Mon Bad Boy

« Chapitre 78 »

Chapitre 78 

PDV EMILY

« Qu'est-ce que tu fais là ? » le questionnai-je.

« N°149 ! »

Il me fit un clin d'œil avant de me faire la bise. Le garçon qui se tenait devant moi était le n°148, celui qui avais joué devant le jury juste avant moi lors de la première épreuve. Il était là, en train de me sourire. Mais.. pourquoi ?

« Qu'est-ce que tu fais ici ? » m'étonnai-je.

« Bah, je viens pour la fête. »

Il avait répondu ça comme si c'était logique. C'était vrai que ça paraissait logiquement, mais je m'étais mal exprimée.

« Je veux dire.. Tu habites ici ? Enfin, aux alentours ? »

« Oui, je suis le frère de Rémi. »

Bah ça alors. Comment se faisait-il que je ne l'avais jamais vu ? Il avait l'air d'avoir mon âge. En y réfléchissant, je me rappelais que je ne connaissais même pas son prénom.

« Tu t'appelles comment ? »

« Ah oui ! Deux fois qu'on s'voit, et même pas il m'est venu à l'esprit de te dire mon prénom.. » Il se donna quelque coup de revers de main contre son front avant de poursuivre : « Je m'appelle Raphaël. »

« Et moi c'est.. »

« Emily. » me coupa-t-il.

« Comment tu le sais ? »

« Je connais Rémi. Rémi connait Ethan. Ethan te connait. Donc je te connais. Logique ? »

« Vu comme ça.. »

Ce garçon était étrange, mais assez drôle. Il avait un caractère très intéressant, enfin, c'était l'impression qu'il donnait. Dès qu'on le voyait, caché sous son bonnet, laissant montrer sa mèche brune retomber sur son front, on se doutait qu'il était sympa et assez sociable. Cela s'affirmait avec le fait qu'il m'avait abordé dans les coulisses sans même me connaître.

« Sinon, tu vas passer la nuit ici ? »

« Bah je ne peux pas ! Demain j'ai le concours. »

« Ah bon ? Moi je suis convoqué après-demain. »

La chance qu'il avait. J'avais eu la chance d'obtenir un rendez-vous pour un samedi après-midi. Super. (Notez l'ironie ici.) Je me mis à le reluquer. Non pas qu'il m'attirait -tout le monde savait que j'étais folle amoureuse d'Ethan- mais il m'intriguait. Raphaël portait un bonnet beige faisant ressortir le brun de ses cheveux, un t-shirt blanc et un jean basique, troué au niveau du genou. Il avait un style.

« Bref, tu comptais jouer là, non ? »

Je me retournai et regardai la piano. Il m'avait vu.

« Oui.. »

« Bah vas-y. »

Je me mordillai la lèvre, étant assez timide de jouer devant lui. Il m'avait certainement déjà entendu jouer, et j'avais réussi à faire glisser un archet sur des cordes devant des centaines de personnes, donc ce n'était des touches blanches et noires qui allaient m'effrayer. Raphaël me souriait, essayant de m'encourager par de petits gestes. Je me mis à faire un rire nerveux puis m'installai sur le siège. Mes doigts se posèrent sur les touches, et je commençai à jouer « Canon en D » de Pachelbel devant les yeux intéressés de Raphaël. (voir média)

Mes doigts glissèrent tout seuls sur les touches blanches et noirs. Mes deux mains étaient en rythme, et je fermai les yeux tout en bougeant d'avant en arrière au rythme la mélodie qui était envoûtante. Seuls les musiciens savaient ce que ça faisait d'être dans un état second en jouant. Il fallait le vivre pour le comprendre. Telle était ma devise. Je ne réfléchissais plus, et me laissai guider. C'était comme si j'étais une simple marionnette qui me faisait diriger par une personne au-dessus de moi, quelqu'un qui me manipulait chaque doigts de chaque main de chacun de mes bras. C'était à la fois étrange mais très relaxant. Après chaque morceau que je jouais, j'avais l'habitude de me sentir d'une humeur très heureuse. Il fallait croire que la musique avait un effet positif sur ma personne, et tant mieux.