Souvenirs d'une soldate du Bataillon d'Exploration [LevixOC]

Chapitre 23 : Confessions

Le lendemain je m'étais réveillée avec un mal de crâne carabiné. Le soleil m'aveugla quelques instants avant que je repense à la nuit qui venait de se terminer. J'avais mal dormi et des images de ma nuit me vinrent en tête, mon sommeil avait été agité. J'avais alterné entre un état de veille et de sommeil sans arriver à distinguer l'un de l'autre. Tout semblait étrange, flou et nébuleux.

Cette nuit-là, la discussion avec Levi, le baiser, est-ce que tout cela avait vraiment eu lieu ? Je me redressai sur le lit en hâte, comme sortie d'un cauchemar, et passai ma main sur le matelas à côté de moi, redoutant d'y trouver Levi. La place à côté de moi était vide, aucune trace non plus de mon camarade dans le reste de la chambre. Il n'était ni assis au bureau, ni accoudé à la fenêtre, ni dans la salle de bain. Alors, tout cela n'était finalement qu'un rêve ?

Je retombai en arrière, la main sur le cœur, soulagée mais le souffle court. Ce rêve avait été étrange, certes, mais ce n'était qu'un rêve. 

Moi et Levi ? Impossible ! Jamais je n'aurais pu penser, même un seul instant, à l'embrasser. Ce serait complètement fou et Hana Harrison ne fait jamais de folies. Ou alors, de toutes petites.

Je balayai toutes ces pensées hors de mon esprit en me levant d'un bond. Je me préparai et sortis de ma chambre pour entamer ma journée. Je descendis au réfectoire pour le petit-déjeuner et croisai le regard de Levi, il était déjà assis à la table des chefs d'escouade, à côté de Hanji, comme d'habitude. Je détournai rapidement les yeux, soudainement prise d'un grand malaise.

Pourquoi j'avais réagi ainsi ? Son regard n'avait pas été plus insistant, plus menaçant ou même plus glaçant que les autres jours. Il m'avait juste vue entrer dans le réfectoire, c'était tout. Alors pourquoi ça me troublait autant ? C'était à cause de mon rêve ? 

Oui, c'était certain. C'était ça. Je ne pourrais plus jamais le regarder dans les yeux après ça. C'était trop gênant.

Arrête de faire l'imbécile. Il ne s'est rien passé, aucune raison de s'inquiéter.

Je me raclai la gorge pour reprendre consistance et saluai mon escouade assise à une table du fond en passant avec mon plateau avant d'aller m'asseoir face à Levi. Autant prendre le taureau par les cornes.

Je souris à Hanji et Levi et mangeai dans le silence en essayant d'oublier toutes ces histoires qui n'avaient aucun sens.

Personne ne posa aucune question et je quittai la table non sans souhaiter une bonne journée à mes camarades. Mes inquiétudes avaient été apaisées par le comportement de Levi. Il avait l'air normal, le même regard blasé, le même visage impassible, les mêmes remarques sur la façon de se tenir à table de Hanji. Il ne s'était rien passé la nuit d'avant, j'en étais maintenant convaincue.

Je fus malgré tout heureuse de ne pas avoir à croiser Levi, il nous avait affecté à la lessive toute la journée et nous avait laissés seuls pour s'occuper de la paperasse dans son bureau. C'était ridicule, mais j'avais tout de même été troublée par ce rêve.

Bien sûr, je tenais à Levi mais là n'était pas la question. On pouvait également aller jusque dire que je l'aimais mais je n'étais pas amoureuse, je l'aimais autant que Hanji. Jamais je n'avais eu d'autres pensées pour lui qu'une amitié profonde et sincère. On pouvait même dire que j'avais plus envie de l'étrangler jusqu'à ce que mort s'en suive, plutôt que de l'embrasser. Je ne comprenais donc pas pourquoi mon esprit m'avait fait voir de telles images pendant mon sommeil. Je devais sûrement être trop épuisée physiquement et émotionnellement.

J'y avais pensé une bonne partie de la journée mais heureusement que la lessive était surtout une activité pendant laquelle les membres d'une escouade discutaient. Mon attention avait été détournée pendant quelques instants et j'avais pu relativiser. On avait parlé de la vie des uns et des autres, on avait bien rigolé et terminé le travail en avance. Après avoir quitté mes camarades, je rejoignis ma chambre pour prendre une douche bien méritée et me changer. Je m'assis à mon bureau et remarquai que de nouveaux documents y avaient atterris.