Amour et Vendetta

Chapitre 72 : Chapitre finale, première partie

Et voilà, la fin d'Amour et Vendetta, tant attendue ! Ce chapitre est le premier d'une fin découpée en trois parties, je vous laisse la découvrir. Votez et commentez si cette histoire vous a plu <3

-- Angelo --

Le moment que j'ai attendu toute ma vie va enfin arriver. De façon indirecte, néanmoins il est sur le point de se produire. Je vais devenir parrain. Je touche ce rêve du bout des doigts. Celui de n'être soumis à personne d'autres que moi, d'avoir le plein pouvoir de mon destin et de celui des autres dans le creux de ma main. Le droit de vie, de mort, cette infini puissance de commandement, ce sentiment d'être le maître du monde peut enfin être mien. Cette soif de grandeur, cette ambition dévorante s'apprête à être épanchée après m'avoir mordu pendant des années. J'en suis à un pas, il ne me suffit que de remplir une seule condition : appuyer sur la détente. Cette détente que j'ai déjà pressé tant de fois. Faire voir la mort une fois de plus encore à l'oeil de mon canon.

Je suis à une balle de tout ce que j'ai toujours voulu, tout ce pour quoi je me suis toujours battu. J'ai vendu mon âme au diable pour ça, je suis devenue un assassin un voleur un menteur pour ça. Rien ne m'a jamais détourné de mon seul et unique but : devenir Don Angelo. C'est d'une facilité enfantine de tirer ce fameux coup qui me sépare de mon destin. Malheureux d'ailleurs, qu'il soit à la porté de tous et même d'un enfant, de presser cette fameuse détente et et d'ôter la vie à qui quiconque comme ça, d'une simple coup d'index. Tant d'effort pour créer la vie et si peu pour l'anéantir. Cela rend donc la tâche facile, pour celui qui n'a pas de scrupules. Ce n'est pas mon cas.

J'ai une peine infinie à appuyer sur la gâchette. Je me rassure en me disant que mon canon est parfaitement aligné au front de Bianca de sorte que, quand le coup partira, la balle transpercera son crâne et la tuera sur le coup. Elle ne ressentira aucune douleur, elle partira vite.
Planté devant elle, mon arme en joue, j'ai parfaitement en tête toutes les raisons qui me poussent à tirer cette balle et en finir. Mais d'autres raisons, celles qui me supplient de ne pas tirer, se battent dans un duel terrible avec celles qui m'invoquent de le faire.

Je ne peux pas, putain je ne peux pas. Je suis fou d'elle nom de dieu. Je la regarde là, face à moi, ses yeux verts partiellement voilés par des mèches qui volent au vent. Ce regard légèrement embué qui voudrait me dire de l'épargner, mais qui préfère rester fière, qui me défie presque : vas-y Angelo, tire, comme ça tu m'auras prouvé que tu es bel et bien le monstre que tu prétends ne pas être. Elle préférerait presque, cette idiote entêtée, mourir en ayant raison que de vivre en s'étant trompé à mon sujet. Ce trait de caractère infantile la rend si authentique à mes yeux, si vraie. Elle se moque qu'on la trouve ridicule d'être prête à aller jusque là pour défendre ses convictions, elle n'en a même rien à foutre de ce que quiconque peut penser à son sujet, l'important c'est de rester fidèle à elle même.

Même ses défauts ont un charme à mes yeux, tout ce qu'elle dit fond sur ma langue comme du sucre et tout en elle dégage une énergie féminine parfaitement irrésistible. Dès que je m'approche de Bianca, dès que je sens son odeur vanillé et sucré - le vicieux parfum de l'addiction-  ma tête tourne tant mon obsession me posssède. Alors, soit je tire et je romps ce lien qui m'unit à elle, soit je continue de m'enivrer d'elle pour l'étérnité.

J'aurais tellement voulu pouvoir le faire, mais elle me ne laissera pas. Elle ne m'aime pas.
Le bonheur est un cadeau que Dieu refuse de m'accorder, certainement car je ne le mérite pas. Bianca Genovese était devenu mon nouveau destin. J'avais une destinée de parrain de la mafia que j'étais volontier prêt à échanger contre une vie avec elle. Si seulement elle fait bien voulu de moi...
Tout abandonner pour elle oui, mais tout abandonner pour partir sans elle...