| Mai 2017 |
|7 ans plus tôt |
Les deux mains dans les poches et l'air détaché, il arrive à ma hauteur quelques secondes plus tard.– Il va falloir qu'on soit plus discrets la prochaine fois, me balance-t-il, tout naturellement.
La prochaine fois ?
Putain de bordel de merde. Mon cerveau et mon cœur s'emballent simultanément.
– Tu crois qu'ils nous ont cru ? le questionné-je, pessimiste.
– Non, aucune chance...
Les yeux ronds de stupéfaction, je me déconfis.
– Ma mère a quand même fait fort quand elle nous a dit de nous protéger. Le message est passé, cinq sur cinq ! lâche-t-il, hilare.
– C'est la merde, sifflé-je nerveusement.
Il acquiesce vivement en ma faveur.
– Tu vas faire quoi après ? me demande-t-il, penaud.
– A part dormir tu veux dire ? Rien.
– Une balade nocturne ça te dit ? me suggère-t-il un large sourire aux lèvres.
J'accepte sur-le-champ sa proposition en secouant la tête.
Le portail bien loin derrière nous, nous dévalons les rues en direction du port de plaisance tout en finissant par rire du coup de nos deux cons de petits frères. Les pieds ballants au-dessus de la Méditerranée qui accompagne nos paroles de clapotis, je m'intéresse vraiment à Charles pour la toute première fois.
Je l'écoute me parler de sa passion avec une attention toute particulière.
Il me parle de ses débuts au karting quand il n'était encore qu'un enfant. Au fil des années et du soutien de sa famille, il n'a jamais arrêté de conduire en faisant du sport automobile sa passion en espérant pouvoir même en faire son futur métier.
Il m'explique qu'à force d'entraînements, de temps, de compétition et aussi de beaucoup d'argent, il est devenu de plus en plus fort jusqu'à devenir champion de karting.
Même si je ne comprends pas toutes les subtilités de sa passion, je parviens à comprendre que son prochain objectif est d'intégrer l'académie réservée aux jeunes pilotes et de finir centrifugé dans une formule 1 qui roule aussi vite qu'un avion de chasse.
Plus je l'écoutais et plus je sentais qu'une étrange connexion était en train de naître entre nous.
Je me demande si c'est ça, le fameux coup de foudre dont tout le monde parle.
Les questions ont fini par se tourner vers moi et il est venu mon tour de me révéler.
Je me suis mise à parler avec bien moins d'entrain que lui en lui racontant que mon père rêvait de me voir partir en faculté de droit, devenir avocate et prendre sa relève. Un poil désinvolte et dotée d'un esprit contradictoire, je ferais bien tout de ma vie sauf ça.
Comme si tes parents prédéterminaient à l'avance ton futur sans que tu ne puisses le choisir.
Et puis contrairement à lui je n'ai pas vraiment de passion. J'aime mes amies, faire la fête, le soleil, faire du sport, cuisiner puis manger, bouquiner, la musique. J'aime les mecs aussi.
Mon aveu a le mérite de le faire éclater de rire pour mon plus grand plaisir.
En somme, à part mes amies, ma famille et l'école, je n'ai rien de très excitant à raconter sur ma vie qui est assez calme comparée à la sienne.
Un large sourire ne quitte plus ses lèvres pendant qu'il me fixe.
– Et pour les mecs, tu es... seule... ? finit-il par me demander, les lèvres pincées de curiosité.
– Célibataire tu veux dire ? lancé-je en gloussant légèrement.
Il hoche de la tête en conservant son sourire rayonnant.
– Oui je le suis si ça t'intéresse ! repris-je, mutine.
– Oui, ça m'intéresse, m'annonce-t-il satisfait.
– Ah bon... Dit-il après m'avoir ignoré pendant trois jours...
– Je ne t'ai pas ignoré ! se défend-il vivement. Toi aussi tu pouvais venir vers moi.
Sur ce point, il n'a pas tort.– Et toi ?
– Ah parce que ça t'intéresse aussi de savoir si je suis célibataire ? s'exclame-t-il faussement surpris.
Cette fois-ci, c'est moi qui reste silencieuse en attendant qu'il se décide à me répondre.
Il finit par m'annoncer qu'il est célibataire aussi et je soupire de soulagement.
– Et sinon... tu as déjà déjà couché ? se décide-t-il à éluder, malicieux.
J'éclate de rire malgré moi en pensant qu'à notre âge, il y a déjà deux clans bien distincts.
Ceux qui sont devenus extrêmement cools parce qu'ils ont couchés et ceux qui sont encore vierges, les « puceaux » un peu ringards.
– Non. Jamais, déclaré-je en avec l'appréhension qu'il me prenne pour une prude.
Encore plus souriant, il me fixe avec cet air mutin pour lequel je pourrais me damner.
– Ça tombe bien parce que moi non plus, m'apprend-il, l'air détendu.
–
Dites moi si ces formats flashback vous plaisent et si vous aimez en apprendre un peu plus sur Anna et Charles !
VOUS LISEZ
Don't Look Down II
FanfictionDire qu'après la pluie vient le soleil n'est qu'un ramassis de conneries. Depuis que le fragile équilibre d'Anna a volé en éclats, elle ne va plus que de déboires en déboires. Laissant sa vie sociale de côté pour se concentrer sur sa carrière, le se...