Chapitre 46 : Traitres

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— Hé !

Quelqu'un me secouait dans tous les sens. Mon corps me faisait horriblement mal et je n'arrivais pas à ouvrir les yeux.

— Hé ! repris de plus belle la voix. Réveille-toi, la sieste est finie !

J'ouvris difficilement les yeux et fus aveuglée par la lumière du jour. J'avais des flashs qui me revenaient en tête. Le Cuirassé qui sortait du corps de Reiner, l'énorme tête du Colossal qui nous surplombait et tout son corps qui irradiait d'une chaleur infernale. Hanji qui avait réagi au quart de tour et qui m'avait protégée de toute cette vapeur brulante. Tout avait été si vite. Je n'avais rien pu faire.

— Hanji ? articulai-je difficilement.

— Non, c'est pas Hanji, non, fit la voix d'un ton agacé.

Ma vue se stabilisa et je me retrouvai face à un Levi passablement en colère. Il s'était agenouillé à côté de moi et semblait attendre quelque chose.

— Levi ? demandai-je d'une voix rauque.

— Je vois que t'as pas perdu toute ta tête.

Je me redressai péniblement, toussotai un peu et portai une main à mon front. Je sentais mon sang battre dans mes tempes et mes oreilles bourdonnaient encore tellement la déflagration avait été puissante. J'avais horriblement mal à la tête et ma gorge était en feu.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demandai-je en regardant autour de moi.

Hanji se trouvait étendue juste à côté de moi. Elle était mal en point. Son visage était recouvert de brulures, tout comme ses mains. Je regardai mes mains à mon tour et je remarquai qu'elles étaient dans le même état. On s'était trouvées décidément trop proches du Colossal. Je toussai vivement plusieurs fois, la vapeur m'avait vraiment brulé l'intérieur de la gorge.

Plus loin, Erwin discutait vivement avec Armin et Mikasa, alors que Jean, Connie et Sasha mangeaient des rations assis sur des caisses de munitions. Historia, quant à elle, était assise au bord du mur, l'air pensif. Toute la 104e était là sauf Eren, Reiner, Bertolt et Ymir. Encore fallait-il savoir ce qu'il leur était arrivé.

— C'est plutôt à moi de te demander ça. On arrive et quatre gamins ont disparus ! me réprimanda Levi.

— Putain... geignis-je. On a été attaqué. Le Colossal et le Cuirassé, c'est...

— Je sais, Armin nous a tout dit.

— Et où sont les gosses ? demandai-je en me prenant la tête dans les mains, une violente douleur venait de me transpercer le crâne.

— Reiner et Bertolt les ont emmenés.

— Alors, c'était vraiment eux ? dis-je sans vraiment y croire.

— Faut croire, soupira-t-il.

Erwin arriva devant moi, l'air grave et concentré :

— Hana, je suis content que tu sois réveillée. Je vais avoir besoin de toi, dit-il en croisant les bras. On finit juste de faire passer les chevaux au-dessus du mur et on part à leurs trousses.

— D'accord, laisse-moi une minute, le temps que je reprenne mes esprits et je suis à toi.

Je tentai de me lever mais m'arrêtai en entendant la voix d'Erwin résonner de nouveau dans mes oreilles.

— Non. Toi, tu ne viens pas avec nous.

— Quoi ? articulai-je alors qu'une vive douleur vint m'éclater la tête.

Souvenirs d'une soldate du Bataillon d'Exploration [LevixOC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant