Chapitre 6 : maladie

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Malgré le froid ambiant, j'ai réussi à m'endormir. Pourtant j'entends des pas alors que je suis censée être dans un profond sommeil. Suis-je en train de rêver ? Non, je crois au contraire que les pas me ramènent peu à peu dans la réalité. Je ne veux pas, j'étais si bien endormie, j'étais au chaud dans mon rêve et je n'avais pas la sensation du sol de pierre froid sur mon dos. Tant pis, peut importe ce que les pas signifient, je resterai les yeux clos, je veux retourner dormir et retrouver ces sensations agréables.

Malheureusement pour moi, j'entends de plus en plus les pas, ils se rapprochent de moi, de plus en plus fort, de plus en plus vite. Non laissez-moi, allez-vous en. Mais les dieux ne m'accordent pas cette faveur et je continue d'entendre les pas martyriser mes oreilles. Puis plus rien. Les passe sont tus, mais je crois que c'est parce que la personne est devant ma cellule, parce que je sens un léger courant chaud dans mon dos que seule une torche ou une bougie peut faire. Qu'importe, je ne bougerai pas, cette personne va bien finir par se lasser et repartir.

BAM, BAM, BAM, je sursaute violemment en entendant ces bruits et me retourne brusquement. Émilia est devant moi un grand sourire aux lèvres. Par Zeus, je hais cette fille ! Qu'est ce qu'elle me veut encore ? Sûrement pas du bien, alors avec un air que j'espère résolu, je me retourne à nouveau de façon à être dos à elle et je ferme les yeux.

- Ne m'ignore pas Roxana.

Apprends la politesse alors. Une fille de son rang devrait au moins savoir que réveiller les gens de cette manière est loin d'être respectueux. Je ne sais pas l'heure qu'il est, mais vu ce qu'elle porte, il ne doit pas encore faire jour.

- Roxana, c'est un ordre : ne m'ignore pas.

Je suis déjà au plus bas alors ignorer un ordre ne va pas changer ma vie.

- Roxana...s'il te plaît.

Plus que la formule de politesse c'est son ton suppliant qui me fait me retourner de mauvaises grâces. Je la regarde fixement, elle semble hésitante, ne sachant pas quoi dire. C'est pour ne pas me parler qu'elle m'a réveillée ?

- Est ce que c'est vrai ? Me demande t'elle d'une voix basse.

- Il va falloir être un peu plus précise que ça. Ma voix bien qu'enrouée de sommeil est cassante.

- Est ce que c'est vrai que les gens de ma famille massacrent des gens ?

Je soupire. Génial, une fille pourrie-gâtée élevée dans une cage dorée.

- La guerre n'est pas une promenade dans un jardin. Je lui réponds d'une voix acide.

- Mais...mais ils ne peuvent pas parler et trouver un accord ?

Alors là c'est plus fort que moi j'éclate d'un rire mauvais. Cette fille est stupéfiante de stupidité ou de naïveté selon le point de vue. Elle est totalement déconnectée du monde, elle croyait quoi au juste ? Que la guerre était une course de chevaux ?

- Pouvez-vous me dire pour quelle raison ils feraient ça ?

Elle semble de plus en plus confuse.

- Mais...mais par ce que tout le monde serait plus heureux si il n'y avait pas de guerre.

- Mais dans quel monde avez-vous vécu jusqu'à maintenant ? Ma voix n'a jamais été aussi acide.

Je souffle, encore plus fatiguée que lorsqu'elle m'a réveillée, en plus le léger mal de tête que j'ai depuis ce moment ne m'aide pas du tout.

- Bon, on va faire un petit résumé alors.

Si seulement... Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant