Chapitre 38 : La Faucheuse.

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- BIANCA -

Allongée au sol, je n'essaie même pas me relever. Je n'en ai pas la force. Un cadavre gît au sol face à moi, toute force de vie, toute combativité m'a quitté. Je suis abattue par cette exécution sanglante, que je n'ai pas pu empêché. Je me sens inutile, impuissante. Je ne peux pas les protéger, aucun d'eux. Mais alors que j'ose à peine plonger mon regard dans celui d'Angelo, je n'y trouve que de la haine et du mépris. Pour moi, s'en est trop. Comme un miroir, je lui revois ces émotions qui me révoltent, je me lève d'un coup, survolté, hystérique, folle de rage : quel culot d'afficher ces émotions alors que contrairement à lui, j'ai toute les raisons du monde de le détester, de l'avoir en horreur. Mon corps est transporté par ce besoin de vengeance belliqueux, même si je sais qu'il ne nous conduira nulle part.

Je saisis la première arme à portée de main dans la malle et me jette sur Angelo. J'empoigne fermement le couteau et me dresse devant lui, portant la lame à son cou. Je presse le métal aiguisé contre sa peau, la respiration lourde, comme un boeuf dans une arène. Son sang s'écoule en un mince filet, je suis face à Angelo, mes yeux enflammés brulant dans les siens. Lui qui était jusque là immobile, bouge soudainement son bras ce qui ne fait que resserrer ma prise d'avantage. La main d'Angelo se pose brusquement dans mon dos, il me colle à lui, à son corps. Ça me trouble tellement, ce n'est ni une réaction normale, ni une réaction adaptée. Ce sentiment s'amplifie lorsque ce meurtrier susurre dans mon oreille :

- Tu es vraiment l'enfant du diable. La digne fille de ton père.

Il attrape une mèche de mes cheveux et le replace derrière mon oreille pour mieux l'entendre me dire :

- Toi et moi, nous nous ressemblons tellement.

- Nous n'avons rien en commun, RIEN !

- Oh si principessa, nous avons beaucoup plus en commun que tu ne le crois.

Dans sa bouche, ce surnom réservé à mon père, me provoque des hauts le coeur.

- Maintenant fils de pute tu vas faire ce que je dis, exige-je en changeant la prise de mon couteau.

La pointe est maintenant enfoncée dans son cou, à quelque millimètres de son artère.

- Si tu me tues, tu crois que tu sortiras d'ici vivante ?

- Tu crois que j'en ai quelque chose à foutre ? Riai-je ironiquement. Je n'ai plus rien à perdre.

Sa main dans mon dos me presse d'avantage contre lui lorsque ses mots me gifle comme un vent glacé :

- Ce rire démoniaque, diabolique. Ta façon de te jeter sur moi pour me pourfendre, pour m'attaquer. Tu es exactement comme moi, et ça me fait bander putain.

Sans crier gare, une sensation de chaleur se propage dans mon bas ventre, je serre les cuisses pour l'arrêter désespérément. Je reprends mes esprits en inspirant un grand coup. Mais ce n'est pas la sensation de mes poumons qui se remplissent d'air qui me calme. Non. C'est l'odeur terrible du sang qui coule et qui s'étale qui me monte au nez. Je détourne mon regard furieux de celui d'Angelo et les pose sur le cadavre qui trône lugubrement devant nous. Je m'écrie, le coeur prêt à bondir de ma poitrine :

- TU ES COMPLÈTEMENT TARÉ ANGELO PUTAIN !

Au même moment, Angelo dégaine son revolver et le pointe sur mon front.

- Ma balle ira bien plus vite que ton poignet.

Je ne peux pas le contester, et je ne veux pas mourir inutilement. J'abaisse mon couteau, le faisant glissée le long de son cou pour le blesser. Il siffle de douleur mais ne sourcille pas, immobile. Soudain, il m'assène un immense coup de crosse sur le crâne. J'ai l'impression de sentir ma boite crânienne exploser, le son du coup portée à mon crâne résonne dans ma tête. La douleur est vive, lancinante, un véritable coup de massue. Je tombe au sol, ma vue s'embrume. Je perds connaissance.

Amour et VendettaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant