4. Dead inside

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TW : violence physique, sang.

Lundi

Chifuyu attendait sur le toit du lycée. Le soleil se reflétait sur le ciment, il était brillant. La chaleur était pesante et lourde, une bonne averse aurait pu rafraîchir tout ça.
Il avait toujours préféré l'hiver, gardant toujours un sweat-shirt partout où il allait.

— Ah ah ah ! Le voilà ! s'écria un jeune homme.

La porte claqua. Une bande de six ou sept gars se trouvait devant le blond. Ils avaient à la main diverses objets. Des battes de baseball, coups de poings américains et battons.
L'un d'eux, qui semblait être le chef du groupe, s'avança vers Chifuyu et le pointa avec sa batte.
Il était gros, les joues bouffies et le crâne luisant. Sa chemise blanche n'était pas assez grande pour envelopper l'intégrité de son énorme ventre. Sur sa tête, il n'y avait pas beaucoup de cheveux. Et le peu qu'il en avait étaient trop fin pour qu'on ne les remarque.

De toute évidence, il était plus âgé. De quatre ans au moins.
D'un sourire malsain, il lui dit :

— Mon petit Chifuyu, tu sais pourquoi on est venu là n'est-ce pas ? Nous sommes venu car tu as refusé d'intégrer notre gang. Et personne ne me refuse quelque chose.

Après coup, il se rapprocha de plus en plus, mais le blond resta immobile. Il savait que c'était peine perdue. À un contre sept, il n'y avait aucune chance pour lui.

— Qu'est ce que tu me veux le gros lard ? lança Chifuyu.

Le chef du gang perdit son sourire. À la place, il saisit son arme avec force et s'avança suffisamment pour frapper le plus jeune en pleine tête. Celui-ci tomba par terre, le coup l'avait assommé. Un filet de sang coula de l'endroit où il avait été frappé.

— Ramenez-vous bande d'incapables ! Tabassez-le moi, qu'il réfléchisse deux fois avant de parler.

Le reste du groupe écouta les ordres et vint tabasser l'adolescent. Les coups ne s'arrêtèrent que quelques minutes plus tard, lorsque Chifuyu était inerte et non réactif.

— On se casse ! aboya le gros.

Ils prirent tous la fuite, laissant derrière eux un corps immobile. Plongé dans une marre de sang.
C'est quelques heures plus tard que le blond reprit conscience. Il se mit à tousser et cracha un peu de sang avant de vomir au dessus du toit. Sa tête lui tournait, et son corps lui faisait douleur à chaque mouvement.

— Putain..., gémit-il.

D'après la couleur du ciel, il était bien 18 heures passé. Ça signifiait qu'il resterait coincé là jusqu'au lendemain...
Il allait devoir dormir ici et attendre l'arrivée du concierge à 6h du matin. Dans cet état.


*

Le blond n'avait pas dormi de la nuit. Dès que le jour se leva, il attendit derrière la porte.
Le concierge finit par arriver et quand il l'ouvrit, Chifuyu se précipita à l'intérieur du bâtiment.

— Hé ! Qu'est-ce que vous faites là jeune homme ? Revenez ici ! appela la vieil homme.

Il ne s'arrêta pas de courir, il alla jusqu'à son casier et y prit son sac qu'il avait laissé là la veille. La sonnerie retentit, des élèves envahirent les couloirs et se dispersèrent dans le lycée.

L'étudiant boita en direction des toilettes. Son reflet sur le miroir était affreux, des bleus partout, l'œil gauche injecté de sang, la lèvre fendue. Son visage était entièrement meurtri.
La porte des toilettes se referma, quelqu'un était entré. Chifuyu tourna sa tête avec difficulté, il ne voulait pas qu'on le voie dans cet état. Il n'avait pas besoin de pitié.

Pourtant son regard croisa celui de Baji. Le sac du noiraud tomba au sol alors qu'il était immobile, une expression horrifiée sur le visage. Il entrouvrit la bouche pour dire quelque chose, justifier ses marques, ses bleus. Mais la tête lui tourna. Le blond se sentit gentiment partir, ses forces l'abandonnaient. Sa vue se noircit de plus en plus, Baji disparu de son champs de vison et trou noir.

Le guitariste eut tout juste le temps de le rattraper dans sa chute. Il mit un moment à réaliser ce qu'il venait de se passer. La main tremblante, il prit son téléphone de sa poche et composa le numéro de l'ambulance.

— F-Faites vite...il est gravement blessé..je crois qu'il s'est évanoui...nous sommes au lycée '...'

Sans trop attendre, du personnel soignant arriva dans l'école. Ils transportèrent Chifuyu dans l'ambulance. Baji eut de la peine à respirer, un poids lourd bloquait sa gorge. Comment ? Quand ? Pourquoi ? Des centaines de questions lui traversèrent l'esprit. Mais surtout, il n'arrivait pas à effacer l'image de sa tête. Celle du blond qui s'était fait frapper.


Quand il rentra chez lui, le noiraud avait la tête ailleurs. Pour la première fois de sa vie, il s'inquiétait pour quelqu'un d'autre que lui ou sa mère. Et alors que celle-ci rentra plus tard, elle trouva son fils assit tout seul dans la cuisine. Il regardait par la fenêtre et semblait perdu dans ses pensées.

— À quoi tu penses ? demanda-t-elle, posant ses mains sur ses épaules. Tu ne m'as même pas entendue arriver.

Le lycéen adressa un sourire à sa mère et dit en se levant :

— Rien...je réfléchissais à comment j'allais me venger sur toi.

Alors j'ai hâte de voir comment tu vas t'y prendre, le taquina-t-elle.

Il passa à côté d'elle et lui fit un câlin. C'était inhabituel.

Baji ? Tout va bien ?

Ouais. Je vais me coucher, je suis fatigué.

Baji se décala et se dirigea vers sa chambre. Sa mère su que quelque chose s'était passé, ça ne lui ressemblait pas.

Bonne nuit !

La femme ne reçut aucune réponse. Seul le bruit du micro-onde emplissait la pièce.

Happier than ever [𝘽𝙖𝙟𝙞 𝙭 𝘾𝙝𝙞𝙛𝙪𝙮𝙪 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant