Chapitre 20 : confession

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Alors que je me demande comment je dois interpréter le geste de Scipion, Otho débarque dans la hutte, un peu paniqué.

- Tout va bien Roxana ?

Je hausse un sourcil dans sa direction.

- Oui, pourquoi ?

- Je vous ai entendu...discuter si on peut le dire ainsi avec le maître et on ne peut pas dire que c'était bienveillant.

Soudainement lasse, je lui adresse juste un regard fatigué.

- Si ça peut te rassurer je n'ai entendu que des bribes de mot, l'intonation de ta voix m'a suffi pour savoir que ce n'était pas une conversation agréable.

- Je dois t'avouer qu'actuellement ça m'est complètement égal.

Otho me dévisage, surprit.

- Toi...d'habitude si secrète te fiches de savoir si j'ai entendu une conversation privée entre le maître et toi ? Que t'arrive t'il ?

- D'abord ce n'est pas mon maître, ensuite je suis tellement épuisée que oui, je te le répète, ça m'est complètement égal.

Otho ne fait pas un seul geste qui montre qu'il a entendu ce que je viens de dire, il semble en pleine réflexion, quand soudain son expression change.

- Tu lui as raconté ton passé.

Sa voix triste n'indique aucune trace d'interrogation, mal à l'aise, je détourne le regard et hoche simplement la tête.

- Lui fais-tu confiance ?

- Non. Dis-je outrée.

- Alors...pourquoi ?

Je soupire et finis par avouer.

- Je n'en ai aucune idée.

Et je ne pourrais pas être plus honnête que ça. Les larmes se remettent à couler sur mes joues et n'ayant plus la force de lutter, je m'effondre sur le lit dans un bruit sourd. En terme d'émotions, cette soirée est l'une des plus éprouvante de ma vie.

- Je vois bien que tu es épuisée Roxana, alors je vais te laisser te reposer. J'aimerais juste que tu saches...peu importe.

C'est sur cette dernière phrase qu'Otho sort finalement de la hutte, me donnant une raison supplémentaire de me triturer la cervelle. Un gros soupir m'échappe et je m'enroule dans les couvertures avant de rapidement tomber dans les bras de Morphée.

Le lendemain, je me réveille alors que le soleil se lève, je me lève aussitôt de mon lit en jurant, furieuse contre moi même. Je suis en retard, je suis en retard. Je m'habille aussi vite que je peux et me précipite vers la hutte médicale afin de prendre un panier pour ma récolte d'herbe quotidienne.

Quelle n'est pas ma surprise lorsqu'au seuil de la porte je vois Scipion et Otho en train de discuter.

- Nous faisons comme ça, alors Otho ?

- Bien sûr maître.

- Alors c'est parfait.

Scipion s'apprête à partir lorsqu'il m'aperçoit.

- Eh bien finalement je n'aurais même pas besoin d'aller te réveiller.

Je hausse un sourcil, perplexe.

- J'ai réquisitionné tes services pour la journée. M'informe t'il.

Je suis aussitôt sur mes gardes. Je ne sais pas ce qu'il a prévu mais à mon avis ça ne va pas me plaire.

En me voyant aussi méfiante, un sourire amusé se dessine sur les lèvres de Scipion et Otho ne semble pas très rassuré. J'ignore s'il se méfie de ma possible réaction ou du programme que Scipion a prévu pour la journée.

Si seulement... Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant