Amour et Vendetta

Chapitre 64 : Désir.

-- ANGELO --

Elle est parfaite. Sa beauté me coupe le souffle. Elle déborde de charme, d'élégance, de prestance. J'ai presque peur de briser ce moment magique, un instant presque suspendu dans le temps, si long et si court à la fois. Ces quelques secondes où nous nous regardons sans dire un mot et qui s'écoule à une vitesse langoureuse. J'aimerais ralentir le temps, saisir ce putain de sablier temporel et le retourner encore et encore pour qu'il dure encore.

Mais je me contente de prendre sa main et de la guider vers l'ascenseur. Perchée sur ses hauts talons, elle marche avec quelques difficultés, preuve que ses pieds délicats n'ont pas l'habitude de porter pareils chaussures.

Le bruit de ses hauts talons qui claquent sur le marbre de l'entrée rompt ce silence de mort. Il fait nuit, j'ai congédié mes gardes, tous sont rentrés auprès de leurs femmes. Il n'y a que nous qui marchons sous le patio. Je scrute Bianca du regard pour immortaliser dans mes souvenirs ce qu'elle a ressenti, les expressions de son visage lorsque ses yeux se sont posés sur une table ronde à nappe blanche, illuminée par de nombreuses bougies dont les flammes chaudes et jaunes se reflètent dans le cristal des verres à vin. La lumière bleue des spots de la piscine apporte une ambiance presque enchanteresse, l'eau semble flotter autour de nous. L'idée de prendre un bain de minuit avec Bianca ne m'échappe pas, mais je l'abandonne au profit de mon plan initial que je sais parfait.

Je guide Bianca jusqu'à sa chaise et la tire pour qu'elle s'assoie. Elle me regarde des étoiles dans les yeux lorsque je replace correctement son siège et decloche nos poids. Un filet de bar avec une mousse à la crème, fenouil rôti et légumes grillés surmonté d'une tuile de parmesan.

- Du vin ?

Incertaine, Bianca plisse les yeux en souriant et ricane légèrement lorsqu'elle acquiesce.

- je ne vais pas te demander ta carte d'identité tu sais, surtout que sur mon sol, tu es déjà majeur.

- Je l'ignorais.

- D'autant plus que, au vu de tout ce que je fais d'illégal, ce serait franchement culotté de ma part, m'empresse-je de rajouter.

- Et puis ce n'est qu'un verre de vin ! Ajoute Bianca qui lève son verre pour trinquer avec moi.

- Et quel vin, un cheval blanc 90. S'il y a bien un chose que les français savent faire, c'est le vin, avoue-je en ouvrant la bouteille.

J'aere le vin en le servant dans le vert de Bianca puis dans le mien, et m'assoie en face d'elle. J'hume le breuvage et Bianca curieuse, m'imite. Cependant, elle le porte à ses lèvres avec assurances et le rouge à lèvres se dépose en fine couche sur le crystal. Elle dépose le vin sur sa langue et  le garde en bouche quelques secondes avant de l'avaler. Je fais de même et l'observe avec la plus grande attention du monde. J'ai sorti le grand jeu avec un vin extrêmement cher et j'espère au plus profond de moi qu'elle va l'apprécier. Toute sa vie n'a été que restriction, elle n'a jamais vraiment vécu. J'ai envie de tout lui offrir, lui faire découvrir milles et une couleur, milles et une saveur. Je veux qu'elle apprécie tout ce confort , à commencer par ce vin.

- Alors ? Demande-je en attente de sa réponse.

- C'est... bon, vraiment.

- Bien. Allez mange.

Elle saisit sa fourchette et mange en silence. Ce n'est pas gênant, c'st simplement reposant. Elle me lance quelques regards qu'elle pense discret, pourtant je remarque bien qu'elle me dévore des yeux avec un appétit plus dévorant que pour le contenu de son assiette. le vent caresse son visage et balaye légèrement ses cheveux ondulés.