Chapitre 8 : révélation

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Le soleil commence à se lever, ses rayons se perdent sur mes joues mouillées de larmes. Cela fait trois mois maintenant que je suis habitué à pleurer dès le réveil. En effet, depuis la première fois où j'ai rêvé de cet homme, je fais le même rêve nuit après nuit. Le même décor, la même sensation d'être enfin complète, lui qui me demande de l'attendre, moi qui ressens le besoin vital qu'il ne s'éloigne pas et ma chute dans le sable qui me réveille immédiatement.

Je sais que dès que je fermerai les yeux, je serai sur la plage à attendre cet homme mystérieux que j'ai appris à aimer, d'abord en rêve puis dans la réalité. Je sais que c'est stupide d'aimer quelqu'un que je ne connais pas, mais personne, pas même Titus, ma mère ou mon grand-père ne m'a donné un ressenti aussi puissant d'amour, de joie, de bien-être et de douceur.

Je me lève en soupirant, décidée à faire comme d'habitude. C'est à dire travailler le plus possible pour éviter de penser à cet homme. Par conséquent, en prenant soin de ne pas réveiller Otho qui dort dans le lit à côté du mien, je repousse mon édredon, dégrafe ma tunique de nuit faite de laine pour tenir plus chaud, noue avec difficulté un fascia sur ma poitrine, sous-vêtement féminin romain qui évite aux poitrines de se balancer à tout va, très pratique selon mon point de vue.

J'enfile ensuite ma tunique de jour faite en lin, plus légère mais plus adaptée aux activités journalières et termine en lassant des sandales de cuir brodées,offertes par Émilia lorsqu'elle a vu l'état de mes pieds, désastreux selon son point de vue.

Une fois habillée, je met un châle sur mes épaules, étant en plein mois d'October, j'ai appris que les romains appelaient ce mois ainsi, le temps s'est beaucoup rafraîchit. J'attrape deux paniers en osier disposés dans un coin de la hutte et sors dans le jour naissant afin d'aller dans la forêt pour combler notre réserve d'herbes médicinales.

Une légère brume flotte au niveau de mes chevilles, c'est bon signe, les plantes vont êtres pleines de rosée, ça facilite leurs effets et c'est plus facile de les faire sécher ainsi. Je profite de ma petite marche vers la forêt pour bénéficier de ce moment de calme avant le bouillonnement de la journée qui arrive.

Les jours se rafraîchissants, le travail ne manque pas. Je me fais la réflexion que dès mon retour je devrai informer Otho de passer commande à Émilia pour du gingembre. Bouilli dans du lait avec des clémentines, c'est un excellent stimulant lors de vague de froid. Les différentes propriétés de ces ingrédients, permettent de favoriser la circulation sanguine et donc de réchauffer le corps, ce qui lui permet de se mouvoir plus efficacement et sans ressentir de douleur après être rester immobile un petit moment.

Immédiatement après mon arrivée dans la forêt, je découvre quelque peu caché, un bosquet de genévrier. Excellent, cette herbe est très efficace contre les troubles de la digestion. Je poursuis mon exploration et tombe sur des brins d'alchémille, il n'y a pas mieux contre des règles douloureuses, je vide entièrement cette partie de forêt de ses brins.

Très satisfaite de ce début de cueillette, je continue à marcher. Des soucis officinale se présentent ensuite devant moi, contre les inflammations de la peau il n'y a rien de mieux. Je découvre des bleuets un peu plus loin, très utiles contre les brûlures, j'en ramasse une grande quantité. Mes paniers commençant à être bien remplis, je décide de continuer un petit peu puis de rentrer m'occuper du jardin de plantes que nous gérons, Otho et moi.

Au détour d'un chemin, je tombe avec ravissement sur de la mélisse. À mon sens, cette herbe est imparable contre les nausées et favorise la relaxation et le sommeil. Seulement, elle ne pousse pas facilement et est donc par conséquent difficile à trouver. Ravie d'avoir pu en dénicher, je termine de remplir mes paniers avec elle et me dirige ensuite vers le chemin du retour.

Si seulement... Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant