Âme Soeur Meurtrie

Lourd passé

- Avant d'être jaloux, tu devrais faire des recherches. Mon père n'a jamais été un tendre, et j'aurais tout fait pour en avoir un autre voire aucun.

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- Tu as eu un père absent, mais j'ai eu un père violent. Chaque jour, je me réveillais la boule au ventre en espérant qu'il ne soit pas en colère aujourd'hui. Toi, il te restait de l'espoir, l'espoir qu'il est une raison de vous avoir laissé, mais j'avais aucun espoir. Je suis désolé pour ta mère qui n'a pas mérité le fait d'être abandonné et de souffrir pour lui, mais je ne peux rien y faire. Elle aurait pu reconstruire sa vie, c'est ta mère qui s'est laissée entrainer dans ses souvenirs. La mienne ne pouvait rien faire, c'était son âme-soeur, elle pouvait seulement souffrir en silence.

- Encore et toujours des excuses ! Ne me prend pas par les sentiments en me faisant croire qu'on se ressemble.

- Tu es simplement englouti par ta colère et ta jalousie pour comprendre que tu n'es pas le seul à avoir souffert.

- Il aimait ta mère ! Ma mère et moi, nous voulions simplement être aimé ! Était-ce si compliqué ?

- Il n'a jamais aimé ma mère. Il est resté avec ma mère parce qu'elle était son âme-soeur, mais il ne se privait pas pour la tromper à chaque fois qu'il sortait. Il me battait, mais ma mère prenait les coups à ma place. S'il l'avait aimé, il ne l'aurait pas battu même lorsqu'elle était enceinte. Ma mère était une oméga, une honte pour mon géniteur. J'ai perdu ma petite soeur à cause de lui alors qu'elle n'était même pas encore née ! Il était seulement avide et égoïste pour se préoccuper de quelqu'un.

- Non, c'est pas vrai ! Tu mens ! Tu mens ! Tu mens. Répéta-t-il en se tenant la tête avec ses mains. Il tournait en rond dans la pièce, les larmes défilant sur son visage.

- Ma mère si aimante et gentille, est devenue folle en perdant son enfant. La douleur de perdre son enfant est encore plus accentuée lorsqu'il s'agit d'un oméga. Le lendemain de la fausse couche, mon père est parti au travail comme si de rien n'était alors que ma mère s'était évanouie après avoir pleuré. Elle a fini par rentrer dans la chambre faite pour Aliénor et a pris une poupée. Elle considérait cette poupée comme Aliénor en la berçant et en lui chantant des chansons. Mon père avait tellement honte qu'il l'a envoyée à l'asile. Elle ne me reconnaissait même pas. Lorsque je la voyais, elle était toujours en train de bercer la poupée. Dès qu'on s'approchait d'elle, elle avait peur qu'on lui enlève la poupée et elle devenait folle. Peu de temps avant de mourir, elle s'est rappelée de moi à ma dernière visite. Elle me regardait avec des yeux remplis d'amour et de tristesse. Elle m'a tenu la main et la caressait pour me dire : "Je suis désolée mon bébé, maman est fatiguée." C'était la dernière fois que je la voyais vivante. À la maison, mon géniteur est devenu encore plus violent et strict avec moi. Il essayait de la voir une fois par semaine pour son loup, mais ils ont quand même fini par mourir à cause de l'éloignement. Tout ça parce qu'il avait une fierté mal placée. Cette année-là, j'ai perdu ma famille et la seule personne qui m'aimait.

Jason continuait son monologue sans se préoccuper de Livius pour essayer de lui faire changer d'avis, mais il était ancré dans sa folie pour essayer de réfléchir et de se poser des questions.

- Tu inventes ! Je suis sûr que tu as inventé pour me piéger ! Tu n'es pas mieux que lui ! Tu es un monstre qu'il faut que j'élimine.

- Je suis le monstre ? Je ne suis pas la personne qui ait tué des innocents juste par satisfaction !