Happier than ever [𝘽𝙖𝙟𝙞 𝙭 𝘾𝙝𝙞𝙛𝙪𝙮𝙪 ]

15. Reste loin de moi

Baji n'arrivait pas à se concentrer. Après avoir vu cet inconnu de manière tellement proche avec le blond, des questions embrouillèrent son esprit.
Il quitta soudainement son cours de maths et monta sur le toit, posant son sac négligemment au sol.

Quand il repensa à la discussion qu'il avait eue avec sa mère la veille, son ventre se tordit dans tout les sens. Non..ça ne lui ressemblait pas. Comment il avait pu dire toutes ces choses sur Chifuyu ? Ce n'était pas possible, il ne pouvait pas l'aimer...non.
Il commença à regretter chaque paroles qu'il avait prononcé, la manière dont il avait parlé. 'Tout ça c'était n'importe quoi.'

Et les mots de Kazutora revinrent comme un poignard à son cœur. 'Chifuyu n'a jamais eu de relation sérieuse.'

'Quel con j'ai été..je suis..stupide. Putain de sentiments débiles.' pensa-t-il.
L'envie de balancer son sac par dessus le toit lui démangeait les doigts. Il voulu hurler, casser quelque chose, frapper. Le noiraud avait un tempérament colérique mais jamais autant que maintenant. Et il se sentit ridicule. Ridicule d'agir ainsi alors qu'il n'avait aucun contrôle sur le blond. Rien n'avait été concrétisé entre eux, leur relation se résumait à quelques baisers, des cours de musique et des messages. Mais malgré ça, il ne pouvait s'empêcher d'être énervé.

Une haine envers cet inconnu à l'avant de sa stupide voiture de luxe et une envers Chifuyu. Inévitablement.

Le guitariste inspira un grand coup et mis ses mains contre son visage, poussant un grognement plaintif. Son moral était trop bas pour qu'il ne retourne en classe, il décida alors de rester jusqu'à la fin de la journée sur le toit. Couché sur le sol et les bras croisés derrière sa nuque, le temps passa à une vitesse phénoménale. Il somnola quelques minutes et finit par s'endormir.

— Eh ! Allô la terre l'intello !

La voix douce et familière de Chifuyu réveilla Baji. Dès qu'il l'a reconnue, une sensation étrange prit place dans son estomac. Il ouvrit doucement les yeux et se redressa, face au blond.
Celui-ci portait un sweat bleu marine, ses yeux étaient légèrement rougis et il avait quelques cernes. Mais il adressa tout de même un petit sourire au noiraud - qui gardait une expression dure sur son visage.

— Oh salut, il lança froidement en prenant son sac au sol.

Chifuyu haussa un sourcil et se dit que le noiraud voulait le taquiner. Il retint son bras quand il fût sur le point d'ouvrir la porte, toujours avec un air joyeux.

— T'enfuies pas si soudainement, si y'avait le feu au lycée je te l'aurais dit...

Baji resta dos à lui.

— Lâche-moi Chifuyu.

Cette fois le blond su que ce n'était pas un jeu. Le musicien était réellement fâché.

— Q-Quoi ? Est-ce que j'ai fais quelque chose de mal..? demanda-t-il, inquiet.

Le noiraud se retourna brusquement et le fusilla du regard. Sa mâchoire se crispa et il poussa la main de Chifuyu avec force.

— J'en sais rien...y'a pas quelque chose que tu voudrais me dire ?

Les yeux baissés et la gorge sèche, Chifuyu se sentit soudainement mal.

— Tu..nous a vu ce matin ?

— À ton avis Chifuyu ? il cria presque. Bien sûr que je t'ai vu !

— Écoute..c'était une erreur. J-J'ai jamais voulu ça...je n'étais pas dans mon état normal...je ne sais pas ce qui m'a prit..c'est..c'est juste que..j'ai perdu le contrôle ! Je -

La colère de Baji ne faisait qu'augmenter. À chaque phrase, mot que le blond disait, il se rendait compte de ce qu'il avait vraiment fait avec cet inconnu.

— Tais-toi...tais-toi putain ! il serra du poing. Vous avez baisé c'est ça ? C'était très excitant je paris !

Désormais il regardait Chifuyu avec dégoût. Avoir sa tête en face de lui ne lui donnait pas de bonne intention. Il aurait pu le frapper à tout moment.

— Tu crois que c'est de ma faute ?? J'étais bourré bordel !

— C'est facile de tout mettre sur le dos de l'alcool mais tu sais quoi ? J'aurais dû m'en douter. Reste loin de moi !

Le noiraud ouvrit la porte et la claqua derrière lui, se retenant d'hurler dans les couloirs de l'établissement. Quant à Chifuyu, il se retenait de fondre en larmes.