Chapitre 3

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Pdv Elyana

Sous mon sweat à capuche faisant dix fois ma taille et les mains dans les poches, j'attends patiemment le van qui me récupère à huit heures devant la maison. Je suis contente de sortir de la maison même si je dois servir de servante chez quelqu'un que je ne connais pas vraiment. J'ai déjà entendu le nom des Antonov, mon père l'avait évoqué brièvement.

Mais je ne veux pas en parler. S'évader de la maison un moment sans être sous les directives de ma belle-mère et de mes demies-sœurs. Je vous épargne leur réaction lorsqu'elles ont appris qu'elles allaient assister à ce bal : il y a eu les cris de joie ensuite leurs exigences enfin leurs caprices, les leçons de prestance enseignées par ma belle-mère et leurs sorties shoppings où elles sont revenues avec des robes où sur l'étiquette il y a plus de 2 zéros.

Le van arrive et je monte dedans et se trouvent hommes et femmes comme moi. Le temps d'un soir, ils seront mes collègues. Je m'assois à une place libre et regarde le paysage défiler, le froid provoque la buée et je m'amuse à dessiner des petits nuages, un arbre.

Je vis dans une grande maison qui est luxueuse, je ne vais pas mentir, pour beaucoup, j'ai de la chance mais pour moi c'est une cage dorée parce que personne n'est au courant de ce que je subis ; insultes, humiliation, gifles et tortures psychologiques.

Certains pensent qu'avec l'argent, la liberté est pleine. Les riches peuvent se permettre de voyager et surtout, qu'ils peuvent régner sur ce monde mais la liberté dont je rêve serait de respirer.

Quand j'étais petite, ma mère m'appelait affectueusement " papillon " parce que j'étais une petite fille qui allait dans tous les sens, je courrais partout tel un papillon qui vole partout. J'aimerai redevenir ce papillon qui ne se souciait de rien, qui gambadait où bon lui semblait. Ma mère me manque terriblement, en novembre, cela fera sept ans qu'elle m'a quitté et que mon malheur a commencé. C'était mon passé désastreux qui s'est transformé en présent désastreux.

Je ne sais pas si je vais avoir le courage d'en parler un jour.

Bref, nous sommes arrivés et ce n'est pas une maison, c'est un domaine. La maison est gigantesque. L'entrée est soutenue par de grandes colonnes dont trône en face d'elle une fontaine.

Nous descendons tous du van et le chauffeur nous guide non pas vers la grande porte d'entrée mais par une porte de service qui nous mène à l'immense jardin pour nous mener à la cuisine où nous attend une femme imposante aux formes voluptueuses avec à ses côtés monsieur Bailey.

Nous nous mettons tous en ligne, d'autres employés qui sont arrivés avant sont là.

- Mesdemoiselles et messieurs, je suis Maria, je vous superviserai ce soir. C'est une soirée plus qu'importante pour la famille Antonov alors j'exige de l'excellence, sachez que pour vous remercier de votre contribution, nous vous remettrons une enveloppe à la fin de votre service. Vous serez divisés en plusieurs équipes : une sera chargée de la décoration de la salle, l'autre à la cuisine, une à la décoration extérieure.

Maria sépare les employés et je me suis chargée de décorer la salle. Je rejoins l'équipe et je dois décorer les tables. Le tissu de la nappe est très agréable, il a dû coûter une fortune.

Pdv Aleksey

- Tu devrais être chez toi, en train de te reposer au lieu de te pointer dans mon appart. Ou au moins profiter de tes dernières heures en tant que célibataire, rigole Vadim, mon meilleur ami en fumant sa cigarette.

- Qu'est-ce que je vais faire chez moi, mes employés circulent comme des petites fourmis dans une fourmilière. En plus, je serai tout seul. Je suis venu te voir seulement pour consulter les dossiers de l'entreprise et décompresser, dis-je en écrasant ma cigarette.

- Tu l'imagines comment ta future femme ?

Je pousse un rire sarcastique mais qui devient sincère nous lançant tous les deux dans un éclat de rire :

- Tu es vraiment dans la merde mon ami !

- Je la sens bien chiante, ce sera le genre de femme qui voudra fonder une famille pour se créer une bonne image. Superficielle. Comme toutes les autres dans notre monde.

*****

Je rentre chez moi en début d'après-midi pour voir les préparatifs. Je me dirige vers la salle de fêtes, j'entre et tous les employés travaillent d'arrache-pied. Les uns s'affairent à installer les drapés au plafond, d'autres préparent la piste de danse et d'autres également préparent le buffet et les tables.

Une personne m'attire particulièrement l'attention. Une femme. Aux cheveux longs allant jusqu'au bas du dos, des doigts très fins et la façon dont elle superpose les roses blanches dans le vase qui sera le centre de table est d'une délicatesse. C'est comme si elle ne voulait pas que la fleur se fane, qu'elle s'abîme.

Elle a fini de faire un bouquet et cherche la caisse où sont entreposés les roses qui se situe juste à côté de moi. J'en prends quelques unes et vais vers elle :

- C'est ça que vous cherchez ? lui demandai-je en donnant les roses.

- Oui c'est ça ! dit-elle toute timide mais en arborant un très joli sourire.

- Elles sont dans cette caisse et je vous félicite, votre bouquet est très joli.

- Merci c'est gentil...

Des yeux marrons, un nez fin et des lèvres légèrement pulpeuses.

- Vous avez besoin de quelque chose ? me demande-t-elle avec une voix... plus douce que jamais .

- Non merci, je venais juste voir comment avançait les préparatifs.

- Monsieur Antonov, interrompt Bailey, un problème ?

- Non aucun, je venais voir si tout se passait bien.

- Mademoiselle Ivanov, retournez à votre travail, il nous reste que 4h 31 minutes et 16 secondes avant le début des festivités.

- Pardonnez-moi monsieur, dit-elle en s'éclipsant.

- Vous avez bien dit Ivanov ? demandai-je.

- Tel est son nom monsieur Aleksey, répond Bailey.

- Puis-je savoir le prénom de cette jeune femme ? demandai-je à l'oreille de Bailey.

- Elyana il me semble monsieur.

- Merci Bailey.

Je sors de la salle et repars dans ma chambre en empruntant le couloir la tête pensante.

Je ne vais pas me préoccuper de cela. Pas pour le moment.

Ce soir c'est le bal.

Ce sera mon moment.

Le pouvoir m'attend et je n'attends que cela.

Princess of the mafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant