Chapitre 17 : baisers

77 5 0
                                    


Je m'avance dans le couloir sombre, trempant le sol, ne me souciant ni de ma cheville douloureuse ni de mes autres blessures, concentrée uniquement sur mon désir de vengeance. Mes cheveux mouillés me gênent pour voir, je les écarte d'un geste impatient et à ma grande consternation j'aperçois Scipion qui se tient devant moi.

- N'y va pas.

Je renifle dédaigneusement, l'envie de me venger et la rage étant toujours présentes en moi je continue d'avancer. Sans que je ne le vois venir, Scipion me désarme et me plaque violemment contre le mur. Un cri de douleur m'échappe. Mes blessures étant très fraîches, quelques gouttes de sang tombent sur le sol.

- Je t'ai ordonné de ne pas y aller.

Totalement inconsciente de ma situation, je lui crache au visage. D'abord surpris, il éclate ensuite d'un rire froid. Puis il resserre sa prise sur mon poignet et mets sa main sur ma gorge.

- Je devrais te tuer pour ce que tu viens de faire. Siffle-t-il en emprisonnant d'avantage ma gorge à chaque mot.

Mon souffle commence à manquer mais je continue de le défier en le foudroyant du regard.

- Arrête de résister.

- Jamais. Dis-je en suffoquant.

- Toi et ta fichue fierté. Dit Scipion en me relâchant.

Je tombe à genoux et me mets à tousser et cracher suite à la brusque arrivée d'air dans ma gorge et mes poumons. Ma respiration revient à peine à la normale que Scipion me relève brutalement, colle son corps au mien et plaque ses lèvres sur les miennes.

Mon premier réflexe est de le gifler aussi fort que je peux mais il attrape mes deux mains, les place au dessus de ma tête et comme il est toujours collé à moi je ne peux pas m'écarter de lui ou de ses lèvres.

Lèvres qui modulent les miennes avec brusquerie, comparables à une coulée de lave, destructrices, ravageuses et ardentes. Je sais que c'est mal, je sais que je ne devrais pas y prendre du plaisir mais j'ai tellement mal et c'est si bon...

Mon cerveau semble être parti laissant le libre-arbitre à mon corps qui a décidé de se laisser faire et même pire encore. Je jure sur tous les dieux que je ne lui ai jamais demandé de faire entrer ma langue dans la bouche de Scipion ou encore d'ordonner à mes jambes de s'enrouler autour de sa taille, pourtant c'est bien ce qu'il est entrain de faire.

Scipion et moi ne nous laissons aucun répit, nous avons à peine le temps de reprendre notre souffle que nous nous embrassons à nouveau, dévorés par un désir commun qu'il est urgent d'assouvir.

Pourtant, notre étreinte n'est pas tendre, elle est même violente. Nos langues et nos dents se livrent à un combat sans merci, cherchant par tous les moyens à être celles qui dominent. Nous sommes de plus en plus fougueux, oubliant notre raison, préférant nous laisser porter par notre désir.

Un râle de plaisir sort de la bouche de Scipion et c'est ce qui me fait reprendre mes esprits. Avec horreur je constate que ce n'est plus ses mains qui me maintiennent mais moi qui m'accroche à lui.

Je le repousse de toutes mes forces et tente de reprendre contenance. Une fois chose faite, je relève les yeux vers Scipion et découvre avec dégoût, une expression narquoise sur son visage.

- Vous en avez profité... Vous avez profité du fait que j'étais vulnérable

Il lève un sourcil et hausse les épaules.

- Et alors ? Tu y as aussi pris du plaisir à ce que je sache.

Hors de moi je pousse un cri de rage et fonce sur lui. D'un mouvement habile il attrape mes bras et me les tords, de façon à ce que je sois complètement dépendante de son bon vouloir.

Si seulement... Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant