Carnet : Souvenir n°3.

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28 Juin 2010.

Quel soulagement de pouvoir enfin officiellement dire que l'année scolaire est terminée. Plus de cours, plus d'examens, plus de moqueries et d'insultes au coin des couloirs. Cette dernière année de lycée a été difficile, éprouvante, mais j'en ressors diplômé, et c'est tout ce qui compte. Désormais, je vais pouvoir dire adieu aux couloirs de cet établissement, adieu aux murmures et rires sur mon passage, adieu aux jours les plus difficiles de ma vie.

Je suis prêt à commencer une nouvelle vie, prendre un nouveau départ. Je suis accepté en licence d'enseignement et d'éducation pour devenir professeur des écoles comme j'en rêve depuis plusieurs années.

Même si cette dernière année de lycée a été la pire de ma vie, je dois bien avouer que ces derniers mois n'ont pas été aussi terribles, grâce à lui. Après le baiser que nous avons échangé dans la bibliothèque au mois de janvier, Louis et moi avons continué à nous tourner autour pendant un moment. Enfin non, pour être totalement honnête, je me suis braqué, par peur de me faire manipuler, et Louis a continué à me tourner autour, me rassurant chaque jour un peu plus grâce à son honnêteté.

Il s'est passé un peu plus d'un mois avant que je ne le laisse m'embrasser à nouveau, et l'explosion que ce deuxième baiser a provoqué en moi a été si intense que je n'ai plus été capable de me tenir loin de lui après ça. J'ai laissé tomber mes barrières les unes après les autres, et j'ai appris à lui accorder ma confiance. Louis ne l'a jamais trahi depuis.

Il n'a pas recommencé à parler avec Johan et sa bande. Il se tient loin d'eux, leur lance quelques regards assassins lorsqu'ils se croisent au lycée, et se permet de répondre à ma place lorsque les insultes et moqueries sont trop pesantes pour moi.

Les autres élèves se sont interrogés sur la raison qui poussait Louis à prendre ainsi ma défense, mais malgré leurs doutes, aucun d'eux n'a jamais découvert ce qui nous liait désormais.

Nous restons discrets.

J'ai peur.

Peur d'entrainer Louis dans cet enfer qu'est le mien depuis plusieurs mois, peur de leur donner de nouvelles opportunités de se moquer, de rire de moi, de nous. Et si je suis capable d'encaisser tout ça, je refuse de le faire endurer à Louis.

Il m'a rassuré à plusieurs reprises, m'a promis qu'il n'était absolument pas contre l'idée d'être vu avec moi, d'être en couple avec moi et qu'il n'avait pas honte de ça, mais j'ai refusé malgré tout de nous afficher tant que nous étions encore dans ce lycée.

Mais désormais, le lycée est terminé, nous n'avons plus aucune raison de côtoyer ces personnes, et Louis me répète à quel point il serait fier d'être vu à mes côtés, de se promener main dans la main avec moi.

Je ne l'ai pas encore présenté à mes parents comme petit ami officiel. Il est venu chez moi à de nombreuses reprises, comme moi chez lui, mais nos parents n'ont jamais su que nous étions plus que de simples amis.

Enfermés dans l'intimité de nos chambres d'adolescents, nous avons découverts ensemble le plaisir d'être tous les deux, de partager des moments plein de tendresse, à l'abri des regards.

D'abord tendu lorsque Louis m'attirait dans ses bras alors que nous regardions un film sur mon ordinateur, j'ai rapidement commencé à apprécié la douceur et la chaleur de son corps contre le mien, et c'est tout naturellement que je me blottis contre lui dès que j'en ai besoin désormais.

J'aime ce genre de moments que nous partageons tous les deux. Ces étreintes, pleines de douceur lorsque nous regardons un film ou une série, ses caresses dans mes boucles pendant mes révisions, et ses baisers sur la peau de mon visage lorsque je me laissais emporter par la fatigue après nos longues journées de cours.

Remember loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant