Je traversais les couloirs de l'hôpital avec rapidité. Ce n'était pas la nuit à trainer. Kasia m'avait envoyé un message paniquer. Elle n'expliquait pas ce qui se passait mais elle demandait que je revienne le plus vite possible. Aussi, me voilà parcourant les étages pour arriver à sa chambre pour aller la chercher plus tôt que prévu. Je n'étais pas totalement sûr que cela soit une bonne idée. Elle semblait ne pas avoir conscience de sa fragilité, où s'en foutait complètement. Dans un cas, comme dans l'autre, tout ceci était une très mauvaise idée. Quoi qu'il en fût, elle n'écoutait personne.
Il était près de vingt-trois heures. La nuit était tombée depuis longtemps. Elle devrait être en train de se reposer. Au lieu de cela, je la retrouvais debout, pour la première fois, depuis que je l'avais rencontré. Elle s'échignait à ranger ses vêtements dans sa valise. Elle tourna la tête vers moi avec un sourire exagérer.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Mes bagages, me répondit-elle comme une évidence.
- Kasia... je viens te chercher demain. Je t'ai dit que je ne partirais pas sans toi.
- Ce n'est pas le problème. Thomas va avertir mes parents pour notre départ. Il refuse que je parte avec toi. Il faut que je quitte l'hôpital avant qu'ils arrivent, m'expliqua-t-elle.
Elle referma son sac après y avoir fourré son dossier. Je m'approchais et empoignais son bagage alors qu'elle arrachait sa perfusion et son monitoring. Elle retira ses lunettes à oxygène et le stresse s'empara de moi. Elle avait besoin de son oxygène. Il fallait se dépêcher de se rendre à une pharmacie afin de lui en procurer au plus vite. Elle se tourna vers moi, prête à plaider sa cause. Elle n'en avait pas besoin cependant. Mon esprit pratique s'était mis en action. Tout ce qui me préoccupait était de lui trouver une bouteille d'oxygène. Je me baissais et la pris dans mes bras pour la porter en dehors du bâtiment. Je baissais le regard sur elle alors qu'elle entourait mon cou de ses bras en souriant.
- Merci, Marlon.
Je n'y répondais rien. Je pivotais quand une infirmière nous bloqua le passage, l'air effarée.
- Que faites-vous ? Kasia ?
- Je suis désolée, Sasha mais je fugue. Je pars à l'aventure.
Elle allait argumenter mais je n'avais pas le temps. Kasia n'était pas assez en forme pour l'attente. Je poussais doucement la femme et me dirigeais précipitamment vers la voiture de ma sœur, à qui j'avais emprunté. Lorsque nous fûmes dehors, Kasia huma l'air difficilement comme si elle respirait pour la première fois de sa vie. Elle remonta le regard sur moi et m'offrit un véritable sourire bienheureux avant de coller sa tête contre mon torse. Arrivé à la voiture, je la déposais délicatement sur le siège passager et me dépêchais de me mettre au volant.
- J'espère que je ne t'ai pas dérangé dans un moment inopportun ?
- Non, mentis-je alors que j'étais en réunion avec Oren que j'avais renvoyé au QG après son message.
Elle se positionna plus confortablement sur son siège et scruta l'extérieur éclairé seulement par des lampadaires. Je roulais rapidement jusqu'à arriver en centre-ville. Les pharmacies ouvertes, tard la nuit, étaient communs dans la ville, afin d'éviter au camé de se piquer avant des aiguilles usées. Cela était un bénéfice pour nous. Je m'arrêtais devant la première que nous croisions. Kasia, jusque-là silencieuse, se tourna vers moi, surprise.
- Tu ne peux pas quitter l'hôpital sans rien. Tu as besoin de ton oxygène et de tes médicaments.
Son regard surpris changea pour laisser transparaître de la tendresse. Je détournais le regard et sorti immédiatement du véhicule. Je pénétrais dans le local et me dirigeais vers l'homme, visiblement épuisé. Je pris l'ordonnance, qui n'avait toujours pas quitté la poche arrière de mon jean.
- Bonsoir, monsieur, me salua-t-il en prenant le papier que je lui tendais.
Il consulta l'ordonnance puis leva le regard sur moi, un sourcil levé. Il s'était certainement attendu à faire à un drogué. Il baissa, de nouveau, le regard sur le papier après m'avoir scruté et se pressa à aller chercher ce dont Kasia aura besoin. Il semblait avoir vu l'urgence dans mon regard.
Cinq minutes plus tard, je sortais du magasin avec un gros sachet de comprimés en tous genres, ainsi que des inhalateurs et deux petits sacs, contenant chacun, deux bouteilles d'oxygène portatives. Je rangeais le sac et un sac dans le coffre avant de me remettre derrière le volant. Lorsque je refermais la portière, je vis que Kasia s'était endormie. Avant de mettre le contact, je consultais la notice afin de lui poser le masque sur le visage. Sa poitrine se soulevait fortement. Elle manquait d'air. Elle respirait difficilement. J'ouvris une des bouteilles, y fixait le masque au tuyau, comme indiquer, et le poser sur le nez. Dès lors, sa respiration sembla être plus fluide. Les yeux fixés sur sa poitrine, je soufflais. Je savais que cela serait stressant de me trimbaler une malade mais cela n'était en rien ce que j'en avais pu l'imaginer. Mon attachement à cette jeune demoiselle était contraignant. Je devais penser à Julia et notre confrontation. Rouler tout droit vers elle. Pourtant, je m'évertuais, principalement, à envisager chaque situation pour ramener Kasia en vie en Louisiane.
Je roulais un peu plus vite pour arriver à mon appartement. J'avais encore des arrangements à entreprendre avant le lendemain matin. La voiture à l'arrêt, je m'emparais de Kasia et montais les étages pour arriver à mon loft. Dans le salon, je croisais Sonny et Maylis. Étonner de les voir debout, je me figeais quelques secondes avant de reprendre ma route jusqu'à ma chambre. Ma sœur me suivit, l'air circonspecte. Je déposais Kasia sur mon lit, après avoir tiré les draps, et la couvrais. Je posais le sac à oxygène sur la table de chevet et vérifiais que celle-ci était bien ouverte. Je zieutais une dernière fois la poitrine de la jeune femme. Celle-ci se levait de façon rythmer. Elle semblait bien aller alors je me tournais vers ma sœur qui m'observait avec confusion. Je l'entrainais hors de la chambre pour que Kasia bénéficie de tout le calme nécessaire à son sommeil. Je me dirigeais au salon, ma sœur sur les talons. J'allais me servir un verre pour être paré à sa rafale de question.
- Qui c'est ?
- Personne, répondis-je en avalant le contenant de mon verre d'une traite.
- Ne me mens pas, Marlon, s'irrita-t-elle. Pourquoi est-elle ici ?
Je soupirais bruyamment, montrant mon agacement. Elle allait me prendre la tête jusqu'à ce que je lui en dise plus.
- Elle vient avec moi demain.
Ses yeux virèrent sur la porte de ma chambre, l'air inquiet.
- Elle est malade. Elle ne peut pas venir avec toi.
- Maylis a raison, plaida Sonny sobrement. Elle va crever, ajouta-t-il.
- Qu'est-ce que t'en sais ? l'interrogea ma sœur.
- J'ai entendu le doc discuter d'elle avec un couple. Elle était mal au point, il y a quelques jours.
Maylis se tourna sur moi.
- Tu vois. Il faut qu'elle aille à l'hôpital.
- Elle ne veut pas. Je l'emmène avec moi pour qu'elle est un minimum de sécurité.
Je me resservis un verre, à cran mais mon geste fut stoppé par ma sœur qui me posa une question à laquelle je n'avais pas de réponse.
- Qui est-elle pour toi ?
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Trials of the heart
RomanceJeune femme pleine de vie et équilibrée, bataillant pour ses idées, Kasia a fait de sa vie un combat constant. Entourée de proches bienveillants et aimants, elle apprécie ce que la vie lui offre. Elle n'attend rien de plus que ce qu'elle a déjà obte...