Chapitre 5

371 22 2
                                    

Pdv Aleksey

Toute cette cohue m'étouffe. J'ai besoin de prendre l'air quelques minutes. La plupart des invités sont à l'intérieur entrain de profiter de la piste de danse tandis que les autres sont dehors au bord de la piscine. Je jette un coup d'œil pour voir où sont mes proches : ma sœur discute avec ses amies, ma mère également et je parie qu'elle fait l'éloge de ses nouveaux achats de son dernier shopping, mon père doit être sûrement dans le fumoir avec ses meilleurs amis et Vadim drague une femme comme à son habitude.

Je suis tranquille et au lieu de me réfugier au bord de la piscine, je descends quelques marches qui me mènent à un jardin où je retrouve toujours ce calme. L'étincelle jaillit de mon briquet et embrase ma cigarette dont je prends un plaisir à la fumer.

Je me promène à travers les bosquets lorsque j'entends les pleurs d'une personne. Je m'approche et je découvre mademoiselle Ivanov toute sanglotante :

- Mademoiselle Ivanov ? Qu'est-ce que vous faites là ?

Ses yeux s'écarquillent et elle se lève immédiatement du banc en séchant ses larmes :

- Mon...monsieur Antonov, je...

- Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je en m'approchant d'elle.

- Je suis désolée, je vais retourner travailler, répond-elle en sanglots en s'apprêtant à partir.

- Attendez, dis-je en l'empêchant de partir. Qu'est-ce qui se passe ?

Une voix lointaine appelle le nom d'Elyana et elle prend tout de suite peur rien qu'en entendant cette voix.

- Je suis désolée, annonce-t-elle en s'enfuyant.

Elle part soudainement en courant. Cette voix l'appelait et j'ai lu dans ses yeux cette peur qu'elle a ressenti.

Bref, je remonte les marches lorsqu'une dame m'interpelle :

- Monsieur Antonov ! sourit-elle.

- Madame Ivanov, je peux vous aider ?

- Auriez-vous vu ma belle-fille par hasard ?

- Votre belle-fille ? Quel est son nom ?

- Elyana. Cela fait un moment que je ne l'ai pas vu s'inquiète-t-elle faussement.

- Ne fais-t-elle pas partie du personnel ce soir ? demandai-je en ayant tout compris.

- Si ! C'est pour ça que je l'appelle, pour qu'elle me serve quelque chose à boire vous comprenez ?

- Je comprends tout à fait madame Ivanov. Au fait, où se trouve votre mari ? Je ne l'ai pas croisé du tout.

- C'est normal, il est en voyage d'affaires, il est parti en Thaïlande ! Mais il se sent très honoré que vous l'ayez invité.

- C'est un plaisir pour moi, je vous laisse, d'autres invités souhaitent me voir.

Pdv Elyana

Je retrouve la cuisine, je passe par là en prétextant qu'il manque des petits fours pour le buffet sauf que je passe par une petite porte menant à la pièce où sont posées les affaires. Je me change rapidement, le temps m'est conté, tout se bouscule dans ma tête. Le tic tac de l'horloge résonne dans ma tête et je me retrouve en une dizaine de secondes en tenue quotidienne.

Je prends mon sac, je laisse ma tenue par terre, je n'ai pas le temps. Le temps passe, le temps me rattrape et le temps agit tel un loup prêt à me dévorer. La fenêtre du petit vestiaire donne vue sur le jardin principal avec la piscine. Je la franchis facilement et discrètement je tente de me frayer un chemin pour sortir de ce domaine.

Je longe le mur de la maison quand soudain deux hommes rangent les clés dans un petit placard accroché au mur, je me cache derrière un bosquet pour ne pas me faire voir :

- Les Antonov ont vraiment de magnifiques voitures ! s'exclame l'un.

- T'as vu la Lamborghini ?! s'extasie l'autre. Un véritable bijou !

Une fois qu'ils sont partis je décide de prendre cette occasion pour prendre une clé au hasard du petit placard. Je vais dans le garage et appuie sur n'importe quel bouton permettant d'ouvrir la voiture car je ne sais quelle clé de voiture ai-je pris. Rapidement, un bruit retentit et je découvre que je vais conduire une Aston Martin de couleur bleue. Je monte illico presto dedans et la démarre.

J'y suis presque, pensai-je dans ma tête.

J'y suis presque, croyais-je dans ma tête.

La porte du garage s'ouvre, je prends une profonde inspiration et appuie sur la pédale de frein. Je me sens propulsée par la vitesse, je ne vois que ce grand portail au loin que je rêve de dépasser.

Le cœur battant, je ne vois que ce portail et rien d'autre. Je n'entends pas les haltes des gardes du corps, je ne vois que mon objectif.

Mon pied ne quitte pas la pédale de frein, l'aiguille guette plus de 80km/h et je défonce le portail d'entrée et je continue à rouler. Sans regarder derrière.

Parce que mon objectif ce n'était pas le portail mais ma liberté.

Princess of the mafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant