Chapitre 15

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Le lendemain matin, je rejoins ma salle de classe à 8h. Je suis épuisée. Camille vient s'asseoir à côté de moi. Je remarque Antoine embrasser l'une de ses copines avant d'entrer dans la classe sans même me regarder.

- Salut, dit Camille. Je ne te demande pas comment s'est passé ton week-end, William m'a raconté.

Je souris.

- Je te délivrerai de ces boucliers, dit-elle en montrant le métal autours de mes poignets, à la pause si tu veux.

- Oui, merci. Je suis désolé de te mêler à ça, j'ai dû faire ce sort rapidement et tu es la sorcière en qui j'ai le plus confiance.

- Tu as eu raison Lucie. Et après, on ira te délivrer de ce « monde prison ».

- Oui, je retrouverai le sorcier.

Elle sourit.

A la pause, Camille et moi nous isolons dans la bibliothèque. Je lui explique le sort, lui montre comment faire. Elle m'écoute avec attention. Puis, je prends ses mains et elle commence. Je ferme les yeux et la laisse faire. Peu à peu je sens mes doigts fourmiller. Nous restons ainsi quinze minutes puis je me sens projetée en arrière, nos mains se séparent et j'atterris à l'autre bout de la pièce, contre le mur. Je découvre Camille, assise contre la bibliothèque, en face. Elle aussi a été projetée. Elle a perdu connaissance. Je me relève. Le sol se met alors à trembler et je retombe sur le parquet déséquilibrée. Le sol se stabilise après quelques secondes et je cours vers Camille.

- Camille ? Je l'appelle inquiète.  

Elle rouvre les yeux et revient peu à peu à elle. 

- Ça va ?

- Est-ce que ça a marché ? Me demande-t-elle

Je tente un sort mais aucune magie ne sort de mes doigts. Les boucliers sont toujours présents autour de mes avant-bras et le tatouage de la prison brille sur mon bras.

- Non, ça n'a pas marché, je réponds déçue.

Elle se relève.

- Lucie, je suis désolé.

- Non, tu as fait ce qu'il fallait. Ton sort était parfait Camille. C'est ce monde prison qui me bloque.

- On peut réessayer.

- Non, c'est trop dangereux, pour nous deux.

Elle me sert dans ses bras.

- On y arrivera, essaie-t-elle de me rassurer.

Je souris timidement n'y croyant pas. Je suis déçue, j'avais tellement d'espoir dans ce sort. Nous retournons en cours sans rien dire. A peine avons-nous retrouvé nos places que William entre dans notre classe rapidement et vient vers nous.  

- Qu'est-ce qu'il s'est passé? Ça a marché ? S'inquiète-t-il. 

- Non, répond Camille.

- Le monde prison nous bloque, j'explique.

William tape du poing sur la table énervé.

- On y va, dit-il avant de se retourner et de quitter la salle.

Je me lève rapidement et le suis dans le couloir.

- Et tu vas faire quoi une fois là-bas ? Je demande. Tuer tous les sorciers dans l'espoir que ce soit l'un d'eux la source ? C'est peut-être même Frédéric qui en est à l'origine !

Il se retourne et me fixe.

- Tu ne passes pas une journée de plus dans ces conditions.

- Frédéric t'attend.

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