Polyamour

𝙅𝙤𝙮𝙚𝙪𝙭 𝙖𝙣𝙣𝙞𝙫𝙚𝙧𝙨𝙖𝙞𝙧𝙚 𝙀𝙢𝙢𝙖

La sonnerie de mon téléphone me tire de mon cauchemar, en sueur, je sursaute de mon lit, ma respiration étant saccadée, je me relève lentement et j'essaie de me calmer.

La vision d'Emma morte va me hanter toute la journée, je pose les pieds sur mon tapis et en me levant, je grimace à cause de ses magnifiques maux de tête.

Moi : Mais qui est le con qui me harcèle ?
Putain ma tête.

Maronnant, je m'oriente vers le bruit de mon téléphone et je le trouve posé sur ma table de chevet.

A cause de la luminosité de l'écran qui m'aveugle, je plisse les yeux, je déverrouille le téléphone et je suis étonnée de voir que Sanzu m'ai envoyé autant de messages.

Vive la lourdeur du mec, et des messages qui m'ont réveillé.

En vérifiant les notifications, je vois que mes frères ont créé un groupe avec les garçons et moi.
Je n'ai jamais voulue m'intégrer dans leurs bandes et ce n'est pas aujourd'hui que je vais accepter.

Laissant mon téléphone de côté, je me rallonge et j'essaie de me rappeler de la soirée.

Je suis nue, ça ne m'étonne pas mais je demande qui a bien put me retirer mes vêtements, car en règle générale, quand je rentre seule de boite, j'ai une fâcheuse tendance à dormir habiller.

Je vérifie la poubelle, il y a aucun préservatifs, il me semble que je suis rentrée habillée, je vais envoyer un message à Baji en espérant qu'il pourra m'aider.

Il faut que je m'active avant l'arrivé de Baji, je pars en direction de la salle de bain, je vais me prendre une douche je n'ai pas le temps de prendre un bain, une fois fini, je m'enroule dans ma serviette, je choisis un pantalon noir et un tee-shirts noir aussi.

J'enfile mon string, mon soutien gorge, je commence m'habiller, dans ma trousse à pharmacie je prends un dolipranne, je l'avale et aussi tôt avalé  je risque de m'étouffer.

Moi : Je vais mourir.

Je cours dans la cuisine, j'ouvre le frigo, je prends la bouteille d'Oasis et je finis le fond.

Dans le tiroir du meuble de la télévision, il y a un paquet de cigarettes et un briquet.

Je les prends, j'ouvre la baie vitrée menant sur mon balcon, je m'installe un petit instant et je pose mes pieds sur les barreaux du balcon.

J'allume ma cigarette et je ferme les yeux.

Moi : Emma, si seulement je savais qui t'a fait ça, c'est aujourd'hui ton anniversaire, nous sommes le 2 juillet, j'irais t'acheter des fleurs, puis du chocolat et une peluche rose que tu aimes tant.

Ma cigarette se consume, la cendre tombe sur mon haut, le vent qui souffle fait danser mes cheveux dans les airs et emporte les cendres de ma cigarette.

Moi : Je me demande si je vais recroiser le fameux garçon, chaque année il te dépose des fleurs lui aussi sur ta tombée, mais je n'ose pas le déranger.
Coquine va ! Même dans l'autre monde tu as des prétendants.
Par contre tes frères, jamais je les vois, j'espère qu'un jour ils honoreront ta mémoire.

La sonnette de ma maison me tire de mes pensées, je me lève, au passage j'écrase la cigarette dans le cendrier, j'ouvre la porte et je vois Baji qui affiche un sourire carnassier.

Baji : Alors Sasha, tu fait des folies avec Kazutora et tu t'en rappelle plus ?

Moi : Pardon ? J'ai couchée avec lui ? Non ! Pitié.

Baji : Arrête de paniquer et laisse moi entrer.

Je le laisse passer et je ferme la porte derrière nous.

Moi : Raconte.

Baji : Ok furie.

Il commence à tout m'expliquer, il s'installe sur le canapé du salon tandis que je sors de quoi boire et deux verres.

Je dépose le tout sur la table basse et je m'assois en face de Baji.

Baji : Puis, il t'a laissé dormir et il est parti.
Pourquoi tu ne nous a rien dit pour ta copine Emma ?

Moi : Je pensais surmonter ça seule puis tu sait très bien que je ne parle pas de moi.

Baji : Oui mais quand même, bref, tu devrait envoyer un message à Kazu pour le remercier.

Je roule des yeux, je nous sert du Coca et je donne son verre à Baji.

Moi : Oui promit.

Baji boit son verre puis il le dépose sur la table, il se lève et il me regarde.

Baji : Je dois y aller, tes frères veulent faire les magasins, Sasha, je suis personne pour te dire ce que tu doit faire mais, pense à l'idée de te mettre avec Kazutora, vraiment, c'est un homme qui pourrait te rendre heureuse, reste là, je claquerais la porte en partant.

Moi : Je sais, je vais réfléchir d'accord.
Merci d'être passé, on se texte. Bisous.

Il me salue de la main, il quitte mon appartement et je pars dans ma chambre.

Je prends mon téléphone, ma pochette rouge, une paire de basket, je descend vite, je récupère mon casque de moto et respire un grand coup.

C'est aujourd'hui qu'Emma est morte, cette journée est particulièrement pénible pour moi, elle était si douce, pleine de vie, passionnée et je sais qu'elle aimait ses frères par dessus tout.

Devant sa tombe, je pose une boîte de chocolat, une petite peluche rose et des tournesols.

Moi : Salut meuf, me voilà comme chaque année, ne me fait pas ta tête de choquée, je sais très bien que tu m'attendait et que je t'avais manquée.

Je prends mon joint et je l'allume.

Moi : Emma, j'ai faillis coucher avec Kazutora, l'angoisse, mais ce n'est pas le plus important j'ai fais la rencontre avec un type douteux mais putain comme il est trop sexy !

Je raconte à ma meilleure amie, toutes mes péripéties, petit à petit le soleil se couche, je continue de raconter tout mes problèmes à cette stèle, en espérant qu'Emma puisse m'entendre et m'aider.

En racontant mon monologue, je commence à pleurer, je suis seule donc je me dis que je peut me laisser aller.

Moi : C'est horrible, sans toi, je t'aime tellement, tu ne peut pas savoir à quel point c'est horrible d'être séparé de toi, dès que je ferme les yeux c'est ton visage qui apparaît, tu est mon binôme, ma soeur, mon tout et on ne laisse pas son binôme errer seule.
Emma, j'aimerais tellement te rejoindre, mais j'ai des frères et je pense qu'ils seront dans le même état que moi si je les abandonne.

Je m'essuie mes larmes, mon coeur n'arrive pas à cicatriser, il est devenu une plaie béante, que même un amour sincère ne pourra pas guérir.

La douleur, la peine, la honte, l'abandon, le chagrin, la mélancolie, la tristesse et la souffrance régissent mes journées.

Mon mal de tête me reprends de plus belle, je prends la peluche offerte pour Emma dans mes bras, je la serre très fort et je ferme les yeux un instant.