Christian traversait le couloir, plongé dans ses pensées. Il sentait que Alexei le suivait et sa présence l'apaisait. Il était venu, rien que cela le soulageait, mais ils devaient encore discuter. Ils avaient eu des problèmes de communication et de confiance qu'ils devaient absolument régler avant qu'il ne soit trop tard. C'était pour cela qu'il avait choisi de passer par le couloir de service, il ne voulait pas que son mari se sente observé alors qu'ils s'apprêtaient à avoir une importante discussion d'autant plus qu'il avait déjà l'air très stressé.
Alors qu'il allait commencer à prendre les escaliers pour monter à l'étage, il entendit la respiration de Alexei se faire plus forte dans son dos. En se retournant pour vérifier si tout allait bien, il le retrouva assis contre le mur, la bouche grande ouverte pour tenter d'avaler de l'air et les ongles enfoncés dans ses bras. Il comprit aussitôt qu'il était en train de faire une crise de panique, une impressionnante crise de panique. Il se précipita aussitôt vers lui, appelant son prénom pour tenter de le calmer.
Sauf que cela ne semblait rien donner. Son soumis ne le voyait pas puisqu'il avait fermé les yeux et apparemment il ne l'entendait pas. Il attrapa son épaule pour le secouer, d'abord doucement puis de plus en plus fort, mais il ne réagissait toujours pas. Il ne savait pas ce qui avait pu provoquer cette crise, sûrement un trop plein de stress, mais il devait absolument y mettre un terme.
Il passa un bras sous les genoux du blond et un autre sous ses bras pour le porter. Il le sentait trembler contre son torse, s'accrocher à sa chemise en suffoquant, et son cœur se serra en découvrant ses joues couvertes de larmes. Il monta rapidement à l’étage et traversa le couloir vers leur chambre. Une fois dans la pièce, il déposa Alexei sur le lit et, tout en s'asseyant à ses côtés pour caresser ses cheveux, il attrapa son téléphone. En sélectionnant le numéro de son cousin parmi les contacts, il remarqua que sa main tremblait. Il se força à respirer profondément en posant l'appareil contre son oreille, priant pour que Jean réponde.— Christian ? Tout va bien ?
— Non ! J'ai besoin de Aiden !
— Hein ? Mais… tu es pas avec Alexei ?
— Maintenant, Jean ! Dans ma chambre !Il raccrocha avant même d'entendre sa réponse pour se reconcentrer sur son mari. Il était certain que c'était une crise d'angoisse. Il l'avait déjà vu faire des rechutes de lupus, ça n'avait jamais été comme ça. Mais il ne savait pas comment le calmer. Le seul qui le connaissait mieux que lui ici, c'était Aiden, et il espérait vraiment que le brun pourrait l'aider.
— Kitty… Respire, Kitty, tout va bien… je suis là…
Il entendit la porte s'ouvrir derrière lui et il tourna la tête pour y voir Aiden, suivi de son fiancé. Devant leur regard paniqué, il expliqua :
— Il fait une crise de panique. C'est comme s'il ne m'entendait pas.
— C'est pas vrai. Je savais que ça n'allait pas aussi bien qu'il voulait me le faire croire, grommela Aiden en approchant du lit, ça lui arrivait souvent quand on était ados. Détend-le comme tu le fais habituellement, ça va aider.Christian hocha la tête et descendit sa main sur la nuque du blond, remarquant au passage qu'il avait ouvert les yeux mais fixait un point invisible loin d'eux. Il la massa doucement, tout en observant les gestes de Aiden. Ce dernier avait pris la main de son meilleur ami pour la poser au niveau de sa jugulaire afin qu'il sente son cœur et il monta à califourchon sur lui pour pouvoir le fixer dans les yeux.
— Reprends-toi, Alexei, tout va bien. Je suis là. Respire avec moi, respire. Voilà… doucement… écoute mon cœur et respire doucement…
Christian vit Alexei se calmer, papillonner des yeux comme s'il se réveillait d'un très long cauchemar. Ça n'avait duré qu'une dizaine de minutes, mais ça avait eu l'air tellement plus long. Il soupira de soulagement et embrassa le front de son soumis en chuchotant :
— Tout va bien, Kitty… tout va bien…
— Que… qu'est-ce qui s'est passé ? On était dans le couloir et puis… ?
— Tu as fait une crise de panique, lui répondit Aiden en se déplaçant pour ne plus être sur mais près de lui.
— Une crise de panique ? J'ai cru que j'étais en train de mourir…
— Désolé pour toi, mon vieux, mais t'es pas prêt de nous quitter.Alexei rigola légèrement à la remarque de son ami avant de tourner la tête vers son dominant. Le regard inquiet qu'il posait sur lui le fit aussitôt culpabiliser. Il ne cesserait donc jamais de causer du souci à son amant ? Il ouvrit la bouche pour s'excuser mais Christian le devança :
— Je suis désolé de ne pas avoir remarqué à quel point tu allais mal.
— C’est pas ta faute, Chris'...
— Je suis censé veiller sur toi. Te protéger. Tu dois pouvoir compter sur moi et moi sur toi, mais j'ai totalement négligé cela. Je me suis concentré sur mon égo blessé plutôt que sur ce que tu ressentais. Alors que tu souffrais… je suis désolé d'avoir brisé la confiance qu'il y avait entre nous au point que tu ne veuille pas te confier à moi.Alexei s'apprêtait à le démentir mais il sentit peser le regard de son meilleur ami dans son dos. Il était coincé. Aiden ne le croirait jamais. Christian non plus. Et puis… il voulait réparer cette confiance avant qu'il ne soit trop tard…
— Ça ne va pas… mais c'est pas de ta faute. C'est juste… tous ces souvenirs qui remontent depuis la mort de mes parents, c'est dur. Mais je ne veux perturber ni Nicolas, ni toi… et je… je…
— Alexei… Je t'avais dit de penser à toi, souffla Aiden derrière lui.
— Mais je veux juste que ma famille soit heureuse…
— On ne peut pas l'être au prix de ton bonheur à toi, petit chat. On va trouver une solution, mais je veux que tu ailles consulter. Et qu'on quitte cette foutue maison, peu importe ce que ta famille en dit.
— Tu vas pas me quitter ?Christian ouvrit les yeux, surpris par la question de son mari. Évidemment, il y avait pensé, mais c'était seulement parce qu'il avait paniqué et avait eu peur que le mannequin ne l'aime plus et veuille le quitter. Ce qui était totalement faux. Ils avaient juste cruellement manqué de communication…
— Non, bien sûr que non… ce serait totalement idiot. Tu as besoin de moi. Et puis je… je t'aime, Alexei, il n'y a aucune raison que je fasse ça…
— Je… je pensais que c'était ce à quoi tu avais réfléchi… c'est pour ça que j'ai… oh quel idiot…Christian ne put s’empêcher de rire, vite rejoint par son mari. C'était nerveux, mais ça leur faisait du bien. Tout allait bien entre eux, et pour le moment, c'était tout ce qui leur importait…
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Kitty
RomanceTome 3 de The Guardian Club ! Les deux premiers tomes sont disponibles sur mon profil ! Avec le décès de ses parents, Alexei doit s'occuper de son jeune frère, Nicolas. Mais son couple résistera-t-il à ce nouveau défi ? Et pourra-t-il affronter le r...