L'école Fantastique 2

Chapitre 3

Je retrouve William pour diner, j'ai besoin de discuter avec lui, de calmer les tensions qui subsistent entre nous. 

- On peut discuter calmement ? Je propose. 

- ça ne dépend que de toi.

Je ne réponds pas et m'installe à une table. Il pose son plateau et s'assoit face à moi. 

- Pourquoi tu comptes voter pour Malika demain ? Demande-t-il.

- Parce que c'est la plus qualifiée pour ce poste et c'est ce que papy aurait souhaité.

- Si elle est élue directrice, elle contrôlera l'école.

- Non, elle la dirigera.

- Tu as confiance en elle maintenant ?

- Absolument pas mais papy l'a formé depuis qu'elle a 18 ans pour ce poste, se serait le déshonorer que de ne pas respecter sa volonté.

- Papy aurait voulu qu'on soit en sécurité. Lucie, elle t'a déjà vendu aux serpents. Combien de fois elle a souhaité te virer de l'école ?

- Elle ne le fera pas, elle ne me vira pas.

- Tu ne sais pas. Pendant une semaine elle va peut-être te laisser en paix et après... Quand à nouveau les vampires auront peur des serpents, quand à nouveau l'école sera menacée par les serpents. Elle fera quoi d'après toi ? Elle te vira Lucie parce que pour elle tu n'es rien.

Je sens les larmes me monter aux yeux, blessée par ces propos.

- Je suis désolé mais c'est la vérité, combien de fois elle te l'a dit ? reprend-il calmement. 

- Je sais mais je...

Je retiens mes larmes.

- Je suis désolé William mais je le dois à papy.

- Non, tu ne dois rien à Malika et à papy non plus, dit-il doucement.

- Si. Il m'a tout appris, il nous a élevé.

- Ne donne pas plus de pouvoir sur toi à Malika qu'elle n'en a déjà.

- Je suis prête à prendre le risque.

- Lucie...

- Je ne peux pas élire quelqu'un d'autre William.

- Tu vas faire une énorme connerie

- Peut-être mais il s'agit de mon vote.

- Très bien.

- Mais William maintenant que tout est clair, on pourrait arrêter de se disputer à cause de ça ?

- C'est vrai, on a d'autres sujets de dispute à mettre sur la table.

Je lève les yeux au ciel.

- Ecoute, je sais que tu es stressé depuis qu'on est rentré mais essaie de prendre un peu sur toi. Tu stresses tout le monde, je dis.

- Ce n'est qu'une question d'heure avant que les serpents ne sachent que nous sommes rentrés.

- Ils le savent déjà William.

- Comment tu...

- Ils ne sont pas naïf, ils doivent guetter les frontières, je le coupe. Et d'ailleurs, ils nous ont attaqué sur la route du retour.

- Alors qu'est-ce qu'on fait ?

- Rien, on attend. Essaie de ne pas y penser, détends-toi, profite de la meute, profite de Camille, de tes amis, du baseball. Ils viendront, ils attaqueront, ils m'enlèveront mais je suis préparée, la meute est préparée. Tu es prêt William. Toute notre vie on a vécu ça. Ce qu'il s'est passé avec papy ne se reproduira pas. Je te le promets. 

Il me fixe.

- Tu peux respirer William, je ferai attention, il ne m'arrivera rien. J'ai parlé au nouveau mec de Malika, un vampire, très gentil par ailleurs, il veille sur elle.

- Tu as parlé au mec de Malika ? Demande-t-il surpris.

- Notre famille est beaucoup trop restreinte, je ne peux me permettre de la perdre, tout comme toi.

Il détourne le regard.

- Elle a aussi mal vécue la perte d'Achille que nous.

- Tu crois ?

- Evidemment, alors vas-y doucement avec elle.

- Arrête de la protéger.

- Arrête de l'attaquer.

- Elle m'insupporte.

- Tu devrais aller t'excuser auprès de Camille.

- Elle ne comprend pas mes choix.

- Tu es sûr de correctement lui avoir expliqué ?

- Oui.

Je le fixe.

- OK, j'aurai peut-être dû faire profil bas, admet-il.

- Tu es parti sans dire au revoir, sans donner d'explications. Tu as disparu. Tu lui dois des excuses.

- Non !

- Si. Camille est une fille super, mets ta fierté de côté et récupère-là.

Il détourne le regard mais hoche la tête tout de même.

- Tu as parlé à Antoine ? Me demande-t-il.

- Pas encore mais c'est différent.

- Pourquoi ?

- Antoine est passé à autre chose.

- Quel connard..., souffle-t-il amèrement. 

- Ce n'est absolument pas ce que je pense. On est parti quatre mois. On a disparu, sans donner d'explications, sans donner de nouvelles.

- Camille m'a attendu.

- Parce que tu as de la chance de l'avoir.

- Tu l'aimes toujours ?

- ça n'a pas d'importance.

- C'est vrai, peu importe, tu dois oublier ce mec. Il ne te mérite pas.

- C'est moi qui ne le méritais pas. Je ne veux pas que tu t'en mêles William, laisse-le tranquille.

- Je lui ferai bien payer...

- Il n'a rien à payer William, c'est moi qui suis en tort. Donc reste en dehors de ça.

- OK.

- Promets-le.

- Si tu promets de ne plus utiliser la magie sur moi.

- Ok, très bien, je ne le ferai plus.

- Merci. Je laisse tranquille l'autre enfoiré dans ce cas.

- Et arrête de l'insulter s'il te plait.

- Lucie...

- C'est important pour moi.

- Très bien.

Il marque une pause et regarde la forêt par la fenêtre.

- Je pense aller chasser avec la meute ce soir.

- William, tu veux vraiment provoquer les serpents alors que nous venons à peine de rentrer ?

- Je veux juste les impressionner.

Je souris en secouant la tête.

- Quoi ?

- Rien, fais ce que tu veux, je réponds.