𝟹𝟷 𝚍𝚎́𝚌𝚎𝚖𝚋𝚛𝚎 ☕︎︎

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❄︎ 𝚄𝚗 𝚋𝚘𝚗𝚋𝚘𝚗 𝚊𝚞 𝚌𝚒𝚝𝚛𝚘𝚗? ❄︎
☕︎︎ 𝙶𝚛𝚒𝚗𝚍𝚎𝚕𝚍𝚘𝚛𝚎 ☕︎︎

Plock. Plock. Plock.

En cette journée de Noël 1996, alors que la majorité des habitants britanniques profitaient de leur congé pour fêter en famille, Albus Dumbledore se retrouvait dans les couloirs de la prison de Nurmengard, en Autriche.

Marchant dans les couloirs sombres, drapé d'une robe noire, il regardait les murs sinistres sous sa large capuche.

L'éclat bleu de ses yeux pétillants semblait se dissiper derrière ses lunettes en demi-lune.

Il réprima un frisson alors que l'obscurité engloutissait la majorité de ce qui l'entourait.
À part la faible lumière que projetait la lampe à huile sur les longs couloirs lugubres, la noirceur régnait en maître.

Une étrange humidité les accompagnait et des gouttes d'eau glissaient en coulisse sur les murs.

Quand le gardien qui le menait à la cellule se racla la gorge, Dumbledore se tourna vers lui.

« Nous y sommes, » grogna-t-il rauquement.

« Merci, » marmonna le directeur.

« Vous avez vingt minutes, » dit-il en déposant la lampe sur un des deux tabourets faisant face à la cellule.

Il s'éloigna ensuite en boitant de la jambe gauche. Quand Albus ne vit plus un seul membre du gardien, il prit la parole.

« Bonjour Gellert. »

« Albus, » répondit un murmure.

Le dit Albus scanna la cellule, mais n'y vit que des ombres. Quand ses yeux s'adaptèrent au niveau de luminosité, il aperçut deux iris bleus.

« Un bonbon au citron? » demanda Albus en tendant sa main.

Il reçut un ricanement sec.

« Tu sais très bien que j'ai toujours préféré ceux à la pomme verte. »

Albus haussa les épaules, alors que Gellert avança dans sa cellule.

« Cela m'étonne que tu fasses le difficile après tant d'année passé en prison. Je vois que tu as toujours un palais très sophistiqué. »

« Je vise toujours pour le meilleur. »

« Oh, mais je doute que ce soit ce que tu as présentement... »

« Si me narguer, est-ce que tu es venu faire Albus, tu peux repartir à l'instant. »

« Je suis mourant, Gellert. »

On entendit seulement les gouttes d'eau tomber au sol durant une minute.

Plock. Plock. Plock.

Finalement, Gellert coupa le lourd silence.

« Mourant? » répéta-t-il.

« Oui. »

« Combien de temps te donne-t-on? »

« Oh, je ne sais pas, » soupira le vieil homme. « Seul le temps nous le dira. »

« Pourquoi ne pas se renseigner? »

« À quoi cela servirait-il? Je préfère vivre mes jours restants dans le mystère plutôt que dans l'anticipation et l'angoisse. »

Gellert approcha Albus et prit sa main dans la sienne.

« Je me disais bien que tu ne viendrais pas me voir sans raison comme celle-là, mon vieil ami. »

Albus ferma les yeux et durant quelques secondes, il ne sentit que le souffle de Gellert sur son visage.

Ensuite, il recula pour de bon.

« C'était mon au revoir. »

Gellert hocha de la tête, un air maussade sur le visage.

« J'aurais aimé passer tes derniers jours avec toi. »

« Tout cela dépendait de toi... Aurais-tu tout abandonner pour moi? »

« Nous connaissons malheureusement tous les deux la réponse à cette question. »

Albus fixa son ami d'un air froid.

« Oui, malheureusement... »

L'instant d'après, le gardien arriva pour annoncer la fin de la visite. Jetant un dernier coup d'œil derrière, il vit Gellert qui le regardait intensément. Il détourna finalement le regard et marcha tout droit, sans une autre pensée pour son ami.

De son côté, Gellert regarda partir son amour avec un mélange de nostalgie et de regret. Il alla alors s'asseoir au fond de sa cellule et attendit.

Il attendit, écoutant le son des gouttes qui frappaient le sol.

Plock. Plock. Plock.

Sans qu'il ne le sache, près d'un an défila.

Une sombre journée, Gellert entendit des bruits de pas.

Ils étaient discrets, comme si le propriétaire survolait le sol humide.

Une étincelle d'espoir s'alluma dans son âme. Était-ce son cher Dumbledore?

« Albus? »

Un sifflement froid lui répondit. Il eut la chair de poule et sentit son sang se glacer jusqu'aux entrailles.

« Vieux fou, » se moqua une voix ricaneuse. « Albus Dumbledore est mort. »

Une face de serpent apparut entre ses barreaux, le faisant sursauter.

« Qui êtes-vous? »

« Qui suis-je? » cracha-t-il. « Je suis Lord Voldemort. »

« Jamais entendu parler, » marmonna le prisonnier.

« Quel dommage, » dit celui-ci sarcastiquement. « Mais, je suis sûr que tu t'en rappelleras. »

Un horrible sourire déforma son visage.

« Je suis le meurtrier de ton cher et tendre. »

Une rage sans fin brûla dans le fond des yeux de Grindelwald.

« N'ait crainte, » dit Voldemort, « il a fait face à une mort rapide. »

Malgré lui, une douleur se calma dans son cœur. Les flammes de colère qui brûlaient son intérieur s'atténuèrent alors doucement.

« Cependant, je ne peux pas en dire autant pour toi. »

Après le départ du tristement célèbre mage noir, le cadavre resta longtemps dans sa cellule. Le visage contre le sol, il était maintenant l'oreiller des gouttes qui tombaient.

Dans ce silence sinistre, jamais les gouttes d'eau n'arrêtaient.

Plock. Plock. Plock.

Nombre de mots : 870

꧁ 𝙻𝚎 𝚌𝚊𝚕𝚎𝚗𝚍𝚛𝚒𝚎𝚛 𝚍𝚎 𝚕'𝚊𝚟𝚎𝚗𝚝 ꧂Où les histoires vivent. Découvrez maintenant