Chapitre 36 : Ultime départ

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Le lendemain, Petra et moi fûmes réveillées dans un fracas inouï. Levi venait d'enfoncer la porte de ma chambre et nous avions à peine eu le temps d'ouvrir les yeux qu'il se mit à hurler.

— Allez, debout là-dedans !

— Putain, Levi, qu'est-ce qui te prend ?!

— Il me prend qu'il est sept heures trente, qu'on part dans une heure et que ma subordonnée était introuvable jusqu'à ce que je vienne ici !

Encore une fois, ses yeux m'avaient lancé des couteaux par milliers, je lui avais retourné le même regard et avais bondi hors du lit pour lui faire face.

— Pardonnez-moi Caporal, lança la petite voix de Petra derrière moi.

— C'est pas ta faute, Petra, Levi et moi déclarâmes à son attention.

Nos regards, qui s'étaient décollés pour se tourner vers Petra, revinrent s'accrocher suite à cette phrase que nous avions prononcée en même temps. Son regard était encore plus noir qu'il ne l'était quelques secondes plus tôt, et, j'avoue bien volontiers que j'aurais fini par détourner les yeux si je n'étais pas déjà à bout de nerf, tant son aura était menaçante.

— J'aimerais que tu ne déconcentres pas ma subordonnée avant une expédition, prononça-t-il en serrant les dents.

Nos deux visages étaient maintenant qu'à quelques centimètres, nos yeux transperçant l'autre avec toute la haine dont on pouvait faire preuve.

— Va falloir que tu baisses d'un ton si tu ne veux pas que ça dégénère, le menaçai-je.

— Bien sûr, ironisa-t-il en s'éloignant de moi pour se tourner vers Petra qui ne savait visiblement pas où se mettre.

La pauvre était restée plantée là, debout à côté du lit, les bras ballants et le regard incertain.

— Petra, t'as trente minutes pour te préparer et prendre ton petit-déjeuner, je t'attends en bas.

Le ton qu'avait employé Levi m'avait surpris et presque arraché un sourire d'incrédulité accompagné d'un claquement de langue. Sa voix était devenue plus posée et presque douce même si son ton était resté ferme. Je savais pertinemment que c'était moi le point noir dans l'histoire, le fait que Petra ait passé la nuit en dehors de sa chambre n'était pas un problème. Le véritable souci c'est qu'elle se soit retrouvée avec moi. Rien que le fait que toute sa colère ne soit dû qu'à ma présence dans la pièce me rendait dingue.

— Oui, ça va, elle sera à l'heure, dis-je en le poussant vers la sortie. Allez, casse-toi maintenant.

J'adressai un sourire désolé à Petra et c'est sur cette attention que nous nous séparâmes. Elle retourna dans sa chambre pour se préparer et j'en fis de même dans la mienne.

Une fois totalement prête, je m'étais assurée que tous mes soldats répondaient à l'appel et étais allée m'occuper de mon cheval à l'écurie. J'avais à peine eu le temps de donner quelques coups de brosse sur son pelage brun et dru que j'aperçus Levi entrer à son tour dans le bâtiment. Je ne lui accordai aucune attention, bien trop occupée à panser ma monture qui allait certainement avoir besoin de beaucoup de réconfort vu ce qu'il nous attendait dans la journée.

Certainement pour me narguer, Levi vint se poster à côté de moi avec son cheval qu'il venait de sortir de son box. Lui aussi avait prévu de prendre soin de sa monture avant l'expédition, mais je ne comprenais pas ce qui le poussait à se mettre aussi près de moi. L'écurie était assez grande pour nous deux. Son choix me fit tiquer mais je décidai de ne rien dire, la matinée avait déjà été assez éprouvante et vu l'expédition qui nous attendait, je ne voulais pas en rajouter.

Souvenirs d'une soldate du Bataillon d'Exploration [LevixOC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant