| Samedi 15 Mai |
Je fulmine intérieurement de laisser le loup entrer dans la bergerie lorsque je déverrouille ma porte d'entrée et qu'il se glisse chez moi comme s'il s'agissait de son propre chez lui.
Le pire c'est qu'il n'aura même pas eu besoin de faire beaucoup d'efforts pour arriver à ses fins.
Toutefois, sa visite est de courte durée quand il redevient blanc comme un linge et qu'il se précipite aux toilettes, le poing serré devant les lèvres.
Appuyée dans l'encadrement de la porte, je grimace en le voyant se remettre à rendre tripes et boyaux en faisant un bordel de tous les diables.
– C'est bientôt terminé tu penses ? tenté-je.
Je grimace tandis que le dégoût de la vue, des bruits, de l'odeur et de la sensation du vomi qui sèche sur ma peau commence à me rendre nauséeuse. Il se contente de me répondre en secouant négativement la tête.
– Charles, je ne me sens pas très bien et j'ai besoin de prendre une douche, relancé-je.
Toujours pas de réponse, seulement sa main droite qui me réclame encore deux minutes de paix.
Toujours installée dans l'encadrement de la porte, je m'impatiente en trépignant sur place. Des soupirs lâchés à intervalles réguliers, je crois que j'assiste aux deux ou aux cinq minutes les plus longues de ma pauvre existence.
– Charles, il faut vraiment que j'enlève cette robe et toute cette...Je préfère m'arrêter là avant que le haut-le-cœur n'arrive.
– Tu préfères que je vomisse ici ou sur ton parquet ? s'indigne-t-il le nez dans la cuvette.
– À choisir, je préfèrerais que tu sois chez toi !
– Deux minutes, putain !
Toujours figé au pied de mes toilettes, il me fusille du regard.
– Arrête de faire des manières et prend-là ta douche, s'agace-t-il en pointant du doigt la douche qui est juste à sa droite.
– Non !
– Non, quoi ? C'est pas comme si je ne t'avais jamais vue nue, hein ? raille-t-il, un sourire carnassier aux lèvres.
L'enflure.
Qu'il aille bien se faire foutre puisque c'est comme ça.
Entre son arrivée tonitruante, le coup du vomi puis celui de finir chez moi, ma patience est fortement limitée. J'ai l'impression que l'heure de ma vengeance est venue et qu'il est temps que j'en fasse baver à ce connard.
Dans tous les sens du terme.
Les poings initialement serrés d'agacement, ils se relâchent lorsque mes tensions me quittent et je laisse tomber ma robe ainsi que mes sous-vêtements sur le parquet de la salle d'eau.
Bizarrement de nouveau conscient, tous ses muscles s'affaissent en même temps alors qu'il me fixe bouche bée et les yeux ronds de stupeur.
Celle-là, il ne l'a pas vue venir.
– Ce n'est pas comme si tu ne m'avais jamais vue nue, non ? répété-je ses propres mots en me moquant de son air ahuri.
Ma vision semble le rendre bête comme ses pieds. J'allume la douche et je n'attends pas bien longtemps pour m'activer à nettoyer chaque centimètre carré de ma peau qu'il a couvert de ses résidus gastriques.
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Don't Look Down II
FanfictionDire qu'après la pluie vient le soleil n'est qu'un ramassis de conneries. Depuis que le fragile équilibre d'Anna a volé en éclats, elle ne va plus que de déboires en déboires. Laissant sa vie sociale de côté pour se concentrer sur sa carrière, le se...