Chapitre 32 : H-1 avant l'évasion.

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  - BIANCA -


Le stress. L'angoisse. La panique. La peur. Tant de mots, et ils décrivent tout ce que je ressens. A mesure que les heures passent, tout ces sentiments s'amplifient, ils grandissent en moi comme un horrible parasite. J'ai l'impression que l'univers se soulève contre moi pour me dire : « Regarde toi dans la glace, tu n'es qu'une petite merde Bianca. Tu n'as aucune parole, comme ton père ».

- AAAAAH ! Hurle-je de désespoir, en m'arrachant les cheveux.

Je fais les cents pas, la démarche nerveuse. Je trébuche sur le tapis et glisse lourdement genoux à terre. Je me mets à pleurer de douleur, bien plus mental que physique, et cache de honte mon visage noyé de larmes amères. Angelo, mon père, la fuite c'est beaucoup trop à gérer. J'ai peur, j'ai tellement peur. Comment je vais faire pour fuir Angelo, le trahir devant lui et avoir le cran de courir vers mon père. J'ai peur de ne pas en être capable. Mais pourtant il le faut. Parce que la faim justifie les moyens. Alors pour m'enfuir je vais devoir être courageuse, et sacrifier ce qu'il y a à sacrifier. Et ça, même si Angelo en fait partie.

Je suis en train de reprendre mes esprits, mon cerveau en ébullition commence à refroidir. La solution la plus sage là c'est d'aller prendre une douche, la dernière douche que je prendrais ici. Et ce constat provoque des idées très contradictoires mais je décide de ne pas les décortiquer pour éviter de me torturer l'esprit. Chez moi aux états unis, je buvais du thé à la camomille pour me détendre. Ici, mon remède, c'est une bonne douche brulante. Alors naturellement, je me dirige dans la salle de bain. Comme d'habitude, l'eau chaude a des vertus thérapeutiques très efficace. Mais sitôt sortie de la douche, je dois m'habiller. Et là, mon coeur s'emballe de plus belle lorsque je saisis le pull molletonnée de Francesca qui doit recouvrir le gilet par balle.

Je m'habille en tremblotant, tres peu rassurée. Néanmoins, je me dépêche, de peur qu'Angelo arrive plus tôt que prévu. Pour ne pas porte le gilet sur ma peau nue, je mets un débardeur en dessous, puis le gilet, puis le pull et enfin mon jean et mes converses. Oui, le jean et les converses que je portais lorsque je me suis faite kidnappée. Si moi ne m'en vais, il n'y a aucune raison qu'eux ils restent ici. Et puis j'aime bien la symbolique : tout va rentrer dans l'ordre. Moi, je vais rentrer là où est ma place, c'est a dire chez moi, et eux vont rentrer là où est leur place, c'est à dire, dans mon armoire. Ces habits sont pour le moins inhabituelles, en y réfléchissant c'est suspect. Alors, j'ouvre les fenêtres de ma chambre en grand pour que la pièce se rafraichisse. Le froid justifiera une tenue plus habillée. Quelques minutes plus tard, la clef s'enfonce dans la porte. Il est là. C'est maintenant.

Dans l'encadrement de la porte qu'il pousse silencieusement, il me regarde à peine surpris. En vérité, le plus surprenant entre son accoutrement et le mien, c'est le sien : il ne se débarrasse donc jamais de ce costard ? Je ne l'ai vu que de rares fois porter autre chose. Et c'est reparti, une autre de ses réflexion très perspicace :

- Insomniaque et frileuse. remarque-t-il.

Bon. Au moins, ma stratégie a l'effet escompté.

- Autre chose ? demande-je en feignant la lassitude.

- Belle.

Il fait un pas en avant.

- Charmante.

Deux pas en avant.

- Séduisante.

Trois pas en avant.

- Bandante.

Il se tient devant moi, son visage au dessus du mien. Il passe son index sous mon menton pour que je relève la tête vers lui. Lorsque ses yeux rencontrent les miens, il avoue :

- Une pure beauté.

Il lâche mon menton et s'éloigne pour sortir de la pièce. Mais je suis figée. Immobile. Pour la première fois, je n'ai pas envie de sortir de cette pièce, parce que je sais ce qui m'attend dehors. Ici, je suis en sécurité. Notre séduction flotte encre dans l'air, je n'ai pas non plus enviée quitter si vite cette atmosphère. Mais surtout, je sais que si je sors je dis adieu à cette chambre qu'au départ j'ai tant détestée. Pourtant je sais qu'il le faut, avant que mon ravisseur ne soupçonne quoi que ce soit. Lorsque je rejoins Angelo et que je marche pour rejoindre l'escalier, j'ai la morbide impression d'être dans le couloir de la mort. Mes jambes sont lourdes et tremblantes lorsque je descends les marches, alors je me tiens solidement à la rambarde pour soutenir mon frêle corps. J'ai l'impression d'être un roseau, je me sens si faible qu'une brise, ou même simplement un alizé, pourrait me faire vaciller. Je descends lentement mais surement les trois étages, Angelo a avance, il est loin devant moi, déjà sur la terrasse.

Lorsque je passe la porte d'entrée, la peur me gagne plus encore, mais je dois prendre sur moi. Il ne doit rien suspecter. J'ai si peur, mais je dois y aller. Je respire un grand coup pour me donner du courage, je pense à ma mère et à nanny ce qui m'aide à me calmer. Je passe la porte et regarde avec angoisse la grille par laquelle mon père va entrer et qui se dresse au bout de l'allée, face à la maison. Je détourne rapidement les yeux et avance sous le patio qui longe la bâtisse. D'ici je vois Angelo, sur la terrasse, qui m'attend. Je le rejoins en essayant de prendre un air décontracté même si, ce n'est qu'en apparence. Près de lui, je m'acoude à la balustrade et regarde ce magnifique paysage nocturne : l'horizon, où la mer et ses flots paisibles épousent le ciel, les étoiles, et la lune. Angelo me fixe mais j'ignore son regard insistant et continue d'admirer le panorama. Mais forcement, ce cadre est propice à la réflexion, ce qui ne m'aide pas. Je me retourne et m'adosse contre la rambarde.

Le stress monte irrémédiablement à mesure que les minutes passent, nous sommes muets, silencieux. Je suis seule avec mes pensées, tandis qu'un mauvais pressentiment boue en moi. Mon père. Il arrive, je le sens.  Je peux sentir cette tension voltiger dans l'air. C'est l'heure. Mon père peut débarquer d'une minute à l'autre. Je jette des coups d'oeil très furtif vers l'allée, je sens la sueur se former le long de mon dos et je suis prête à parier que mon teint est pâle d'effroi. Je l'imagine déjà arriver en trombe, et devoir courir à plein poumon vers lui mais là tout de suite, je m'en sens incapable. Mes jambes se vident de leur sang, je suis paralysée par la peur mais je fais mon maximum pour garder mon calme. Je l'admets, ce n'est pas un franc succès. Angelo me regarde curieusement alors que mes mains se mettent à trembler. Putain de traîtresses.

- Je ne savais pas que je te faisais autant d'effet, me charie-t-il tandis qu'il m'offre un sourire ravageur

Je peine à lui offrir un sourire alors il attrape ma main droite tremblotante pour essayer de calmer les spasmes qui l'animent. Angelo se rapproche de moi, son bras sur le garde fou, et me surplombe de son magnifique visage. Sa main rencontre ma joue doucement puis caresser mes pommettes du gras de son pouce. Je frissonne à ce doux contact, un des premiers réels contact affectif. Il ne le sait pas, mais il rend les choses encore plus difficiles pour moi, je suis maudite. Mon menton est bas, j'évite son regard en fermant les yeux, mais son pouce sur ma joue finit par recueillir une larme. Putain de traitresse. Encore. Décidément, mon corps est contre moi ce soir.

- Bianca, qu'est ce qui se passe ? Demande-t-il

Je pince mes lèvres pour retenir mes geignements, mais Angelo me fixe le regard soupçonneux. Angelo et moi sommes sur la terrasse, et la seconde d'après, BOUM. Un flash lumineux. Du mouvement. Des bruits. Un véhicule. Angelo me regarde avec le plus grand dégout du monde, de la déception et de rage. Son visage est déforme d'un rictus affreux. En une fraction de seconde, mon père crie mon nom alors que je m'élance vers lui. Et en une fraction de seconde. PAN. Le cou de feu part. Il tire.





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Le chapitre du samedi, posté en avance à la demande de @clartm 😘

Une heure seulement avant l'évasion, et à la fin du chapitre, on y est ! Vous avez hâte pour le prochain chapitre ? parce que moi oui ! J'essaierais de la poster le plus vite possible, mais je garantis rien mdrrr. 😭

En tout cas c'est un chapitre assez stressant quand même, Bianca elle est au bout de sa vie la pauvre ptdrr 🤣😭

Si ce chapitre vous a plu, votez <3 commentez <3 partagez <3 MERCI❤️

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