Chapitre 23

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Je me réveille dans mon lit, dans ma chambre à l'école. William, assis par terre près de moi, m'observe. Je me redresse et m'assois. Je fixe mon bras, la marque du serpent a disparue.

- Tu l'as fait, je dis en souriant.  

- Je pense oui.

Il se lève et s'approche de moi. Je le sers dans mes bras.

- Merci. Je suis tellement fière de toi.

Il sourit et me sert contre lui.

- On est quel jour ? Il est quelle heure ? Je demande un peu désorientée.

- Nous sommes vendredi, il est 8h15.

- Mais les cours vont commencer, je m'inquiète.

- Tu devrais te reposer.

- ça va aller William. Je dois retourner en cours.

Il hoche la tête en souriant et je disparais prendre une douche.

J'arrive à 8h30 devant la porte de la classe, juste à l'heure et entre. Je vais m'asseoir à côté de Camille.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Demande-t-elle surprise. Tu devrais te reposer.

- J'ai eu ma nuit de sommeil ne t'inquiète pas.

- Non, tu as eu ta nuit de convalescence. On a dû te transfuser Lucie, ce n'est pas rien.

- ça va, je me sens bien.

- Tu es belle les cheveux plus courts, me complimente-t-elle. 

- Merci.

- Au moins on peut espérer qu'ici tu seras tranquille des serpents.

- Oui, espérons.

Le professeur arrive et commence son cours.

Le midi, Camille et moi rejoignons le réfectoire. En passant devant les casiers, j'entends soudain un bruit étrange venant de dehors. Je tourne la tête vers les fenêtres et percute alors quelqu'un. Je relève les yeux vers le malheureux. Un jeune homme aux cheveux châtains et aux yeux sombres me fixe.

- Excuse-moi, je suis désolé, je ne regardais pas où...

- ça ne fait rien, répond-il en souriant et en refermant son casier. Maxime, enchanté.

- Lucie.

Nous nous regardons quelques secondes sans rien dire, un peu gênés.

- J'y vais, salut, je conclue.

Je retrouve Camille qui m'attendait.

- Il était mignon, me signifie-t-elle.

Je souris. Nous prenons nos plateaux et nous asseyons toutes les deux à une table.

- Allez, avoue il était mignon, insiste-t-elle.

- Oui, il était pas mal, je souris.

- Et donc ?

- Et donc rien, je lui suis rentré dedans sans faire exprès. C'est tout.

- Tu as vu comment il t'a regardé ?

- Camille, il n'y avait rien que de la surprise dans son regard.

- Il était troublé.

Je rigole.

- Tu t'emballes pour rien.

- Tu n'es toujours pas prête pour une nouvelle relation ?

- Non. Surtout pas en ce moment.

- Pourquoi ? Ça te ferait du bien.

- Je ne suis pas... Je ne me comprends pas moi-même.

- Comment ça ?

Je détourne le regard et réfléchis. 

- J'ai réalisé que j'avais mal fait le deuil d'Achille et... j'ai fait tout le contraire de ce qu'il souhaitait pour moi.

- Lucie, qu'est-ce qu'il se passe ?

- Je crois que je vais arrêter la magie quelques temps, sauf si je n'ai vraiment pas le choix.

- Quoi ?!

Je croise de nouveau son regard inquiet.

- Être un serpent m'a fait réaliser que...

- Tu n'étais pas un serpent Lucie. Tu avais un tatouage sur ton bras. C'est tout. Tu n'as jamais fait partie de cette organisation.

- Je ne suis pas loin d'eux. « Né pour tuer, né pour détruire ».

- Non, ça c'est faux. Après tout le mal qu'ils t'ont fait tu n'as fait que te défendre et te protéger.

- Non, avant je ne tuais pas, sauf erreur. Là c'est devenu une habitude et je déteste ça. Papy serait tellement déçu et maman aussi. Je ne peux plus vivre avec ce sentiment.

- Ils ne seraient pas déçus Lucie.

- Moi je crois que si.

- Et donc tu vas renoncer à tout ce que tu aimes.

- Non, la magie fait partie de moi mais... je vais prendre un peu de distance.

- Tu vas recommencer les crises de tremblements, devenir vulnérable pour les serpents.

Je détourne le regard.

- Je ne peux plus continuer Camille. Je me déteste trop.

- Arrête Lucie...

- C'est comme ça, je conclue un peu déçue tout de même. 

L'école Fantastique 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant