Chapitre 35 : Après la peur vient la rancœur

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- ANGELO -

Cette nuit fut la plus stressante de mon existence.  Lorsque j'ai cru l'avoir tué, j'ai été envahi par l'inquiétude. Et maintenant, je réfléchissais à tout ce qui s'était passé, à comment j'ai agis. J'ai repensé à comment l'inquiétude m'a envahi et m'a poussé à me mettre en danger pour elle. La façon dont je n'ai agis que dans son intérêt,  pour lui sauver la vie et la garder. J'ai été deux hommes à la fois :  son bourreau et son sauveur. J'ai tiré sur elle. Deux fois. A ce moment là, j'ai vu mon destin m'échapper et basculer à tout jamais. A cause de ses conneries, j'ai cru que jamais je ne deviendrais parrain.

Je pouvais déjà m'imaginer la réaction de Castelllano si Bianca etait morte des semaines avant l'échéance. Dans mon esprit, mon corps chutait dans un tourbillon sans fin, je passais de futur parrain à moins que rien. Déshérite, jeté comme le dernier pariat, je laissais derrière moi la mafia, qui est toute ma vie. La peur que ce scénario se produise était plus forte que la raison et le bon sens. Bien-sûr qu'elle respirait, j'aurais du m'en apercevoir plutôt ! Et le sang, il ne coulait que de son bras, même s'il inondait le sol en une flaque rougeâtre. Et quand je l'ai porté dans mes bras, j'aurais dû sentir le gilet par balle en dessous de son pull. Je l'aurais senti si j'avais été dans mon état normal. Elle etait plus lourde, son dos etait dur, rigide et son buste plus épais. Mais j'étais aveuglé.

Mes actions n'étaient dictés que par mes sentiments et mes pulsions, par la peur de la perdre.  Mes pensées n'étaient que pour elle mais la nuit m'a permis d'éclairer une chose essentielle que j'avais oublie au moment ou je me suis précipitée pour la secourir : Sa trahison. Sa répugnante traitrise, sa fourberie, sa malice. Bianca est un démon cachée dans un corps de femme, qui a utilisé sa beauté pour m'envouter. Elle s'est faite passée pour une toute autre personne : une jeune fille gentille, généreuse et digne de confiance. Mon cul. Elle était prête à tout les stratagèmes pour gagner ma confiance et se jouer de moi, y compris baiser avec moi. Cette femme, cette tentatrice, était l'enfant du diable. Mais ça, je le savais déjà.

Ressassant cette nuit là des heures durant, j'ai compris que mes actions n'étaient dictés que la peur, cette putain de peur de la perdre de merde. Mais j'étais sorti de ma torpeur et tout me paraissait plus clair, limpide. Je laisserais derrière moi bienveillance et pitié. J'allais lui faire payer, la briser, jusqu'à ce qu'il ne reste dans ses yeux que souffrance et douleur. Ma vengeance serait à la hauteur de sa disgrâce et plus encore. Désormais, tout allait changer. Et le futur de Bianca ne serait plus jamais le même. J'allais faire de sa vie, un  véritable cauchemar.

Après la peur, vient la rancoeur.

Des qu'elle serait rétablie, je déverserais sur elle ma haine. Mais pour l'heure, je me contenterais de la ravaler, parce que je sais qu'elle n'est pas dans l'état. Pour autant, je n'allais pas me torturer avec la haine qui me dévorait, alors j'ai été rendre une petite visite à nos invités. Je me suis défoulée et putain, ça me fait un bien fou ! Pour moi c'est une sorte de mise en forme, de l'exercice physique. C'est très bon pour ma santé, et pour mon mental. Et j'ai terriblement hâte de voir la tête de Bianca lorsqu'elle verra la gueule de ses "complices" complètement défoncés.

Aux aurores, porté par la fièvre de ma trouille irraisonné, j'ai appelé le médecin. Une heure après, il arrivait, confiant. Je le connais, Alberto est le médecin de la famille Castellano depuis toujours et il ne refuse jamais de venir, même en urgence. Quand j'ai vu ses yeux se poser sur Bianca et le regard qu'il m'a adressé, j'ai compris que la balle avait fait plus de dégât que prévu. Et je le sais parce qu'au départ, c'est lui qui soignait le parrain. Castellano a pour lui une confiance aveugle. Quand il a diagnostiqué le cancer du parrain, il le soignait en faisant preuve de beaucoup d'humour, prenant la situation avec légèreté. Et plus la maladie s'empirait, plus il était drôle. Alors quand je l'ai vu rire avec Bianca, j'ai compris. C'est à ce moment là que j'ai décidé de remettre ma vengeance, physique du moins, à un peu plus tard. Si je ne veux pas la perdre, il va falloir que cette fois, je fasse plus gaffe. Je raccompagne justement le docteur dehors, et il me met en garde :

Amour et VendettaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant