Chapitre 39

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Je reprends connaissance une heure plus tard, sur un matelas, au sol, j'ai du mal à me repérer. Il y a beaucoup d'élèves autours de moi. Nous sommes toujours à l'infirmerie. Je me redresse et m'assois. Je remarque un gros pansement sur mon poignet. Je sens quelque chose remonter dans ma gorge et vomis, dans une bassine, une nouvelle fois apparue soudainement. Je relève les yeux et observe Antoine, l'air inquiet.

- Merci, je souffle.

Il écarte la bassine et s'assoit à côté de moi.

- Comment tu te sens ?

- J'ai soif.

Il disparait et réapparait avec une bouteille d'eau.

- Essaie de boire.

J'essaie de prendre la bouteille dans mes mains mais elle est trop lourde. Antoine la prend et la porte à mes lèvres. Je bois un peu, doucement. Puis, il la pose à côté de nous.

- Merci. Où est William ?

- Parti organiser une réunion avec d'autres chefs de meutes pour endiguer l'épidémie.

- Tu n'es pas malade ?

- Non.

- Tant mieux.

Il sourit. Je pose ma tête contre son épaule.

- Il y a une centaine de malades, dit-il.

- A cause de moi

- Absolument pas.

- C'est Frédéric.

- Ne pense pas à ça.

Sa main caresse mon dos. Ma vision se floute et bientôt une tâche noire apparait. Elle grossit jusqu'à ce que je ne puisse plus rien voir. Je sens des larmes couler sur ma joue. Deux pouces les essuient.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Me demande Antoine.

- Je ne vois plus rien.

- Comment ça ?

- J'ai perdu la vue Antoine. Comment sont mes yeux ?

- Tout bleu.

- Ce n'est pas bon signe...

- Dis-moi ce que je peux faire.

J'esquisse un demi-sourire.

- Rien, tu ne peux rien faire.

- Si, il y a forcément quelque chose...

Je lève la main dans l'espoir de le toucher. Je sens mes doigts entrer en contact avec ce qui semble être les siens. Ils me réchauffent. 

- Ne me laisse pas.

- Je suis là.

Je l'entends se rasseoir à côté de moi et je laisse à nouveau ma tête retomber contre son épaule, épuisée. Nous attendons tout les deux un long moment. 


Un peu plus tard, alors que je sens mes forces s'amenuir un peu plus à chaque secondes, je sens Antoine s'écarter de moi.

- Lucie ?

Je reconnais la voix de mamie.

- Mamie, je souffle épuisée.

- Eh chérie c'est moi. Je viens t'aider.

- J'ai mal mamie.

- Où tu as mal ma puce ?

- Partout.

- Je vais régler ça.

- Tu dois trouver Camille, elle cherche un sort dans le bureau de papy.

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