- Elle vient vivre chez moi, que ça vous plaise ou non, protestais-je sous le regard d'Ismaël et Kasia.
- Elle rentre à la maison avec nous, gronda Olivia.
- Ce n'est pas à vous de décider. Kasia est ma femme. Elle est à moi.
- Ma fille n'est pas un objet. Elle n'appartient à personne.
- Elle n'a aucun compte à vous rendre, bordel, m'énervais-je un peu plus.
- Stop ! gueula Kasia.
Nous nous tournions vers elle, comme un seul homme. Elle y avait mis plus de voix qu'elle n'aurait pu, il y avait de cela quelques jours, et cela nous avait tous surprit.
- Arrêtez de vous disputer continuellement. Ça en devient fatiguant. Sachez, tous les deux, que vous avait autant raison l'un que l'autre. Arrêtez de décider pour moi.
Elle se tourna vers sa mère.
- Je vais vivre avec Marlon. C'est mon choix et il faut que tu le respectes. Je l'aime et tu n'y pourras rien n'y changer. Je t'aime aussi et c'est pour ça que j'aimerais que tu fasses un peu plus d'efforts le concernant.
Elle se tourna vers moi, ensuite, alors que j'adressais un regard empli de fierté à sa mère.
- Quant à toi, arrête de croire que je ne peux pas parler par moi-même. Je n'ai besoin de personne pour articuler des mots. Je t'avais dit que je voulais lui en parler seule à seule avant ma sortie.
- Il est hors de question que tu sois stressée pour si peu. Tu es adulte et tu as le droit de quitter tes parents, maugréais-je.
Elle soupira, exaspérée.
- Tu as raison mais ma mère est fragile quand le sujet me concerne et tu le sais. Sois plus doux et met de l'eau dans ton vin quand vous êtes face à face. S'il te plaît.
- Je le ferais, pour toi, mais sache que je finirais avec un ulcère au bon du moment à force de retenir mes nerfs, plaisantais-je ce qui lui fit lever les yeux au ciel.
- Vous m'aimez tous les deux, alors vous fourniraient des efforts pour vous entendre.
- Je ne veux pas que tu sois avec un criminel.
- Tu n'as pas ton mot à dire, maman. Je suis désolée mais je ne me vois pas sans lui.
- Avec le temps, tu pourrais l'oublier et trouver un homme bien.
- Marlon est un homme bien et si tu n'étais pas aussi butée, tu le verrais toi aussi. Tu ne le juge que sur sa façade, sur ce que tu as entendu mais ne vaut-il pas mieux Marlon, qui me rend véritablement heureuse, qu'un homme bien qui me rendrait que partiellement heureuse ?
- Tu t'en es sortie et tu vas vivre. J'avais autre chose en tête pour toi, ma chérie.
- Je sais mais ma vie prend cette direction et je l'aime ainsi.
- Cette vie qu'il t'offre me terrifie.
- Encore une fois, je sais mais tout ira bien. Je ne risque rien avec lui, maman. Il ne le permettrait pas.
- Écoute le cœur de ta fille, Olivia, intervint Ismaël.
- Pourquoi tu approuves ?
- Ce garçon est un bon gars. Il aime ma fille. Il est protecteur envers elle et ses yeux me disent qu'il veut lui offrir le monde. Cela me suffit. Je sais qu'elle sera bien traitée. Sa vie ne me concerne en rien. Tout ce qui m'importe c'est qu'elle soit heureuse et en sécurité. Je sais qu'il lui offrira les deux. J'ai appris à lui faire confiance, là où tu es resté intraitable. Tu vas te mettre ta fille à dos. Arrête !
Celle-ci souffla, mécontente mais se taisait, enfin. Kasia voulut sortir de son lit mais rencontra des difficultés. Elle était encore faible mais retrouver des forces jour après jour. Peu à peu son corps reprenait des formes, dû à son appétit grandissant. Aujourd'hui était sa sortie. Nous débattions depuis une bonne demi-heure pour la suite de la jeune femme avant qu'elle n'ait eu à se faire entendre.
- Je suis navrée mais je pars chez Marlon, à partir d'aujourd'hui. Je veux vivre avec lui. J'ai besoin de lui et il a besoin de moi. Ce n'est pas pour autant que tu vas me perdre. Je ne vivrais plus dans la même ville que vous que je vais disparaitre à tout jamais. Livingston ne se trouve qu'à trente minutes de Bâton-rouge, rappela-t-elle à sa mère en lui prenant la main.
- Oui mais ce ne sera plus pareil, pleurnicha celle-ci.
- Je ne peux pas vivre avec vous pour toujours, maman. J'ai une vie à mener.
- J'en ai conscience mais je viens à peine de te retrouver. J'espérais avoir un peu de temps...
- Je ne quitte pas ta vie pour toujours, maman. Rappelle-toi de ça, d'accord.
- Je n'ai pas le choix de toute manière. Je t'aime si fort. Te voir prendre ton envol me rend triste mais il me faut l'accepter. Aussi non, je serais égoïste, n'est-ce pas ?
Kasia rigola en secouant la tête.
- Je sais que je te l'ai déjà répété cent fois mais tu serais une excellente tragédienne, maman.
Celle-ci lui envoya une petite tape sur le bras e souriant légèrement.
- Ne dis pas de bêtise.
Voyant que tout s'arrangeait, je me pressais à récupérer les bagages de Kasia et lui prit la main afin de sortir d'ici le plus vite possible. La jeune femme prit sa mère dans ses bras, puis son père, en guise d'au revoir et me laissa l'emmener loin de cet endroit que j'avais bien trop vu.
Une nouvelle vie commençait pour nous deux. Elle n'aurait plus à faire attention, bien qu'elle demeurerait d'une certaine fragilité dont je devrais prendre garde. Pour ma part, j'allais pouvoir entamer pleinement un nouveau chapitre de ma vie, avec la plus courageuse des femmes à mes côtés.
Je l'entraînais jusqu'à la voiture que Maylis m'avait prêtée, en envisageant de m'en procurer une, en cas d'urgence, et l'aidait à s'installer sur le siège passager avant de ranger ses valises dans le coffre.
Pour des besoins de gestion et d'espace, j'avais, durant sa convalescence à l'hôpital, décidé de déménager notre foyer, plus près du club. Kasia aurait plus de place pour s'intégrer à mon quotidien et moi, je ne serais plus aussi loin du club. Cela ne serait que temporaire, cependant. Elle méritait un véritable foyer. Cela était commun pour les hommes du club de construire des maisons au nouveau couple désireux. La nôtre serait la prochaine.
Je comptais bien offrir une vie de rêve à Kasia et nos futurs enfants. Même si pour cela, je devais travailler comme un acharner, rendant le club encore plus prospère qu'il ne l'était déjà.
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Trials of the heart
RomansaJeune femme pleine de vie et équilibrée, bataillant pour ses idées, Kasia a fait de sa vie un combat constant. Entourée de proches bienveillants et aimants, elle apprécie ce que la vie lui offre. Elle n'attend rien de plus que ce qu'elle a déjà obte...