Chapitre 67 : Amertume

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Je me dédicace ce chapitre à moi, mais aussi à toutes celles qui s'y reconnaîtront.
Votez et commentez <3 Bonne lecture, on se retrouve en fin de chapitre <3

-- ANGELO --

La souffrance que je ressens est indescriptible. Le coeur qui bat dans ma poitrine semble pomper le sang avec une lenteur pénible. Chacun de ses mouvements est d'une souffrance telle, que j'espère qu'il s'arrêtera de battre avant le mouvement suivant. Il ne m'a jamais paru jusqu'alors, que mon coeur, cet organe si petit, puisse être si lourd. Mais c'est parce qu'il porte désormais le poids d'un chagrin immense, une tristesse maladive, qui contamine mon âme et mon corps, qui s'incruste dans le coeur et fait pourrir tous les organes : la tristesse dans mon estomac me donne la nausée, celle mes poumons s'ajoute à la brûlure de la cigarette que je leur inflige, et celle de mon crâne me plonge dans des illusions.

Ce sont des visions de bonheur, où Bianca et moi pourrions s'aimer loin, très loin d'ici et de tout ce qui nous empêche de nous aimer. Pourtant, et malgré toutes mes convictions, ce qui entrave notre amour ce n'est pas tout ce qui nous oppose, ce n'est pas Castellano ni cette Vendetta : c'est elle. C'est Bianca Genovese, elle, même, la fille du démon, du tueur d'enfant, en personne, qui est un obstacle.

J'ai refait le film de notre histoire et de notre relation dans ma tête, cette connexion entre nous, l'aurais-je inventé ? J'étais persuadé au plus profond de moi même que tout était vrai : cette sensation d'être liée à elle, ce frisson dès qu'on passait trop près l'un de l'autre, mon coeur qui battait plus fort dès que je la voyais sourire, cette sensation de legerté quand j'étais près d'elle.

Tout ça m'est propre ce ne sont que mes ressentis, mais les regards que l'on échangeait, nos corps qui s'appelaient comme deux aimants, cette tension entre nous, nos jeux de regards nos jeux de mots, la façon maladroite et touchante que nous avions de nous chercher , pour ne pas avouer trop vite cette attirance que nous tentions de cacher mais qui était pourtant, indéniable.

Comment feindre cela ? Comment créer cette alchimie, ce lien intangible et puissant qui lie deux personnes, de toute pièce ? J'ai d'autant plus de mal à le concevoir que jusqu'à ce qu'elle me crache la vérité au visage, je n'ai jamais douté de la sincérité de ses sentiments. Et maintenant que je sais ce qu'elle ressent vraiment et malgré la brutalité de son avoeu, je n'ai pourtant aucune peine à en souffrir...

Mais souffrir en silence n'a jamais été une option pour moi. Il fallait que je me défoule, il fallait que je gueule, que je trouve un coupable mais je ne voyais qu'elle à blâmer. Elle était la seule responsable de ma souffrance. J'ai besoin, vraiment besoin putain, de reporter toute ma colère sur autre chose, sur une occupation, quoi que ce soit ! Et bordel qu'est ce que ça me faisait chier aussi de passer pour un con devant Enzo.
On venait à peine de prévoir de la sauver et d'échafauder un plan qu'il fallait déjà que je lui balance qu'on annulait tout et que j'allais devoir la tuer en fin de compte. Et j'allais me justifier au sujet de la raison qui me poussait à virer de bord. Putain de bordel de merde. Le pire, c'est qu'il fallait que je le fasse le plus vite possible, avant qu'il ne fasse quoi que ce soit qui puisse le mettre en position de traître.

- Enzo ! Enzo !

Il parle tranquillement avec  Stephano dans le parking lorsque je l'interpelle. Il tourne doucement la tête vers moi alors je lui fais signe de venir avec le doigt et de s'approcher discrètement. Il vient vers moi les mains dans les poches et demande :

- Y a un problème ?

- On vire de bord.

- Quoi ? De quoi tu parles ?

Amour et VendettaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant