce fut bientôt l'heure de piger dans le bocal de verre.
-À vous l'honneur, ricana-t-il en faisant une révérence vers le bocal.
-Merci votre grandeur, ironisai-je en rigolant.
Agitant la main autour du bocal en imitant Effie dans Hunger Games, je pigeais un bâtonnet turquoise. Sans laisser le temps à Antoine de voir ce qui était écrit, je lus les mots inscrits d'une écriture masculine... Et me raidis.
Baignade dans le spa.
Je me recomposais une façade de mon mieux. Pour se baigner, il fallait un maillot de bain. Un maillot de bain montrait les cicatrices et les côtes, deux choses que j'avais désespérément envie de cacher.
Antoine attrapa ma main et l'orienta vers lui pour pouvoir lire.
-Baignade ? Cool ! Qu'est-ce que tu dirais de se baigner ce matin ? demanda Antoine, sans se rendre compte que je n'avais point envie de me baigner.
Je ne pouvais toutefois pas me défiler, il me demanderait pourquoi. Et lui dire la vraie raison était complètement non envisageable.
-Oh, euh, d'accord, bafouillai-je.
Autant en finir avec ça le plus vite possible.

Je montais les escaliers avec Antoine à ma suite, la tête baissée. Je devais trouver une solution pour mon poignet. Quelque chose me frappa. Je m'arrêtai brusquement dans les marches et me retournai.
-Antoine, mon plâtre... Il ne va pas dans l'eau.
Il me sourit, calmant mon angoisse.
-Ne t'inquiète pas, je me suis fourni un protecteur en plastique le lendemain de la soirée.
Je ne remarquai que maintenant à quel point il répugnait de dire qu'il m'avait cassé le poignet. Ouvrant la porte de sa chambre, me laissant sur le seuil de la porte, il attrapa le bout de plastique informe et me le tendit. Le remerciant, je filai dans ma chambre.

Je tentais de mon mieux d'attacher les bretelles derrière mon cou, mais soit mes cheveux se prenaient entre mes doigts et l'étoffe et m'empêchaient de faire un noeud, soit je n'arrivai pas à serrer le tout assez fort pour ne pas risquer de me retrouver topless. Il ne me restait plus qu'une option.
-Antoine ? criais-je contre mon gré.
-Oui ? répondit immédiatement une voix, me faisant sursauter.
L'Alpha était appuyé contre le cadre de la porte, les bras croisés, déjà en maillot. Je rougis sous son regard tandis que ses yeux s'attardaient sur le maillot de bain.
-J'ai besoin d'aide, dis-je en rougissant.
Bon sang, j'ai détesté ce moment. Antoine effleurait la peau de ma nuque juste pour le plaisir de me voir frissonner et me reluquai si souvent que j'ai failli lui demander s'il voulait une photo. Je me suis retenue, parce qu'il aurait été capable de me répondre oui. Enfin, il quitta la pièce, me laissant seule pour attraper une serviette et dissimuler un peu mes cicatrices.

Profitant du fait qu'Antoine se trouvait dans le spa, je me dépêchais d'aller fouiller dans la salle de bain de Daisy. J'avais entendu les filles à l'école parler d'un fond de teint spécial qui ne partait pas au contact de l'eau. Je suis sûre que Daisy en a et qu'elle ne sera pas offusqué que je l'ai utilisé. J'ouvris la porte de l'armoire sous le lavabo et trouvai un panier plein de maquillage. Bingo. Tirant le contenant vers moi, je fouillai précipitamment pour trouver ce que je cherchais. Attrapant tout ce qui ressemblait à du fond de teint, j'examinai le tout. J'appliquai avec soulagement le maquillage voulu, rangeai le panier et descendis au rez-de-chaussée. La porte patio était ouverte, me signifiant clairement où passer. Je la refermai doucement derrière moi et m'avançai avec timidité vers le spa. Je savais très bien ce que j'avais l'air. Mes cheveux étaient ramenés sur le dessus de ma tête en un chignon pas du tout sexy et bien que mes courbes remplissaient à merveille le maillot de bain, mes côtes gâchaient le tableau. Dès le premier pas, Antoine se retourna vers moi et me fixa d'un regard qui me fit rougir, je m'accordais bien avec le maillot. Je m'installai gauchement dans le spa, soupirant et fermant les yeux devant la chaleur de l'eau.

J'ouvris brusquement les yeux lorsque deux mains attrapèrent ma taille et me tirèrent sur des cuisses extrêmement musclées.
-Mais qu'est-ce que tu fais ? fis-je d'une petite voix étranglée.
-Ça ne se voit pas ? me répondit-il, son expression inchangée.
Passa alors plusieurs minutes tandis que j'étais de plus en plus gênée. Je n'étais pas encore habituée aux contacts physiques accentués et je n'aimais pas particulièrement être touchée autant en maillot de bain. Être sur ses cuisses me gênait encore davantage.

Après quelques instants de pur malaise, je sentis la main d'Antoine passer sous mon menton et relever mon visage vers le sien. Je le fixais dans les yeux quelques secondes avant de voir sa bouche s'ouvrir. Je crus qu'il allait parler, de ce matin par exemple, mais ses lèvres se posèrent sur les miennes. Mes yeux s'écarquillèrent, mais je les refermai et appréciai ces secondes de paradis volées. Je passai mes mais autour de son cou, le protecteur de mon plâtre faisant un bruit monstre, et soupirai sous la douceur de ses lèvres. En revanche, ses bras se refermèrent autour de mes hanches et me pressèrent contre son torse.
Revenant à moi, je le lâchai, me propulsai loin de lui et sortis du spa. Attrapant serviette, je m'apprêtais à ouvrir la porte de verre lorsque Antoine m'interpella.
-Jo ?
Je me retournai sans répondre.
-Reste. S'il te plaît.
-Je serais dans ma chambre.
Je refermai la porte derrière moi et montai les marches.

Fighting for happinessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant