5. Are you okay ?

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Mardi

— Quand est-ce que tu vas arrêter tes conneries ? Est-ce que tu sais le mal que tu nous fait ? Toute l'énergie que tu nous prends ? Chifuyu je suis épuisé.

Un homme grand aux cheveux noirs. Yeux verts. C'était le père de l'adolescent. Il avait pleuré, toute la nuit.
Hier matin, il avait reçu un appel à son bureau,'Votre fils a été emmené d'urgence à l'hôpital'. Ce fut un choc. D'autant plus quand il le vit sur le lit, inconscient.

Il n'avait pas lâché sa main une seule fois. Le son du cardioscope résonnait dans ses oreilles depuis des heures maintenant. Comment aller au travail dans ces conditions ? Savoir son fils sur un lit d'hôpital, à la limite du coma.
Le blond avait quelques fois ouvert les yeux mais s'était aussitôt rendormi. Les médecins disaient qu'il devrait rester encore deux jours ou plus à l'hôpital. Un de ses bras était cassé et le choc qu'il avait subit à la tête n'arrangeait rien.
Sa mère était aussi venue mais n'avait pas supporté de le voir ainsi.

— Monsieur ?

Un médecin entra dans la pièce et sourit au noiraud. Celui-ci se contenta de l'observer.

— Veuillez m'excuser mais le temps de visite est dépassé. Nous allons faire quelques contrôles pour nous assurer que votre fils va mieux, je vous suggère d'aller vous reposer un peu chez vous. Ce n'est pas bien pour votre santé de rester trop longtemps ici.

— Je...très bien.

L'homme quitta l'hôpital et croisa sur son chemin, un garçon aux longs cheveux noirs.
C'était Baji. Il se rendit à la réception en demandant le prénom Chifuyu.

— Salle 11, étage 4, lui informa la secrétaire.

— Merci.

Dans l'ascenseur, il se demanda pourquoi il était là. Après tout ils n'étaient pas vraiment amis tout les deux. Peut-être que c'était parce qu'il l'avait trouvé dans les toilettes, complètement abîmé. Ensuite il était devenu curieux, qui avait bien pu lui faire ça ?
Les portes de l'appareil s'ouvrirent et une sonnette retentit. Il chercha la chambre 11 pendant un bon moment et finit par la trouver.

Lentement, il tourna la poignée et entra dans la pièce. Chifuyu se tenait là, couché sur le lit. Plusieurs fils étaient reliés à son bras et il respirait sous oxygène.

Il y avait une chaise à côté du lit. Le jeune homme en profita pour s'y assoir et regarder le blond dormir. Une partie de ses mèches blondes retombaient gracieusement sur son visage. Les hématomes bleus, les points de sutures...ça faisait mal à voir. Un des ses œil était caché par un pansement.
Après quelques minutes à rester là, le noiraud alla chercher de quoi s'hydrater. Quand il revint dans la pièce, il fut surpris de voir Chifuyu assit sur son lit, sans son masque à oxygène.

Il resta immobile pendant un moment, n'ayant pas remarqué que Baji se tenait devant la porte. Puis il se mit soudainement à pleurer tout seul. Une ou deux larmes coulèrent le long de sa joue et il rapprocha ses genoux de son corps pour y enfouir sa tête.
Plusieurs fils qui étaient reliés à son bras s'enlevèrent.
Le plus grand se sentait mal à l'aise, et surtout, il ressentait de la colère envers ceux qui lui avaient fait subir une telle chose.

Peut importait qu'il ne le connaisse pas vraiment et qu'ils n'étaient pas amis. Rien ne valait qu'on lui fasse ça. Rien ne valait une telle violence.

— B-Baji ?

Le blond avait relevé la tête et essuya subitement ses larmes en voyant le guitariste. Il renifla un peu et passa une main dans ses cheveux. Ses joues devinrent rouges d'embarras.

— Désolé...je peux partir si tu veux.

— Non ça va. Mais p-pourquoi tu es là ?

Baji s'avança un peu et se rassit sur la chaise.

— C'est moi qui ai appelé l'ambulance quand tu t'es évanoui aux toilettes.

Les joues de Chifuyu devinrent encore plus rouges.

— Oh..je vois...merci.

— N'importe qui aurait fait pareil, c'est normal.

La tête inclinée et le regard vide, le blessé ne dit aucun mot. Ses yeux étaient brillants, comme si il se retenait de pleurer. Il avait également cette sensation bizarre dans sa gorge, elle lui brûlait.

— Chifuyu...

Celui-ci tourna la tête et le noiraud vit cette lueur brillante dans le vert de ses yeux. L'espace d'un instant, il ne sût quoi dire. Puis les mots sortirent tout seuls :

— Qui t'as fait ça ?

— Je préfère ne pas en parler. Désolé.

Ah...il avait oublié. Ils n'étaient même pas amis. Pourquoi est-ce qu'il lui raconterait ses histoires personnelles ? Ce n'était pas son problème après tout, c'était celui de Chifuyu.

— Mais merci beaucoup...sans toi je ne sais pas ce qui me serait arrivé.

Et il lui sourit. Ce même sourire que l'autre fois, un sourire sincère et rayonnant - même sur son visage meurtrit.
Baji aimait ce sourire car il lui donnait bonne humeur. Il lui sourit à son tour et ébouriffa ses cheveux avec sa main pour l'embêter.

— Si tu t'es battu avec un chat tu peux me le dire hein, j'vais pas juger.

— Ferme-la, rit le blond.

Le musicien se leva et alla vers la porte, il était temps qu'il s'en aille. Les cours allaient bientôt commencer.

— Allez j'y vais.

— ...et n'oublies pas ! Vendredi tu dois m'apprendre à jouer de la guitare.

— Un de tes bras est cassé...

— Je t'observerais.

— Comme tu voudras mais..repose-toi.

— Tu t'inquiètes pour moi ?

— Pas du tout ! Je dis ça comme ça. Tout le monde dit ça.

Happier than ever [𝘽𝙖𝙟𝙞 𝙭 𝘾𝙝𝙞𝙛𝙪𝙮𝙪 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant