Chapitre 11

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Pdv Aleksey

- Dans ce dossier, tu trouveras toutes les recherches concernant ta fiancée.

- Qu'est-ce que ça donne ? demandais-je en l'épluchant.

- Eh bien... c'est assez triste on va dire.

- Triste ? m'étonnais-je. Depuis quand Vadim Jarkov est devenu sensible ? me moquai-je.

- Laisse-moi t'expliquer ducon, répond-il en riant à son tour. Je dis que c'est triste car cette fille n'a pas eu une vie très tranquille alors qu'elle n'était qu'une fille sans problèmes, elle ne trempait pas dans le business de son père. Son enfance a été tranquille mais peu avant de fêter son dix-huitième anniversaire, elle a perdu sa mère, Anna, d'un cancer du sein. Piotr l'a abandonnée pour Fedora et les deux filles qu'il a eues avec elle alors qu'elle faisait sa chimiothérapie. Ta fiancée a eu son bac, elle a un diplôme lui permettant d'être prof, elle a passé l'entièreté de ses études en suivant les cours en ligne. C'est là qu'il y a un truc que je ne saisis pas Aleksey.

- C'est quoi ?

- Elle a suivi son cursus dans une simple université publique de Moscou.

- Et ? Quel problème y-a-t-il à cela Vadim ?

- Ses deux demies-sœurs ont étudié à l'université d'État de Moscou ! Tu sais que c'est la plus prestigieuse de toute la Russie ! Alors pourquoi elle a étudié dans une université publique alors que son père avait bien l'argent pour financer l'étude de ses trois filles ?

- Pourquoi elle a suivi des cours en ligne ?

- C'est l'élément que je n'arrive pas à comprendre. Concernant sa maladie, si c'est à cause de ça, cela pourrait expliquer le fait qu'elle suive des cours en ligne mais...

- Mais pourquoi alors elle ne prenait son traitement, finissais-je à sa place. Et pourquoi était-elle aussi en si mauvais état quand je l'ai fait venir ici...

- Exactement et il y a encore des zones plus floues.

- Pourquoi était-elle domestique chez son père ? Et surtout, sa belle-mère allait la vendre...

- Elle allait la vendre à quelqu'un en particulier.

- Qui ?

- Stanislas Balakin.

- Lui ? Il est dans le trafic de drogue non ?

- Figure-toi que notre cher Balakin dispose d'un trafic de femmes dans tout Moscou et il est même prêt à l'étendre !

- Le p'tit salop. Tout sauf le trafic d'êtres humains avais-je dit pour devenir notre allié. Il s'est bien foutu de ma gueule. Surveille-le bien.

- D'accord.

- Merci pour les infos Vadim.

- Qu'est-ce que tu vas en faire d'elle alors ?

- Eh bien, elle est la seule à pouvoir répondre à mes questions.

- Tu vas l'enfermer pour qu'elle te réponde ?

- Non mais je ne compte pas la laisser partir. Elle restera avec moi le temps que je vois si elle est la bonne pour être ma femme. Dans le cas contraire, elle me servira de domestique et elle le sera seulement pour ce soir pour aider Martha.

Pdv Elyana

Je revêts mon uniforme. Cette tenue ne me quittera jamais, elle me collera à la peau jusqu'à la fin de ma vie je pense.

Je prépare les apéritifs pour la famille de monsieur Antonov et tout en les préparant, mes pensées s'embrouillent : les douloureux souvenirs de ma belle-mère et de mes demies-sœurs me reviennent en tête ;

- Prépare-moi un bain Elyana ! crache Lindsay.

- Fais moi un thé et dépêche-toi petite sotte ! Tu dois laver mon linge ! gronde ma belle-mère.

- Elyana ! Elyana ! m'appelle Martha. Tu es avec moi ?

- Euh... pardon Martha... je...

- Ne t'en fais pas ! me rassure-t-elle avec un sourire. Je vais déposer les apéritifs sur la table, est-ce que tu pourras juste prendre le plateau de charcuterie s'il te plaît ?

- Bien sûr !

Je prends donc le plateau de charcuterie, je me rends dans le salon et pose délicatement le plateau sur la table basse. Leur famille est bien installée sur les canapés et déguste les apéritifs tout cela dans une ambiance joviale :

- Tiens, tu as une nouvelle servante, remarque une dame lorsque je repars en cuisine.

- Oui maman, répond Aleksey.

- Elle est un peu trop maigrichonne quand même. Est-elle efficace ?

- Enfin Linda ! gronde son mari. Nous n'allons pas juger les employés d'Aleksey.

- Maman, si elle travaille ici, c'est qu'elle est efficace.

- Parlons d'autre chose, commence son père. Parlons du bal par exemple !

- Bonne idée ! répond Olga.

- Passe-moi le fromage Vadim s'il te plaît, demande Alexandr

- Avoir une domestique maigrichonne n'augure rien de bon Aleksey, reprend sa mère. Elle doit être si affamée vu son gabarit, à ta place je surveillerai le réfrigérateur ainsi que le garde-manger. On ne peut jamais faire confiance à ces gens.

- Maman, tu peux arrêter tes amalgames s'il te plaît pour l'amour de Dieu ! râle Olga.

- Pensez ce que vous voulez mais j'ai raison ! proteste sa mère.

- Le dîner est prêt, annonce Bailey.

Pour elle, je suis maigrichonne. Pour d'autres, je ne l'étais pas. Mon corps ne plaît à personne. Je suis repoussante même pour les gens de l'extérieur.

Une fois que la famille Antonov s'est installée à table, nous servons leurs plats, leur discussion tourne autour du bal :

- Alors mon fils, commence sa mère, quelles ont été tes impressions ?

- C'était réussi, dit-il simplement.

- Surtout le buffet ! ajoute Vadim. N'est-ce pas Alexandr ?

- Ça on peut le dire ! rit le père d'Aleksey en levant son verre.

- Plus sérieusement Aleksey, as-tu eu des vues sur quelques jeunes femmes ?

- Pas en ma connaissance, répondis-je taquin en buvant mon verre.

- Sois sérieux un peu ! me gronde-t-elle. Ce bal est très important...

- Pour moi et pour toute la famille, la coupais-je. Je connais la musique maman, je te taquine ! dis-je en déposant un baiser sur sa main.

- J'ai bien aimé certaines filles, avoue Linda. Elles sont sœurs et surtout de bonne famille. Elles sont de la famille Ivanov, il me semble.

Mon cœur fait un bond à l'entente du nom de ma famille. Mon bras se met à trembler lorsque je sers le vin de la sœur de monsieur Antonov.

Je m'éclipse de la salle à manger pour reprendre un plat à la cuisine sauf que Linda continue sur sa lancée :

- En plus, leur mère a tellement de classe ! Elle n'est pas comme l'ex-épouse de Mikhail, une femme au style dépravée soi-disant toujours malade, je comprends pourquoi il l'a abandonnée pour Fedora.

Mon cœur se serre, je tente de ravaler mes larmes mais je n'y arrive. Je reste de marbre derrière la porte, mes jambes se font lourdes. Je n'arrive plus à bouger alors que je devrais les affronter pour défendre l'honneur de ma mère. Mais je n'y arrive pas, je n'y arrive plus.

J'accours vers ma chambre et la ferme à clé. Je retire mon uniforme et je le déchire en mille morceaux. Je n'en peux plus, les larmes dévalent sur mes joues.

Je jette tous les morceaux de l'uniforme dans toute la chambre et je m'effondre en pleurs sur le lit.

Je suis épuisée.

Princess of the mafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant