Amour et Vendetta

Chapitre 33 : L'évasion. H-0

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- BIANCA -

Le visage d'Angelo. Son visage au moment où il a tout compris. Jamais je ne l'oublierais. Je ne pourrais jamais l'oublier. Son regard meurtri, déçu et en colère. Il est immortalisé dans mon esprit, comme une photo à laquelle on tient. Mais cette photo là, moi, elle me torture. Ses sourcils froncés qui assombrissent de rage ses yeux azurs, ses lèvres tremblantes déformés de tristesse, ses dents serrés qui crispent sa mâchoire et les veines qui pulsent sur son front. Tout son visage était métamorphosé par la haine animale qui le rongeait. Mais il restait en lui une  pointe d'humanité, et elle était dans son regard noyé de chagrin et de déception. Je n'étais pas encore parti, que je l'avais déjà perdu. Alors il ne me restait plus qu'à m'en aller.

Le Vanne était la ! Il a débarqué en fonçant sur le grillage, provoquant un gros BOUM. Un bruit sourd et métallique, avant qu'on entende les bruits des moteurs résonner dans l'allée. Ils ont déboulé devant nous, en un éclair, les deux véhicules dérapant pour se placer de profil. Le vanne était face à moi, porte ouverte, et mon père à l'intérieur. Et son cri qui résonne encore dans me tête.

Je reprends mes esprits. L'adrénaline me gagne et avec une telle puissance qu'on dirait une drogue. La faiblesse dans mes jambes disparait, cette molécule bénie anesthésie ma peur, et me donne un courage hors du commun. Elle coule à flot dans mes veines lorsque je me mets à courir à grandes enjambés vers le véhicule. Et malgré la vitesse, j'ai l'impression de vivre la scène au ralentit. Je ne cours que quelques mètres qui semblent être des kilomètres. Je me sens si lourde, comme si j'étais bloquée sur place. Quelques foulés me séparent d'Angelo lorsque.

PAN. Le cou de feu part. Il tire.

Une douleur lancinante, affreuse et puissante monte dans mon bras. Mais je continue à courir, comme un réflexe primitif, sans même penser à qui quoi et comment cette balle est coincée dans ma chaire. L'adrénaline, sans doute. Mais à peine une seconde plus tard...

PAN. Le cou de feu part. Il tire. Une seconde fois.

Le choc de la deuxième balle tiré dans mon dos me projete durement au sol. Et la violence de la chute lorsque je m'étale contre le sol me coupe la respiration. Mon diaphragme est figée, impossible pour mes poumons de se remplir d'air. Et là je prends conscience, de tout : la douleur dans mon bras, l'air qui se raréfie, et les bruits. Des tirs, des coups de feu qui se succèdent et mitraillent mes tympans. Mais vite, ces sons deviennent plus amples, comme des échos qui s'élèvent dans les airs. Les bruits se confondent en un brouhaha léger qui se met à disparaître. Mes yeux se ferment, mon corps est incapable d'encaisser le choc émotionnel et physique. Je perds connaissance, en sang, allongée sur le sol froid de cette terrasse où autrefois, je me sentais si bien.

- ANGELO -

Elle savait. Elle a tout manigancé. Elle savait depuis le début, évidemment putain que ce pacte l'arrangeait, cette terrasse c'est l'endroit parfait pour faire éruption putain quelle pute ! Elle m'a prise pour un gros con PUTAIN ! Ses larmes de crocodile, c'était que de la comédie tout ça ! Putain mais quelle SALOPE ! Je suis fou de rage, je vois flou, aveuglé par la haine. Mon coeur bat la chamade, tous mes muscles sont tendus. Il est hors de question qu'elle m'échappe ! Et je vois son putain de père, cet assassin, en face de nous à l'autre bout de la terrasse qui n'attend plus qu'elle ! Et Bianca, cette garce court vers lui ! Ça ne se passera pas comme ça ! J'ai envie de hurler de nerf lorsque je dégaine mon pistolet et lui colle une première balle dans le bras.

PAN. Je tire.

Mais ça ne l'arrête pas. Alors je tire une seconde fois, là où je sais que ma balle l'arretera. Et je tire par réflexe, sans réfléchir. Mon acte est dictée par ma haine, impossible pour moi d'empêcher ma main de tirer sur la gâchette. Une seconde fois.