Happier than ever [𝘽𝙖𝙟𝙞 𝙭 𝘾𝙝𝙞𝙛𝙪𝙮𝙪 ]

23. First love

BAJI

Le proviseur m'avait exclu du lycée pour une semaine. Sans discussion. Il avait également appelé ma mère qui allait sûrement jeter ma guitare au fond d'un gouffre en apprenant la nouvelle. En plus de tout ça, j'avais vraiment mal aux mains. Elle s'étaient ouvertes. Pourtant je ne regrettais rien, si j'avais dû le refaire je l'aurais refais.

Fatigué et à bout de force, je rentrai chez moi en balançant mon sac sur mon lit. Le matelas était toujours là, la couverture toute dépliée et le drap défait. Chifuyu devait sûrement être chez lui...ou Takemichi. J'aurais bien voulu le voir, qu'on puisse au moins parler de ce qui s'était passé.
Je pris mon téléphone pour l'envoyer un message mais quand j'ouvris la discussion, je tombai sur un de ses messages, plus tôt :

De Chifuyu à Baji :
On ne devrait plus se voir.

Mes yeux restèrent bloqué sur la phrase pendant quelques secondes, essayant de comprendre le sens de ses mots. Qu'est-ce qu'il voulait dire par 'ne plus se voir' ? Il parlait de maintenant...pas pour toujours..?

De Baji à Chifuyu :
Comment ça ?

De Chifuyu à Baji :
Toi et moi...on devrait arrêter. Si on devient plus proche, je gâcherais tout, comme toujours.

Si avant j'étais en colère, je l'étais encore plus maintenant.

De Baji à Chifuyu :
Pourquoi tu dis ça maintenant ?? C'est ce type qui t'as dit quelque chose ?

De Chifuyu à Baji :
Non. C'est moi le problème.

De Baji à Chifuyu :
Putain tu fais chier Chifuyu. Je sais qu'il s'est passé quelque chose alors dis-le moi au lieu de faire l'idiot !

De Chifuyu à Baji :
Désolé.

J'essayai de l'appeler plusieurs fois mais je tombai directement sur son répondeur. Énervé, je balançai mon téléphone contre le mur de ma chambre et la vitre se fissura à plusieurs endroits.
Il fallait que je fasse quelque chose d'autre que de rester planté là, c'était insupportable. Je devais m'aérer l'esprit...effacer cette journée de ma tête.

*

Quelques heures plus tard ~

Baji se trouvait à une fête de lycéens, la musique battait son plein, les gens dansaient dans le salon et faisaient des jeux d'alcools. Tout d'une soirée parfaitement basique.
Il ne le savait pas mais Chifuyu en faisait également partie. Le blond avait la fâcheuse habitude de noyer son chagrin dans l'alcool, et cette fois Takemichi n'était pas là pour le surveiller.

Il but un verre ou deux et se mit à danser au centre de la foule, la gorge brûlante. Le guitariste le remarqua presque immédiatement, son cœur se serra, surtout quand il le vit collé contre un inconnu. Baji n'avait jamais ressenti autant de jalousie et de colère à la fois. Il prit la bière qu'il avait devant lui et la bue amèrement, les yeux rivés vers le blondinet.

Sentant qu'on l'observait, Chifuyu tourna la tête vers le noiraud. Quand leurs regards se croisèrent, il sentit un frisson longer sa colonne vertébrale, ses joues devenant plus rouges qu'elles ne l'étaient déjà. Son esprit était encore conscient mais ses actes eux, ne l'étaient plus vraiment. Et quand le jeune homme avec qui il dansait commença à embrasser son cou, il se laissa faire, collant même sa tête contre son torse, les yeux encrés dans ceux du musicien.

Celui-ci serra les poings, spectateur de la scène. Une fille s'essaya subitement à côté de lui mais il n'arriva pas à décrocher ses yeux du blond.

— Hey..salut, gloussa la lycéenne, bourrée. Mhm..t'es plutôt beau comme gars.

Elle se colla à Baji et lui chuchota à l'oreille :

— Je t'ai vu te battre dans les couloirs du lycée...et honnêtement je trouve ça très excitant..HahAha !

Quand la jeune fille se mit à rire, elle déposa ses lèvres rouges sur la joue du noiraud. Chifuyu qui les observait de loin, perdit toute expression joyeuse. Alcool ou non.

Il fonça des sourcils et fusilla la blonde du regard. Baji le remarqua et fit exprès d'entrer dans le jeu de la jeune fille. Même si en réalité il n'en avait rien à faire d'elle.

— Ohh ça t'as fait mal mon chou ? elle caressa légèrement sa main.

— Un peu...ouais, sourit Baji.

Le guitariste releva la tête et surpris Chifuyu en train de se finir une bouteille à lui tout seul, les yeux rouges mais toujours rivés sur une seule et même personne, lui.
Baji se leva d'un bond, sous le regard perplexe et perdu de la fille blonde. Puis en face du plus petit , il lui prit la bouteille des mains et la posa brutalement sur la table.

— À quoi tu joues putain ??

— À rien. Retourne vers ta blondasse.

— Dis-le moi en face.

— Q-Quoi ?

Le plus grand se rapprocha dangereusement, baissant sa tête vers l'oreille du blond :

— Dis-moi que tu ne veux plus jamais me voir, Chifuyu.

Leurs yeux se croisèrent. L'estomac noué et le visage de Baji aussi proche de sa tête, il était incapable de prononcer ces mots. À la place de ça, il en dit d'autres, bien plus significatifs :

— Je..Baji je t'aime.