Chapitre 26 : Le Bal des Nazes

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— Doucement, Hana, on est pas aux pièces !

Hanji tira sur mon bras pour me faire ralentir la cadence alors que nous remontions les couloirs pour atteindre la grande salle de bal.

— Hanji, tes conneries nous ont mises très en retard. Tu sais pourtant comment sont les bourges.

— Les vrais bourges arrivent en retard au petites sauteries, Hana, lança-t-elle alors qu'elle essayait difficilement de marcher à mon rythme.

Décidément, ce n'était peut-être pas la meilleure idée de lui faire porter des talons. Même s'ils n'étaient pas si haut que ça.

— Ouais, sauf que nous on est pas des bourges, on va passer pour des gens qui s'en foutent d'être là et qui respectent rien, fis-je en m'arrêtant pour la regarder dans les yeux.

— Et c'est pas le cas ? railla-t-elle.

— Si, mais faut pas que les gros lards le sachent, t'as entendu Erwin ?

Nous échangeâmes un regard complice en gloussant et nous remîmes en marche. Arrivées devant la double porte magistrale, deux majordomes nous accueillirent et nous souhaitèrent une bonne soirée.

La salle était immense, un lustre énorme en cristal descendait du plafond et lançait des reflets irisés sur les murs et les colonnes en marbre. Au fond de la salle, un orchestre jouait une douce musique que l'on entendait à peine sous le brouhaha constant qu'émettait la masse de personnes qui étaient éparpillées un peu partout. Des tables rondes étaient également pompeusement dressées pour permettre aux invités de se reposer et de se restaurer.

— J'ai besoin d'un verre, chuchotai-je à l'intention de mon amie.

La vue de toutes ces personnes endimanchées, non elles n'étaient pas endimanchées, c'était plus que ça, tout était indécent. Tout me fit tourner la tête et ce n'était pas une bonne chose. Hanji m'offrit son bras et nous nous dirigeâmes vers le bar qui se trouvait contre le mur de droite. En chemin, nous nous fîmes saluer par deux hommes qui nous reconnurent. Je fus rassurée de constater qu'ils ne cherchèrent pas à discuter plus et nous laissèrent continuer notre route tranquillement. Je soufflai discrètement, peut-être que ça allait bien se passer finalement.

Je commandai deux whiskys pour nous deux, ignorai le regard interrogateur du serveur et me tournai vers la salle pour observer les invités. Les dames portaient des toilettes que je n'aurais même pas osé imaginer voir. Des robes longues et volumineuses finement brodées de motifs rappelant le printemps. Des bijoux arborant des pierres énormes et des coiffures extraordinaires. Décidément, nous n'étions vraiment pas dans notre élément.

— Ah ! Vous êtes là mesdames, se réjouit une voix.

Je tournai la tête instantanément en reconnaissant la voix d'Erwin. Ouf, j'étais soulagée de le voir. Et Levi était là aussi. Ils étaient tous les deux très élégamment vêtus, les cheveux coiffés en arrière, comme on s'y attendait.

— Bonsoir messieurs, fis-je avec mon plus beau sourire.

— Vous êtes toutes les deux superbes ce soir, nous complimenta-t-il.

— Vous n'êtes pas mal non plus tous les deux. Un verre ?

— Avec plaisir.

Je les laissai commander et repris ma contemplation des femmes qui riaient à gorges déployées devant des hommes qui essayaient sûrement de les draguer, un verre de champagne à la main. Erwin fut rapidement interpellé par un homme rondouillard à l'air jovial qui lui envoya une grande tape amicale dans le dos quand ils se saluèrent. Il nous présenta tous (j'oubliai le nom de l'homme aussitôt) et ils partirent ensuite un peu plus loin pour discuter plus tranquillement. Directement, mon regard se posa sur une femme qui portait autour du cou une rivière de diamants éblouissante.

Souvenirs d'une soldate du Bataillon d'Exploration [LevixOC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant