Chapitre XXXI

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Un nouveau mariage ! Malgré la fraîcheur de cette fin de mois, Alexei était heureux. Celui qu'il considérait comme son petit-frère allait se marier ! Avec un sourire, il termina de coiffer Nicolas en utilisant un peu de cire pour fixer ses cheveux blonds. Il le relâcha en lui annonçant qu'il pouvait partir s'amuser avec Léa, la jeune sœur de Hugo, et attrapa son eye-liner dans sa trousse de toilette. Il s'apprêtait à l'appliquer quand il remarqua que son petit-frère n'avait toujours pas bougé et le regardait faire curieusement.

— C'est pas pour les filles, le maquillage ?

— On s'en fou, non ? J'aime ça et ça me fait me sentir beau. C'est ce qui compte. Je ne suis pas beau avec, le questionna-t-il en faisant son trait.

— Mm... si, ça rend tes yeux encore plus beaux, confirma le jeune garçon.

Alexei sourit en entendant sa réponse. Il adorait voir que sa mentalité avait évolué. Du haut de ses huit ans, tout juste fêtés le mois dernier, il était devenu très ouvert et n'hésitait pas à défendre haut et fort son grand-frère quand d'autres élèves se moquaient de lui à l'école. Il ne s'attendait pourtant pas à ce que, après un silence où il termina son maquillage, son cadet demande :

— Tu peux m'en faire un aussi ?

— Tu... tu veux que je te... maquille ?

— Oui ! S'il-te-plaît !

— D'accord, mais on fait ça très léger.

— Pourquoi ?

— Parce que ça t'ira mieux, tu es un enfant, expliqua le mannequin en le portant pour l'asseoir sur le lavabo, je vais prendre autre chose.

Il se saisit de sa palette de fard à paupières et d'un pinceau fin. Il le plongea dans un fard léger de teinte abricot en demandant à Nicolas de fermer les yeux. Il fit un léger trait fumé au coin de son œil, le prolongeant jusqu'au trois-quart de sa paupière. C'était assez discret, et si son frère se frottait les yeux il y avait moins de risque que l'on voit qu'il avait tout étalé. Fier de son œuvre, il l'autorisa à se regarder dans le miroir, ce qu'il s'empressa de faire en tournant la tête.

— Ah ! On dirait que mes yeux sont plus grands !

— C'est magique, hein ? Essaye de ne pas y toucher...

— Oui ! Merci, Alexei ! C'est vraiment joli !

— Je t'en prie... Allez, file, on ne va pas tarder à y aller.

Nicolas hocha la tête avec enthousiasme et descendit de son perchoir. Il sortit de la salle de bain, manquant de percuter Aiden au passage, et courut rejoindre Léa. Le mannequin sourit à son meilleur ami, devinant qu'il était venu le chercher car il était l'heure, et ferma sa trousse de toilette.

— C'est moi ou tu as maquillé ton frère ?

— Oui, c'est lui qui me l'a demandé. Je n'ai pas envie de lui refuser, il est juste curieux.

— C'est normal à son âge. Tu es prêt ?

— Oh que oui ! Il est temps d'aller marier notre petit ange, Aiden !

Il rigola avec le brun et quitta la pièce pour rejoindre la chambre où leur ami devait se changer avec Clémence, sa témoin. Leur mission du jour, c'était de profiter de cette grande journée, importante pour le plus jeune couple de leur groupe. Une journée toute dédiée à l'amour.

~~~

Christian observait Alexei qui dansait avec Nicolas sur la piste de danse, un léger sourire aux lèvres. Jamais il n'aurait cru pouvoir être une bonne figure parentale mais il semblait qu'il avait plutôt bien réussi avec le jeune garçon. La chaise près de lui fut tirée et quelqu'un prit place dessus, posant un verre de vin rouge devant lui.

— T'en veux un autre, demanda Jean en avalant une gorgée de sa propre boisson.

— Un autre quoi ? Enfant ?

— Oui. Après tout, vous vous débrouillez bien avec Nicolas. Tu as l'air d'aimer ça.

— Nicolas est mon beau-frère. C'est certes un enfant, et je fais de mon mieux pour lui montrer un bon exemple, mais mon rôle s'arrête là. Alexei et moi on ne veut pas être parents...

— Donc vous en avez discuté ?

— Oui. Mais ça a été très vite réglé. Je lui ai demandé s'il voulait adopter, il m'a répondu que ça ne l'intéressait pas spécialement, je lui ai dit que moi non plus. On apprécie de s'occuper de son frère, mais on ne le considère pas comme notre fils.

— Oui, je crois que je comprends la différence.

— Et toi, alors ? Tu as envie d'un enfant ?

Jean fit la moue et jeta un regard vers Aiden qui parlait avec Louis et Éric, les pères de Aaron, de l'autre côté de la table. Il n'avait jamais vraiment pris le temps de penser à la question. Pourtant, imaginer son mari avec un enfant le fit sourire.

— Je pense que si Aiden en veut un aussi, on pourrait adopter. Mais on a le temps, tu sais... On vient de se marier, on est pas pressé. Par contre, il y en a deux...

Jean posa les yeux sur Aaron et Hugo qui dansaient au centre de la pièce en souriant. Christian suivit son regard et devina la fin de sa phrase. Un sourire amusé sur les lèvres, il confirma :

— C'est certain. Je les imagine bien avec une petite fille.

— Oh oui ! Et elle ferait tourner Aaron en bourrique, pouffa Jean.

Complices, les deux cousins rigolèrent. L'avenir était lumineux. Le plus vieux reposa ses yeux sur son soumis qui lui faisait signe de le rejoindre pour danser sur un slow. Il ne se fit pas prier et alla encercler sa taille de ses bras. Alexei s'accrocha à sa nuque en souriant, commençant à danser sur le rythme lent de la mélodie.

— Tu es resplendissant, souffla le châtain en plongeant ses yeux dans les siens.

— Toi aussi, Chris'. Tu as tellement changé, tu sais ? Maintenant, tout le monde peut voir que tu es heureux.

— C'est grâce à toi, Kitty.

— Je ne sais pas comment j'aurais affronté tout ça sans toi. Merci, merci d'avoir été là.

Ils se sourirent amoureusement et s'embrassèrent. Assis à sa table avec un verre d'eau, Nicolas les regarda fièrement. Son grand-frère, qui était encore un inconnu un an plus tôt, avait fait plus pour lui que tous les adultes de son entourage, y compris ses parents. Il était content de voir qu'il était heureux, qu'il était amoureux. Un vrai grand amour, comme dans les contes de fées. 

KittyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant