Chapitre 37 : Quand tout bascule.

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- BIANCA -

Quatorze heures. Quatorze heure se sont écoulés depuis que j'ai tenté de m'échapper, depuis que j'ai trahis Angelo. Il y a quatorze heure, le cri déchirant de mon père fendait la nuit, s'élevant et disparaissant, comme lui, dans les ténèbres. Je ne peux même pas imaginer sa culpabilité et sa peur de me perdre, alors que sa tentative d'évasion doit être prise comme une provocation pour ses ennemis. Moi aussi, je devrais avoir peur. Chaque heure qui passe est une heure de plus au royaume des vivants, chaque heure qui passe me donne de l'espoir : si je ne suis toujours pas morte, alors ça signifie que ce n'est pas de leur projet. Dans SON projet. Parce que malgré tout, si j'avais du mourir, jamais il ne m'aurait soigné. Ce n'est pas la balle dans mon bras qui m'aurait tué, néanmoins quelqu'un qui voudrait me garder en vie et pour longtemps ne prendrait pas de tels risques. Plus les heures passent, plus cet espoir gonfle comme un ballon qu'on remplirait d'air. J'ose imaginer que cet espoir ne va pas s'envoler.

Alors me garder en vie, certes, mais dans quels conditions ? Parce que, nul doute que je serais privée de mes promenades quotidiennes et de bons petits plats mais ma punition irait-t-elle au delà de ça ? J'avais peur de savoir ce que le futur me réservait, puisqu'il ne me réservait rien de bon depuis plusieurs semaines déjà. Je refusais cependant de penser au pire, inutile de me mettre dans des angoisses imaginaires, la vie réelle était déjà assez pénible comme ça : je me pensais tirée d'affaire, je m'imaginais d'ores et déjà entourée des miens, de mon père, de ma mère et de nanny. Je n'avais même pas  envisagé l'éventualité que mon père échoue. Décidément, j'avais vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué. C'était une grave erreur qu'à l'avenir, je ne referais pas. Parce que actuellement, la déception n'en était que plus grande et la souffrance, décuplée.

En plein milieu de mes pensée, la porte s'ouvre tout à coup sur Angelo, l'air grave.

- Debout, m'ordonne-t-il.

J'obtempère, consciente qu'opposer une quelconque résistance ne me rendrait en aucun cas service. Il a l'air très irrité, ce que je peux parfaitement comprendre. Il est évident qu'il n'a pas passé une bonne nuit. Je réalise une seconde plus tard qu'il n'a aucune raison de vouloir me faire quitter cette chambre. Notre pacte ne tient plus, alors il ne s'agit certainement pas d'une promenade champêtre. A cette conclusion, le stress s'empare de moi comme un démon qui possède son hôte : mes jambes sont faibles, j'ai la boule au ventre et la dite boule tord mon estomac de douleur. J'ai les mains moites, le sang semble se vider de tous mes membres. Serait-ce mes derniers instants ? M'emmene-t-il à l'abattoir ? J'essai de rationaliser en me soufflant que, s'il tenait à me tuer, il n'aurait qu'à me descendre là, maintenant, dans cette chambre. A moins qu'il ne veuille pas salir le mobilier ? Je secoue la tête pour chasser cette idée incongrue et tente de reprendre le cours de mes pensées. Mais Angelo s'impatiente. Il sort son revolver et le bras tendu, les pieds ancrés dans le sol, il répète impatient :

- On a déjà eu cette discussion Bianca. Debout.

Cette situation a effectivement un goût de déjà vu. Le jour où il m'a kidnappé, en sortant du vanne, j'étais tombée à genou, incapable de rejoindre l'avion qui m'arrachait à mon pays, les états Unis. Angelo m'avait menacé pour que je me relève en pointant son arme sur ma tempe. Les mauvaises habitudes ont la peau dure, définitivement. Cette fois ci, mes jambes tiennent bon, je refuse de céder à la panique. Après tout, je ne m'imagine que le pire scénario...

- Enlève ton haut.

Quoi ? Mais... Pourquoi ?

- Enlève le. TOUT DE SUITE, me hurle-t-il. Il commence à perdre son sang froid, alors je m'exécute, sans y réfléchir d'avantage.

Amour et VendettaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant