Souvenirs d'une soldate du Bataillon d'Exploration [LevixOC]

Chapitre 35 : Petra

Après le diner, j'étais partie rejoindre ma chambre pour prendre une bonne douche et enfiler des vêtements plus confortables. Le voyage vers Karanes m'avait épuisée et j'étais sûre de dormir comme un bébé au moment où ma tête aurait touché l'oreiller.

J'avais eu à peine quelques secondes pour frictionner mes cheveux encore humides que quelqu'un frappa à ma porte. Je soupirai lourdement, apparemment, Levi ne semblait pas avoir reçu le message : je ne voulais pas le voir.

Agacée, j'ouvris la porte à la volée et me préparai à prendre la parole sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. Cependant, je dus bien me raviser quand ce fut Petra que je trouvai devant moi.

— Salut, dit-elle dans un timide sourire.

— Oh, salut Petra, répondis-je simplement.

Face à son air enjoué, j'avais abandonné mon masque de colère pour reprendre une expression plus accueillante.

— Tu attendais quelqu'un d'autre ? me questionna-t-elle.

— J'étais persuadée que c'était Levi qui avait décidé de venir m'emmerder, répondis-je en balayant l'air de ma main pour lui faire comprendre que ça n'avait pas d'importance.

— J'ai vu le coup de poing tout à l'heure, tu n'y es pas allée de main morte, blagua-t-elle.

— Oui, bon, ça va. Il s'en remettra ! minimisai-je. Mais, tu voulais me demander quelque chose ?

— Non, je venais simplement discuter, m'annonça-t-elle dans un grand sourire.

— Dans ce cas...

Je lui ouvris davantage la porte et l'invitai à entrer sans oublier de lui rendre son sourire. Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de discuter avec elle et j'étais tellement frustrée qu'une petite soirée entre filles ne pouvait pas me faire de mal. Surtout juste avant une expédition aussi importante.

— Prête pour demain ? me questionna-t-elle en se laissant tomber sur mon lit.

— Oui, répondis-je en haussant les épaules, on verra bien ce que ça donne.

Elle hocha la tête silencieusement alors que je la rejoignis sur le lit, m'affalant de tout mon long sur le matelas. Ma camarade ne tarda pas à m'imiter et croisa ses mains sur son ventre.

— Et toi, ça s'est bien passé cette petite retraite au château ?

— Tu dis ça comme si j'avais pris des vacances, dit-elle dans un rire.

— C'est vrai que j'avais oublié qu'avec Levi de la partie, ça a pas dû être de tout repos.

Elle éclata de rire et m'assena un minuscule coup de poing dans l'épaule. Mon commentaire était à moitié vrai. J'étais très bien placée pour savoir que Levi pouvait se montrer exécrable quand il l'avait décidé. Dans ces moments-là, j'avais tellement de mal à le cerner que j'en venais à me demander si j'avais en face de moi la même personne. Quand il était d'humeur massacrante, il n'était plus le même homme. Il se fermait complètement et n'acceptait plus aucune forme de discussion, préférant les reproches et les commentaires piquants. Je mentirais si je disais, qu'avec le temps, j'avais appris à ne plus y faire attention. C'est sûr, les mots de Levi avaient toujours un impact conséquent sur moi. Que je le veuille ou non.

— T'exagères, c'était pas si terrible.

— Si tu le dis, commentai-je.

J'avais croisé mes deux bras derrière la tête et m'étais mise à contempler le plafond. Ce n'était pas qu'il était vachement intéressant mais j'avais l'impression qu'il m'aidait à réfléchir.