Chapitre 20

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Après les cours, Lou et moi allons en ville pour notre rendez-vous chez le coiffeur. Dans la voiture, j'en profite pour lui exposer mon plan pour repousser les serpents ce soir.

- Tu es sûre qu'on ne ferait pas mieux de prévenir William ? Me demande-t-elle.

- Non, je ne veux pas l'impliquer là-dedans, il a besoin de faire une pause de tout ça.

- OK, je comprends. Mais si ça tourne mal il nous le reprochera à tous sévèrement.

- J'assumerai tout, ne t'inquiète pas. Tu crois que Jules et Maxence accepteront ?

- Evidemment.

Je souris rassurée.

- Et alors, toi et Maxence ? Je demande curieuse.

- On sort ensemble, enfin ! M'annonce-t-elle fièrement.

Je souris.

- Je suis contente pour vous.

- Je crois qu'on s'est déballé tout ce qu'on avait sur le cœur et j'ai l'impression d'être libérée d'un poids incroyable.

- Tant mieux.

- Mon Dieu, il embrasse follement bien.

Je souris.

- Tu lui as dit pour le sorcier ?

- Oui mais il ne me l'a pas reproché.

- Il ne pouvait pas te le reprocher.

- C'est vrai, c'est ce qu'il a dit. Merci Lucie, de m'avoir... motivé à aller vers lui.

- De rien, je suis tellement heureuse de vous savoir ensemble.

- Quand je l'ai dit à Florentin il n'a même pas réagi cet idiot.

Je souris.

- C'est Florentin... Et puis, depuis le temps qu'on l'attendait.

- Il aurait pu s'extasier pour me faire plaisir, râle-t-elle.

Je souris.


Le soir, Jules et Maxence nous rejoignent dans notre chambre. Ils ne manquent pas de nous complimenter sur nos coupes de cheveux. Je leur expose le plan et nous partons en forêt. Nous nous arrêtons à la frontière de l'école. Lou me fixe.

- ça va aller ? Me demande-t-elle.

J'hoche la tête.

- Oui, ça va aller.

Je ferme les yeux et commence le sort. Je réalise le même sort qu'effectué avec Achille il y a quelques mois mais en lie un second à celui-ci afin de le consolider et être certaine qu'il ne puisse être détruit. Une ligne blanche apparait au sol et commence à se tracer. J'entends du bruit, je sens de l'agitation un peu plus loin puis très rapidement le bruit de rapproche. Je sens alors une présence derrière moi. Je rouvre les yeux, me retourne et découvre Antoine. Je suis agacée de le voir ici mais ne me déconcentre pas, regarde devant moi et ferme les yeux à nouveau. J'intensifie le sort pour qu'il aille plus vite. Je sens les serpents entrer sur le terrain et attaquer. Ils essaient de m'approcher mais sont repoussé par Lou, Maxence, Jules et Antoine. Je sens alors une force aller contre la mienne. Ce sont des sorciers qui tentent de me contraindre. J'accentue mon sort mais je ne réalise pas vraiment la vitesse à laquelle il avance. J'entends des élèves serpents infiltrés passer rapidement la frontière et quitter le terrain, rejetés par le sort. Je sens du sang couler de mon nez et de mes ongles. J'entends Lou et les autres être dépassé alors je stop mon sort le temps d'une seconde, dirige mes mains vers le sol et tous les serpents présents à ce moment-là sur un rayon d'un kilomètre s'écroulent au sol. Je ressens alors une vive douleur dans la poitrine. Je me force à détendre mes doigts qui commencent à se contracter et retourne à mon sort de barrière. Mes doigts fourmillent, ma tête commence à tourner mais je ne lâcherai pas, je dois aller au bout de ce sort. Les serpents reviennent peu à peu sur le terrain, ils se battent avec force, luttant pour ne pas sortir, tordu de douleur par mon sort. Soudain, je sens un rayon lumineux me traverser, je rouvre les yeux, ma respiration se coupe. Je recule d'un pas et vois cette ligne blanche tracée au sol devant moi et une centaine de serpents de l'autre côté de la frontière. Je lève les yeux et peux distinguer comme un dôme au-dessus de nous. Je perds énormément de sang de mes doigts. Je me tourne vers Lou, Maxence, Jules et Antoine épuisés eux-aussi. Lou me sourit, me signifiant que j'ai réussi. Je souris. Mais je sens alors une douleur à type de décharge me traverser. J'ai l'impression que tous mes muscles se paralysent. Lou qui s'était assise au sol pour récupérer des forces se relève et s'approche.

- Lucie ?

Je recule vers la frontière

- Lucie ! m'appelle Antoine.

Cette douleur insoutenable me transperce et j'ai la sensation subsistante de ne pas être à ma place. J'ai l'impression que mes pieds ne me répondent plus et je recule vers la frontière contre mon gré. Je me retourne et peux voir tous ces vampires affamés par l'odeur de mon sang, tous ces loups prêts à me sauter dessus, ces sorciers les doigts fourmillants de magie. Je passe la frontière malgré moi et ressens un profond soulagement me parcourir. J'ai le temps de souffler et arrête aussitôt le temps, arrêtant au passage, un loup en plein saut et deux trois vampires à quelques centimètres de mon visage. Je m'écarte. Je vois Lou s'approcher de la frontière. Elle me fixe avec incompréhension. Je commence alors à paniquer.

- Non, non, ce n'est pas possible, je murmure.

Les autres approchent. Je soulève rapidement la manche de mon pull et découvre le tatouage des serpents. J'ai la sensation de sentir mon cœur se détacher de ma poitrine. Un profond sentiment de culpabilité m'envahit. Ils le fixent sans savoir quoi dire. Lou, passe la frontière et prend mon visage entre ses mains. Les larmes me sont montées aux yeux.

- Non Lucie, ça ne veut rien dire ! Ce n'est qu'un tatouage. Tu n'es pas un serpent. Tu n'es pas comme eux.

- Tu sais très bien que ce n'est pas qu'un simple tatouage, il est créé par des rites ancestraux, des sorts, une cérémonie.

Je repense à cette nuit où les serpents m'ont enlevé et où je me suis réveillé à l'infirmerie sans souvenir. Ils n'avaient pas fait que m'enfermer dans le monde prison.

- Ils l'ont fait à ton encontre et tu vas t'en libérer, reprend Lou.

- On n'en sort pas comme ça...

- On va trouver une solution, je te le promets. 

Je disparais et réapparais au château. 

L'école Fantastique 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant