Chapitre 45 : Confrontation.

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               - BIANCA -


Nouveau bandage pour une nouvelle vie ? J'aurais bien aimé. Nouveau bandage mais rien n'a changé. Je suis toujours prisonnière, enfermée dans cette chambre à double tour. Angelo est resté qui il est, fidèle à lui même, c'est à dire exécrable. Comme à mon habitude, je suis donc : seule, triste, et amochée. Tout va bien dans le meilleur des mondes, enfin surtout dans le monde d'Angelo pour qui tout roule sur des roulettes. La petite américaine que je suis est sous son contrôle, il pense que je lui mange complètement dans la main. Pour lui, je me suis totalement abandonnée à ma détresse et me suis soumise à lui. Avec son ignoble chantage, il doit imaginer que je suis à sa merci. Une fois encore, il me sous estime. Ce soir, mon bras est toujours anesthésiée et tenue par une écharpe en guise d'attelle. Quand Angelo lui même rentre dans ma chambre et que je pense qu'il apporte mon plat, je compte mettre mon plan à exécution. Malheureusement je suis prise de cours, puisqu'il vient les mains vides :

- Bonsoir Bianca.

Je ne réponds pas et me contente de le laisser venir au bout de son annonce.

- Le parrain veut te voir.

- Le parrain ? Ne puis-je m'empêcher de demander, surprise.

- Je ne savais pas qu'il était rentré.

- Il l'est depuis que tu as essaye de t'enfuir. Enfin, depuis la veille plus précisément.

S'il a assisté à ce qu'il s'est passé, je ne pense pas que ce soit une visite de courtoisie.

- Pour être franche, dit-il en ajustant la chevalière qui trône à son majeur, j'ai essayé à tout prix de repousser cette confrontation. Il voulait te voir le jour même où tu as foutu un gros bordel. Mais toi et moi avions des choses plus importantes à régler n'est ce pas ?

- Sans doute, repondis-je en haussant les épaules.

J'ignore volontairement ce qu'il sous entend, c'est à dire la capture de Francesca après avoir torturé et tuer dix personnes. Cette façon qu'il a de banaliser le plus horrible me cidère, et j'espère ne jamais prendre habitude à la violence comme il l'a fait.

- Suis moi.

Nous quittons la chambre et rejoignons l'aile est. Au même étage, une pièce verrouillée par une porte particulière nous fait face. Elle n'est pas en acajou comme les autres, elle est plus imposante et la poignet est plus sophistiquée que les autres portes. Elle présente plusieurs serrures et systèmes de verrouillages électrique plus modernes. Après une rapide manipulation d'Angelo que je ne parviens pas à voir derrière son dos imposant, il pousse la lourde porte métallique. Une grande pièce élégante s'ouvre, elle baigne dans une légère lumière jaunâtre et tamisée. Au premier abord, elle semble vide mais d'un coup, au son d'un cliquetis, une haute lampe s'allume et en dessous, le parrain assis dans un Chesterfield. Caché par l'obscurité, il est soudainement apparu dans un costume trois pièces luxueux, tenu inconfortable pour un homme dans ses appartements à cette heure nocturne.

Lorsqu'il m'aperçoit, ses yeux vont successivement de mon bras attelée à mon crâne recouvert d'un immense bleu qui vire au violet. La colère traverse ses yeux verts sombres en un éclaire, avant de se poser sur Angelo qu'il dévisage. Mais cet homme âgé et avisé reprend vite son calme olympien, preuve d'une grande maitrise de soi. J'imagine que c'est une qualité essentielle pour être parrain, il doit être capable de garder son sang froid. Se contrôler pour commander les autres, ça doit être la clef pour être un leader.

- Bianca, tu dois être fière de toi.

J'aimerais lui répondre qu'il y a tellement de raisons pour lesquelles je suis fière d émoi qu'il devrait developer pour que je sache à laquelle il fait référence, mais je préfère ne rien dire. Dire quoi que ce soit pourrait me trahir, moi et le rôle que j'essaie de jouer : celle de la fille apeurée et résignée qui n'a plus aucune rage de vaincre. Pourtant, je dois bien ouvrir ma bouche pour rétorquer quelque chose avec des mots bien choisis. Après les a voir minutieusement sélectionner mentalement pour qu'ils ne paraissent ni arrogants ni présomptueux, je réplique :

Amour et VendettaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant