Amour et Vendetta

Chapitre 39 : Baptême

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- Soit tu tires sur lui, et tu le tues. Soit il vit sa petite vie tranquille, il rejoint ma mafia et ne paye jamais pour ses actes.

Quoi ?

- Soit tu fais justice, soit il n'y a pas de justice.  Alors Bianca ? Qu'est ce que tu choisis ?

- BIANCA -

Le revolver tremblait encore dans mes mains moites. Mes yeux baignaient dans le bleu océan de ceux d'Angelo. Les mots étaient incapables de traverser la barrière de l'audible : j'entendais, mais je ne comprenais pas. Mon cerveau était submergé par le traumatisme, la peur, les images d'une violence inouïe et inoubliable. Une fois encore, mon esprit fut obligé d'affronter la réalité, de faire face à Angelo qui se rapprochait inévitablement de moi, comme un aimant. Alors quand je repris mes esprits, j'adressai ma premier pensée à Francesca. Francesca, balancée par le traître devant moi, qui me regardait avec condescendance.

Ma protectrice, mon ange gardien, mon sang, qui a tout risqué pour moi, pour me sauver la vie. Elle, que je croyais tirée d'affaire, lorsque neuf hommes courageux ont préféré taire son nom, et l'emporter avec eux dans la tombe. Son visage doux et délicat m'apparue, et je ne pouvais pas concevoir qu'on lui ferait du mal. Le pire, c'est que ça arriverait à cause de cette homme...

Je ne pouvais pas le laisser s'en tirer comme ça ! Francesca allait souffrir par sa faute, il devait payer, et j'en avais le pouvoir ! Je levai ma main droite, le bras tendue, visant dans la tête de cet être infâme, immonde. Je tremblai, je voulais le voir mort, mais je n'arrivai pas à tirer si vite.

Angelo se plaça derrière moi et déplaça mes cheveux sur mon épaule gauche, dégageant mon cou et ma nuque. Dans mon oreille, il susurra :

- Tu t'imagines Bianca, le laisser partir ? Vivre sans remords après ce qu'il aura fait ? Parce que, tu sais qu'il n'en aura pas.

- Il faut que tu le fasses Bianca, il ne mérite pas de vivre et tu le sais.

Il avait raison. Je resserrai ma prise sur le manche,  déterminée à l'abattre de sang froid. Angelo rapprocha ses lèvres de ma peau bouillante, et posa sa bouche dans ma nuque. Il y déposa des baisers très sensuelles, attrapant ma hanche de sa main gauche. Cette sensation de toute puissance, d'avoir le droit de vie ou de mort dans le creux de sa main, couplée aux délicieux baisers de cet homme si charismatique, était un cocktail unique : une drogue dont je comprenais qu'il était très difficile de se passer.

Finalement, je comprenais pourquoi les gens tuaient par vengeance : ce besoin devait être assouvi. Et c'est cette opportunité de l'assouvir qui avait un goût si exquis. Les lèvres d'Angelo quittèrent mon cou et montèrent vers mon oreille. Il me siffla comme un serpent, le reptile du pécher originel :

- Fais le Bianca, je sais que tu en as envie. Tu es comme moi mia bella.

Comme lui ? Ses mots furent une gifle brutale. Il firent tout de suite échos à ce qu'il m'avait dit des semaines auparavant et passèrent en boucle dans mon esprit, résonnant inlassablement : tu seras un jour un monstre comme moi. Tu es une mauvaise graine, tu n'es rien d'autre que la fille d'un assassin. Tu es déjà un monstre.

Je ne l'étais pas. Et je ne le deviendrais pas. Je me dégageai de son emprise sur ma hanche, pour lui répondre fermement avec une voix posée et glaciale :

- Non.

- Non ? Répeta-t-il, hébété

- Non, affirmai-je en me dégageant de son emprise sur ma hanche.