Chapitre 4

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Minuit, je ne trouve pas le sommeil. Je me lève, enfile un legging et un sweat et me rends à la salle de sport. Je suis heureuse de constater qu'il n'y a personne. Je commence à courir, le volume sonore de ma musique au maximum dans mes écouteurs. Ça m'évite de penser, de revoir les images de cette soirée merdique durant laquelle papy est décédé. Je cours une heure puis m'arrête. Je m'assois sur le tapis quelques secondes. La porte s'ouvre et je vois Antoine entrer. Il m'ignore et va s'installer à une table de musculation. Mon cœur bat à une vitesse folle, je suis terrifiée à l'idée d'aller lui parler. Mais je dois le faire, je lui dois des excuses. Je me lève, retire mes écouteurs de mes oreilles et m'avance vers lui.

- Salut, on peut discuter ?

Il ne me répond pas, commençant à lever la barre de poids. Je m'assois par terre face à lui.

- Je ne serai pas longue. Je voulais juste m'excuser Antoine. Je suis désolé d'être parti comme ça, de t'avoir laissé ici. Je t'aimais vraiment, j'ai toujours été sincère avec toi et j'aurai tellement aimé que les choses se passent autrement, je regrette tellement ce qu'il s'est passé ce soir-là. Je comprends tout à fait que tu m'en veuilles. Voilà, je ne t'embêterai plus. Je tenais juste à... à m'excuser.

Il ne dit rien, ne m'adresse même pas un regard. Je me lève et m'apprête à sortir mais il apparait à quelques centimètres de moi me bloquant la porte. Je sursaute et recule d'un pas par réflexe mais regrette aussitôt.  

- Pourquoi tu t'excuses ? Pour ta bonne conscience ? Me demande-t-il froidement.

- Non. Non, je m'excuse parce que peut-être que ça t'a blessé et je le regrette. 

Il me fixe. Ses yeux verts brillent sous la douce lumière de la salle. Ils sont magnifiques.

- Tu ne devrais pas t'excuser pour les conneries de ton frère. C'est lui qui nous a séparé.

J'hoche la tête, ne souhaitant pas défendre William.

- Mais je vous en veux à tous les deux.

- J'imagine...

- Non, tu n'imagines pas la souffrance que j'ai ressentis quand tu as disparu.

- J'ai autant souffert Antoine, je t'assure.

- Tu m'aimes toujours ?

Je détourne le regard troublée.

- Oui, je réponds timidement. 

- Eh bien pas moi.

J'ai l'impression de prendre une gifle.

- Je le comprends, j'articule difficilement. Et je te souhaite d'être heureux avec cette fille, je dis à contre-cœur.

Je disparais et réapparais dans mon lit où je fonds en larme.


Le lendemain matin, j'arrive en cours avec un peu d'avance. Les élèves entrent peu à peu dans la classe. Je remarque Antoine à la porte, embrassant une nouvelle fille avant d'entrer à son tour dans la salle. Je fixe mon téléphone mal à l'aise. Camille entre quelques temps après et vient s'asseoir à côté de moi.

- Ça va ? Me demande-t-elle.  

- Oui et toi ?

- Oui. Tu as parlé à William hier soir ? 

- Oui. Pourquoi ?

- Il est venu s'excuser. Merci.

Je souris.

- Tant mieux.

- On a passé la soirée et la nuit ensemble.

- Super, je dis à la fois heureuse pour elle et triste en même temps.

- On n'a pas beaucoup dormi, rigole-t-elle.

- J'imagine.

- Toi non plus on dirait.

- Tu sais moi, mon cerveau et mon corps sont habitué à ne plus dormir.

- Tu devrais faire attention Lucie, tu pourrais faire des malaises.

Je souris touchée par son inquiétude.

- ça va, ne t'inquiète pas.

- Alors, c'est aujourd'hui le vote pour le poste de directeur de l'école.

- Oui, ce soir à 20h.

- Ça va ? Pas trop stressée ?

- Non, c'est juste que ça m'embête de remplacer Achille.

Elle hoche la tête.

- J'ai l'impression de le faire disparaitre encore une fois mais...

Je sens ma voix trembler.

- Mais c'est comme ça.

Camille ne sait pas quoi répondre.

- Cette après-midi, on va faire les magasins avec Lou, pour refaire notre garde-robe. On a tout laissé en Ukraine, tu veux venir avec nous ? Je demande en souriant.

- J'aurai bien aimé mais je passe l'après-midi avec William.

- Je comprends. Ce n'est pas grave.

- Une prochaine fois.

- Oui.

A ce moment-là, je sens l'air se rafraichir dans la salle. Un nuage de buée apparait devant nous. Un message apparait : Notre vengeance sera sans pareil sorcière. D'une rapidité folle tu retrouveras ta prison. Ton vote ne pourra même pas être mis dans l'urne. Toute la classe s'est tournée vers nous pour lire le message. Je passe ma main devant pour l'effacer. Mes mains tremblent. Camille me fixe.

- Merde Lucie...

- Ce n'est rien.

Des chuchotements se font entendre dans la salle.

- On doit prévenir William, reprend Camille.

- Surtout pas, il va paniquer. On ne fait rien, on attend. Je suis préparé à les revoir Camille.

- Non Lucie, tu penses l'être mais dès que tu seras devant eux, l'image d'Achille reviendra te hanter.

- Camille, tout va bien.

- Promets-moi de faire attention.

- C'est promis.

- Ne sors pas de l'école aujourd'hui.

- Je ne m'empêcherai pas de vivre à cause d'eux.

- Et s'ils tentent quelque chose quand vous êtes au centre-commercial avec Lou, juste toutes les deux ?

- On se défendra.

- Lucie, c'est de la folie.

- Ne panique pas Camille. Je maitrise la situation. Ce n'est pas la première menace que je reçois.

Le professeur arrive mettant fin à notre discussion. 

L'école Fantastique 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant