Chapitre 4 : découverte

141 6 1
                                    


Totalement abasourdie, je découvre une femme qui a l'air d'avoir mon âge, s'avancer vers l'estrade, un grand sourire aux lèvres. D'élégants bijoux et une robe faite d'un tissu luxueux me permet de déduire qu'elle doit être riche. Ses longs cheveux marrons bouclés font refléter le soleil dans ses cheveux, les faisant briller, ses grands yeux bleus donnent à son visage un air innocent. Elle se déplace prudemment, avec élégance et légèreté comme si elle traversait un lac gelé. Son apparence me fait penser à celle d'une déesse descendant sur terre.

Avant que le capitaine ai pu revenir de sa surprise, elle balance un sac rempli de pièces à ses pieds et fait signe à l'homme qui l'accompagne de venir me chercher. Il attrape mes chaînes avec précaution et me fait descendre doucement de l'estrade. C'est lorsque je suis face à cette femme que le capitaine semble reprendre ses esprits.

- Attendez, vous n'avez pas le droit de faire ça.

- N'avez-vous pas dit que vous la laisseriez à la personne qui vous payera 30 000 deniers ? Oseriez-vous revenir sur votre parole ? Lui répond la femme avec calme et aplomb.

Il se fige, l'air totalement choqué par son audace. J'apprécie cette femme le temps d'une seule seconde pour avoir remis cet homme à sa place. Elle me regarde ensuite de la tête aux pieds d'un regard indéchiffrable. Ma posture droite et mon regard fier semblent l'amuser.

- J'espère que tu me distrairas plus longtemps que les autres. Me lance t'elle d'un regard malicieux.

A ces mots je me crispe. Si elle croit que je vais obéir sagement à ses ordres comme le ferait un chien, elle se trompe lourdement. Son sourire s'élargit encore plus lorsqu'elle voit mon visage devenir encore plus froid qu'il ne l'était déjà.

- Je sens qu'on va bien s'amuser toutes les deux, rit-elle.

A ma grande surprise, elle attrape doucement mon bras et m'emmène vers un lit à rideaux rouges, porté par des hommes musclés, suivi par l'homme qui m'a fait descendre de l'estrade. Je commence à comprendre ce que signifie ce moyen de transport. Il doit s'agir d'un moyen réservé aux riches romains. Je me rappelle en avoir vu un autre avant d'entrer dans la cité, mais celui qui se trouve en face de moi est beaucoup plus décoré.

De magnifiques dessins représentant la période des vendanges sont sculptés sur le bois du bas du lit, des soleils ornent ses côtés et des visages sculptés, situés sur le haut, terminent l'ensemble. Je remarque le visage du dieu Apollon parmi eux. Je me rappelle de lui car c'est lorsque je suis allée dans son temple, avec ma mère et Titus, qu'après j'ai pu commencer à étudier la médecine. J'imagine que les autres visages représentent d'autres dieux.

- Vous là, attendez.

Je peste en silence. Pourquoi faut-il que cet horrible capitaine gâche toujours tout ? Je doute d'avoir encore beaucoup de moment agréable, alors il aurait pu me laisser admirer tranquillement les décorations encore un peu.

- Vous n'avez pas le droit de l'emmener, cette esclave est réservée, chuchote-t-il tout bas. De plus, je doute fort que vous souhaitiez rencontrer l'homme qui m'a fait cette demande, il est très persuasif quand il souhaite quelque chose. Je vous conseille donc de me rendre cette femme et vous pourrez vous en sortir...sans trop de problèmes, termine-t-il, un sourire froid aux lèvres.

- Vous commencez à m'agacer et croyez moi quand je vous dis que c'est vous qui allez avoir des problèmes si vous continuez ainsi, s'énerve la femme en brandissant une de ses bagues.

A sa vue le capitaine pâlit. Je remarque alors que cette bague est beaucoup plus grosse que les autres. Elle ne semble pas être faite pour orner les doigts fins de cette femme. Un dessin représentant un aigle ayant une rose dans ses serres est représenté dessus.

Si seulement... Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant