Chapitre 5

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| Jeudi 13 Mai |

Le nez toujours pointé sur mon écran d'ordinateur, je m'étire de tout mon long alors que je viens tout juste d'envoyer le tout dernier contrat juridique.

Plutôt fière de moi, j'ai bouclé ma mission en un temps record de 9 jours, 4 heures et 24 minutes.

Affamée, je me décide à quitter le bureau pour prendre une pause déjeuner bien méritée.

Arrivée au pied de l'immeuble, je me dirige instinctivement vers le restaurant où j'ai l'habitude de prendre mon déjeuner. Chaleureusement saluée par la patronne du bistrot qui commence à me connaître, je sursaute en grimaçant lorsque je remarque qu'Enzo s'est décidé à prendre sa pause déjeuner, aussi ici.

Tandis que je prends ma commande, je jette de furtifs coups d'œil en direction de la terrasse. Pensant être passée inaperçue, je soupire lorsqu'il me fait signe de le rejoindre.

Et merde.

Prise au piège, j'affiche un sourire factice en m'installant en face de mon jeune boss qui me fixe avec ses lunettes de soleil vissées sur le nez et un sourire radieux aux lèvres.

– Il n'est pas un peu tard pour déjeuner ? me lance-t-il naturellement.

– Apparemment non puisque vous y êtes toujours, riposté-je en feignant un sourire.

Surpris par ma réponse, son sourire de prédateur s'allonge d'autant plus.


– Je t'en prie Anna, tu peux me tutoyer.


Bordel, il recommence avec son regard de braise.

– Tu as terminé tes contrats ?

– À l'instant, oui.

Son sourire s'agrandit encore pendant que je me décompose de voir le nombre de dents qu'il cache dans sa bouche.

– Tu as bien travaillé, je suis étonné par ta rapidité.

– Étonné que je sois capable de sortir 512 contrats juridiques ? soufflé-je incrédule. Il n'y a rien de compliqué à ça.

Il acquiesce en raillant dans sa barbe.

– Crois-le ou non, cette tâche prend habituellement le double de temps.

Interloquée, j'hausse les sourcils.

– L'efficacité n'est pas donnée à tout le monde, pouffé-je.

– C'est vrai. D'autant plus pour une petite étudiante comme toi, ajoute-il en piquant mon égo.

Interloquée par son attaque frontale, je fronce les sourcils en trouvant son regard sombre.

– Une petite étudiante efficace et qui en plus de ça, n'a pas eu besoin d'aide. Vraiment incroyable... sifflé-je de mauvaise foi.

Il acquiesce à nouveau en conservant son terrible sourire.

– D'ailleurs, je suis surpris que tu ne sois pas venue plus tôt. Je me serais fait un plaisir de te recevoir dans mon bureau pour t'aider, Anna.

Dans sa bouche, je n'ai jamais autant aimé entendre mon prénom. Lentement, sa posture se modifie lorsqu'il lève le menton et qu'il redresse le torse en cherchant mon regard. Dire qu'il est bourré de charme est un euphémisme.


– Pardon ? dis-je naïvement.

– Ne joue pas l'étonnée, rétorque-t-il en se penchant vers moi.

Don't Look Down IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant