13- L'intello masqué.

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Alors que nous nous dirigeons vers le salon pour nous y installer, Bertrand entame la conversation.

- Alors comment se déroulent les retrouvailles entre "amis" ?

Je jette un coup d'œil à Bryan, debout à côté de moi. Ni lui ni moi n'osons répondre. Bertrand nous regarde perplexe.

- Bah quoi j'ai dis quelque chose qui ne fallait pas ?

- Euh non... bien sûr que non, j'interviens. Ça se passe très bien.

Et immédiatement, comme pour me rappeler que je ne suis qu'une piètre menteuse, mon poignet crie de douleur et je grimaçe. Ah ouais ça se passe bien Évelyne tu es sûre ? semble me demander Bertrand à travers le regard qu'il pose sur moi. Je tire bien la manche de mon pull pour qu'il ne voie pas mon bandage.

- Ok, fait il simplement. Et toi euh...

- Bryan, je complète.

- Ah ok Bryan. Désolé je ne connaissais pas ton nom, fait mon ami en se grattant le crâne gêné. Alors tu t'y plais ici ?

- Ouais. C'est très agréable, répond le concerné.

Tu parles... pff.

- Ah ça c'est sûr. Minneapolis est une très belle ville à découvrir, surtout quand on a le meilleur guide touristique qui soit.

Il me regarde et je sais qu'il parle de moi. En temps normal ce genre d'éloges venant de la part de Bertrand feraient fondre mon petit cœur...mais vu le contexte actuel...non.

- Tout à fait, elle est la meilleure dans ce domaine.

Je sens son regard peser sur moi. Il me transperce telle une lame à double tranchant, me rappellant mes mots de la veille : Monstre sans cœur. C'est comme ça que je l'ai traité. D'une personne sans état d'âme. Pff je suis nulle. Vraiment nulle.

- T'es la meilleure ! Je le savais, s'écrit Bertrand. Tu pourrais faire tomber n'importe qui sous le charme de cette ville.

Carrément ouais. Je lui adresse un faux sourire...oui parce que tout chez moi est devenu faux et je m'en veux terriblement.

- Bon ok, mettez vous à l'aise. Ciné ? Documentaire ? Me demande Bertrand en allant vers sa cuisine.

Je regarde Bryan. Il n'a pas bougé d'un pouce. Bah dis donc lui qui d'habitude n'a pas besoin de permission pour faire comme si c'était chez lui semble subitement...mal à l'aise ? Je sais pas. Mais le "mettez vous à l'aise" de Bertrand ne semble pas avoir eu d'effets sur lui.

Il tourne son regard vers moi. Sa mâchoire se serre... qu'est ce qui lui arrive ? Bon il est sûrement en colère contre moi mais quand même...bah fait gaffe Évelyne.

- Je préfère le documentaire, pour ce soir, je réponds en allant vers la cuisine laissant le bon monsieur et ses sautes d'humeurs plantés là.

Avec Bertrand on prépare des chips, des popcorn et aussi du jus de fruits pour l'apéro. On ramène ensuite le tout au salon. Bryan a finalement pris place au niveau de la table à manger.

- Chips où popcorn ? Lui demande Bertrand.

Bryan grimace. Il ne sait pas quoi choisir... où alors il aurait voulu autre chose.

- Perso je sais pas. T'aurais pas une clope par hasard, demande-t-il discrètement.

Mais j'ai tout suivi. Je frappe ma main sur mon visage. J'en étais sûre. Il n'y a que ça qui compte pour lui, fumer et rien d'autre.

- Désolé mec mais je ne fume pas, alors...

- Ah je vois, fait il un peu déçu. T'es aussi un saint c'est ça ?

OPPOSéSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant