Chapitre XXIX

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— Tu es sûr de vouloir continuer, Alexei, demanda Christian.

Le concerné tourna la tête vers lui, haletant, avant de se redresser sur ses coudes. Son dominant s'était accroupi près de lui pour vérifier s'il allait bien et s'il n'avait pas été trop sonné par la chute qu'il venait de faire. Il sourit et attrapa ses jambes, le déséquilibrant. Christian s'étala sur l'herbe du parc, les yeux écarquillés par la surprise, pendant que Alexei s'asseyait à califourchon sur lui, une expression triomphale sur le visage.

— Ce n'est pas toi qui dit qu'il ne faut jamais relâcher sa vigilance, se moqua-t-il en s'allongeant sur son torse.

— Tu l'as fait exprès, hein ?

— Oui ! Et ça en valait la peine !

Christian rigola et ébouriffa les cheveux de son amant. Le parc était assez animé en ce chaud mois de juillet mais ils avaient quand même réussi à se trouver un petit carré d'herbe suffisant pour pouvoir s'exercer à la self-défense sans déranger les autres personnes présentes autour d'eux.

— On ne risque plus de s'entraîner beaucoup, si tu restes allongé comme ça sur moi, Kitty.

— Mais ça fait déjà plus de deux heures qu'on s'entraîne ! Il fait trop chaud en plus !

Le châtain tendit le bras pour atteindre leurs gourdes, posées dans un coin. Il parvint à en attraper une et l'ouvrit. Avant qu'il n'ait eu le temps de se douter de quoi que ce soit, il en vida le contenu sur la tête de Alexei. Ce dernier cria en se redressant, ses cheveux humides lui tombant devant les yeux, sous les rires du plus vieux.

— Ne jamais relâcher sa vigilance, mon amour, ce n'est pas ce que tu viens de me dire ?

La moue mi-boudeuse, mi-amusée de son mari le fit rigoler de plus belle et il se redressa pour déposer un baiser sur ses lèvres. Il était tellement heureux. Il y a encore quelques années, il n'aurait jamais pensé avoir le droit à un bonheur comme celui-là. Mais il avait osé, il avait osé le revendiquer, se battre pour lui. Et le voilà maintenant dans un parc parisien, allongé sur un carré d'herbe avec l'homme qu'il aimait assis sur son bassin, en train d'essayer de lui apprendre à se défendre. Il disait bien essayer, car leurs entraînements finissaient toujours de la même manière. Alexei réclamait une pause, alors ils s'allongeaient sur l'herbe pour profiter du soleil, et ils n'avaient ensuite plus envie de reprendre. Il se fit la réflexion que c'était exactement ce qui était en train de se passer et s'allongea dans l'herbe en souriant. Il voulait encore des milliers de moment comme celui-ci, à profiter avec son mari de leur bonheur.

Alexei observa les gouttes d'eau qui tombaient de ses cheveux sur le t-shirt blanc de Christian. Le vêtement commençait à devenir transparent, se collant aux abdominaux parfaitement dessinés qu'il masquait. Un large sourire sur les lèvres, il passa sa main dessus pour retracer leur contour, arrachant un soupir de contentement à son dominant. D'humeur espiègle, il attrapa les longues mèches du haut de son crâne et les essora. Aussitôt, le tissu colla au torse de Christian, révélant par transparence sa peau blanche et ses tétons rosés. Il se pencha sur lui, attrapa une des boules de chair entre ses lèvres, et s'amusa à tourner sa langue autour.

Un grognement sourd s'éleva de la gorge du plus vieux, le prévenant qu'il ne se retiendrait pas s'il continuait. Le blond releva les yeux, vérifiant autour d'eux que personne n'était assez prêt pour les entendre. Rien à signaler. Son sourire s'agrandit. Il se redressa et fixa les yeux verts de Christian en se mordant la lèvre.

— Hé bien, Kitty. Tu commences vraiment à devenir un petit dépravé, se moqua-t-il en caressant son érection.

— Je... j'aimerais essayer, Maître... mais ça risque de ne pas être discret si...

Il s'interrompit dans sa phrase en sentant Christian rouler dans l'herbe avec lui pour passer au-dessus. L'homme souriait entre ses cuisses et son t-shirt mouillé le rendait incroyablement sexy. Il déglutit en remarquant que leurs joggings respectifs étaient inefficaces pour masquer leurs érections.

— Parce que tu penses vraiment que je ne sais pas le faire discrètement ? Pour qui est-ce que tu me prends ?

Le blond déglutit légèrement. Si c'était déjà arrivé que Christian s'amuse à le taquiner ailleurs qu'au club, il n'avait jamais rien fait de plus que de l'exciter un peu quand le public autour d'eux n'était pas composé de membres de la communauté BDSM. Se sentait-il vraiment prêt à être pénétré dans un parc en plein pic de fréquentation ? Pas encore. Mais il savait qu'il y avait pleins d'autres manières d'atteindre l'orgasme.

— Aiden.

Christian, qui attendait l'autorisation de son soumis pour agir, l'interrogea du regard en entendant le mot d'arrêt. Il savait qu'en général, il l'utilisait pour demander des précisions ou fixer des limites avant de commencer.

— Vous n'allez pas me pénétrer, hein ? Ce ne serait vraiment pas discret.

— C'est ta limite ? Rien ne doit sortir de nos pantalons ?

Alexei hocha la tête pour confirmer. Christian se mordit la lèvre, réfléchissant à la meilleure manière de s'occuper de leurs érections en respectant son souhait. Soudain, une idée lui traversa l'esprit et il s'empressa de lui partager.

— Essaie de rester silencieux, on va faire croire que je t'étire.

Le mannequin le laissa tendre sa jambe en collant son bassin contre le sien. Leurs sexes se rencontrèrent et il dut se mordre la lèvre pour retenir son gémissement. Ses mains se refermèrent sur quelques touffes d'herbes quand Christian commença à se frotter contre lui avec de petits mouvements de hanches. Alexei se cambra légèrement, haletant de plaisir. Personne autour d'eux ne pouvait deviner ce qu'ils faisaient vraiment, à moins d'y être très attentif, mais c'était excitant. Ils étaient en train de se soulager en public. Ses joues devinrent rouges. La main qui ne tenait pas sa jambe en l'air dans un semblant d'étirement alla s'enrouler autour de son cou et pressa sa trachée pour l'étrangler. Les bruits qu'il aurait pu laisser échapper s'éteignirent à cause du manque d'air et les larmes lui montèrent aux yeux. La pression se relâcha, juste le temps pour lui de reprendre un peu son souffle, avant de recommencer. Son plaisir monta petit à petit, l'étouffement faisant légèrement tourner sa tête. Il sentait l'ogasme venir. Il lança un regard suppliant vers son dominant, mais il ne put pas attendre son autorisation. Il se libéra dans son survêtement en voyant ses yeux émeraudes assombris par le plaisir et sa bouche légèrement entrouverte pour laisser passer ses soupirs et grognements, sans oublier son corps de dieu grec dévoilé par son haut mouillé.

Christian ricana et déposa un baiser sur son front en arrêtant ses mouvements. Il avait joui en même temps que son mari. Il relâcha son cou et sa jambe, s'assurant qu'il allait bien quand il eut fini de reprendre son souffle. Le blond hocha la tête, un immense sourire sur le visage.

— Maintenant, il va falloir rentrer en cachant ça, rigola-t-il.

— Alexei Tessier, tu es impressionnant, se moqua le gérant du club.

— Hein ? Pourquoi ?

— Parce que tu es autant pervers que naïf.

— Ah oui ?

— Oh que oui. Je suis un excellent dominant toujours prêt à toutes les éventualités. Il y a un sac avec de quoi nous changer dans la voiture.

Alexei ouvrit de grands yeux surpris et Christian rigola. Le plus jeune se régala en entendant ce son. Il était si beau, si mélodieux. Il aimait tellement l'entendre. Un magnifique sourire fleurit sur ses lèvres et il l'attira contre lui pour l'enlacer.

— J'aime quand vous m'appelez Tessier. J'aime avoir votre nom. Je vous aime, Maître.

— Ne... comment tu fais pour dire ça aussi facilement, protesta le plus vieux en rougissant légèrement.

— Parce que j'aime vous le dire ! Et vous, vous préférez me le montrer. Ramenez-moi à la maison et montrez-moi à quel point vous m'aimez.

— Heureusement que ton frère est en vacances, hein. Insatiable.

Cette fois, ils rigolèrent ensemble, heureux sous le soleil d'été. 

KittyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant